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Citation de NicolaK


L’ombre de Marvin Burke faisait encore frémir tout le comté. À l’époque, les commerçants et les voisins se méfiaient de cet homme aux allures de fouine, de sa poignée de mains qui broyait les doigts, de ses traits sans cesse changeants. Ils redoutaient aussi les veines qui battaient à ses tempes, sa moustache frémissante, puis son sourire forcé couvert par d’incessants monologues. Marvin Burke parlait trop, il était trop grand, trop mince, ses muscles étaient trop longilignes, le lustre de son crâne rasé ne paraissait pas naturel. Les gens du coin soupçonnaient cet homme d’être un monstre et ils avaient raison. Ry savait pertinemment que ce que son père faisait à l’abri de leur maison était innommable, mais qui aurait osé l’en empêcher alors que c’était précisément grâce à Marvin Burke que le soleil se levait, que les hivers n’étaient pas trop rudes, que les gelées tardives de printemps ne détruisaient pas les fragiles bourgeons ? Ry se revoyait encore assis à côté de son père tandis que leur bouvier, Sniggety, occupait presque tout l’espace dans la cabine du tracteur. Son père remettait en place ses lunettes carrées à monture épaisse et parlait avec tant d’enthousiasme que l’écart entre ses deux dents de devant semblait se fondre dans sa moustache noire pour former un gouffre au bas de son visage.
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