Elle a pris un pseudo. Normalement, nous, les traîtres, gardons toujours notre vrai nom. Pour bien montrer que nous n’allons pas sur les réseaux, justement.
Il y a des gens qui nous prennent pour des dégénérés ou des clodos (beurk), mais c’est faux. Rien à voir. Ils pensent que nous nous croyons au-dessus de la technologie. Mais on se sert de plein de trucs. Le père Canseco cultive ses oignons et ses piments jalapenos hors-sol et les stérilise au nitro-pac. Et soeur Tanaki se sert d’un wiktionnaire portable pour m’apprendre l’ancienne langue. Juste, nous ne faisons rien en ligne, c’est tout. En ville, on nous regarde comme si « traître » voulait dire fou, sale, crado, vicieux. Le père Canseco dit qu’il ne faut pas admirer les héros, parce qu’ils inventent tout ce qu’ils veulent raconter sur eux-mêmes. Soeur Tanaki dit que personne ne devrait pouvoir raconter sa propre histoire. Pas si on veut la vérité.
[Ligne téléphonique privée]
- Alors, c'est bon, tu les a tués ?
- Pas encore, mais ils sont en vue.
- Je te hais, tu es le pire assassin de sang-froid que j'ai jamais vu, Bakou. Je vais m'en occuper moi-même. Tu me fatigues.
personne n'a envie d'avoir le cancer deux fois. Il paraît que plus on l'a tard, plus c'est violent-comme la varicelle.