La complétude dont parlent les enseignements n’a rien à voir avec le quantitatif, ce n’est pas l’inverse du manque, puisqu’on ne peut rien lui enlever, rien lui rajouter. Cette complétude, c’est l’absence du questionneur, l’absence de celui qui veut la complétude, ce qui va générer de ce fait un sentiment stable tout à fait compatible avec le monde de l’impermanence, du mouvement, du manque.
On ne peut expérimenter que l’impermanence ou le relatif, qui est une vision partielle de l’absolu mais de même nature. En tant qu’individu, il n’y a pas d’autre but possible que celui de vivre le relatif à 100%, tel qu’il apparaît.
Perdre un idéal est
Perdre une idée.
Une idée
perdue
N'est rien d'autre que Rien
Rien, puisque cette pratique n'a rien à voir avec le temps ! Quand tu parles de maintenant, tu le penses. Dès que tu le penses, tu n'y es plus. Il y a toujours un léger décalage, car on ne peut pas définir maintenant. La mauvaise façon de s'y prendre serait de se demander : Comment je vais faire pour arriver à vivre le moment présent d'une façon permanente ? Ce qui reviendrait à projeter la présence dans le futur !
La seule possibilité de faire cet exercice, c'est maintenant. Si tu le fais une fois, tes actes auront une qualité d'être durant plusieurs heures. Tu seras en relation avec l'être et non avec l'avoir. La pratique ce n'est pas obtenir quelque chose, c'est mourir, là, tout de suite.
Où est le problème, là, maintenant ? Où ?
Est-ce qu'un jour dans ta vie
Tu as vécu un instant
En dehors de Maintenant ?
« “Au début, nous ne voulons pas être libres de l’ego. Nous voulons un ego libre, un ego grandiose, un ego superbe, un ego spirituel, aimant ”, voici une des perles d’Éclats de Silence de Daniel Morin... Chacun essaie tant bien que mal de glaner dans son coin quelque confort, un bien-être à lui. Dès lors, les plus nobles aspirations peuvent servir de paravents qui masquent mal un égoïsme forcené... Lire et suivre Daniel Morin nous écarte de ces périls et remet la spiritualité au centre de la vie... »
Alexandre Jollien (Extrait de la préface)
Que faut-il que je fasse
Pour être heureux ?
Admettre également le malheur
Lorsqu'il passe
Au fil de nos rencontres, je me suis aperçu qu’il y a une méprise, une confusion, car nous ne parlons pas du même moi. Quand vous parlez de moi, je sais que vous parlez d’un moi séparé personnel qui veut s’améliorer, aller mieux, qui aurait sa volonté, son libre arbitre, son histoire, etc., celui de la carte d’identité. Alors que je parle d’un moi référence de forme, un moi lieu-dit de conscience, qui n’implique pas le sens de la séparation. Il y a donc apparemment deux sortes de moi. Donc chaque fois qu’on emploiera moi, est-ce qu’on parlera de la même chose ? C’est important de clarifier ce point.
Tu voudrais une complétude personnelle qui dure, mais dans le monde manifesté, qu’est-ce qui est permanent ? Y a-t-il une chose qui ne change pas dans le monde tel qu’on le vit ? Personne ne peut saisir l’expérience du permanent. Personne. Il peut y avoir une compréhension intuitive du permanent mais pas de saisie du permanent.
As-tu un bâton
Avec un seul bout ?
Non !
Alors y a-t-il une chose
Sans une autre ?
Question : Dans l'émoi amoureux, je projette sur la réalité quelque-chose d'idéal.
Daniel : C'est ce qui fait que c'est attirant quand c'est tout neuf, et qu'après dix ans ...
Q : Je m'hypnotise tout seul, c'est une pure projection.
D. : Bien sûr. Cette projection, c'est une façon de recréer artificiellement ton idéal, l'éden, le non-manque. C'est une tentative desespérée, car il y aura toujours un manque dans la manifestation. Je dis souvent : mon idéal moins ce qui est = mon manque. Si tu obtiens ce que tu désires, ce sera obligatoirement temporaire.