C'est un recueil de quatre nouvelles fantastiques débordantes de fantaisie déjantée et d'humour. Elles contiennent également un fond de noirceur et de causticité rafraîchissante qui fait que "Toy Farm" est bien loin de "Toy Story" et que Sunny l'épouvantail n'est certainement pas l'ami de Dorothy.
Chaque nouvelle est un tel bijou qui a su créer sa propre atmosphère qu'on regrette à chaque fois qu'elle ne soit qu'une nouvelle. J'aurais tant voulu suivre une autre enquête de Mack, Saul et Ari (le poisson rouge prince de l'Atlantide, mon préféré!) ou lire un autre conte à la mode excentrique de Coco et Cloclo.
La première nouvelle a des allures de "Minority Report" avec beaucoup plus de loufoquerie et des personnages tout droit sortis d'un Disney pour adultes.
La deuxième nouvelle allie poésie (les jouets naissant dans les sillons au chant du fermier) et noirceur (l'Eleveur qui veut comprendre le secret de la vie).
"Notre-Dame des Traîtres" est cependant la plus intéressante des nouvelles proposées pour ce qui est de la réflexion déformée (dans le sens du miroir) de notre actualité : ce monde des nano-technologies, de la porosité entre réel et virtuel, du sponsoring de la vie publique par des entreprises privées est en train d'advenir; de même que cette exploitation des pays moins développés (de l'Afrique notamment) au bénéfice de l'Occident et ce désir de l'héroïsation de chaque individu.
Le mode de narration ménageant des apartés adressés au lecteur dans le fil du récit pour la première nouvelle, sous forme de mails, de "posts", d'extraits de blogs ou de communiqués en ligne (ou de chansons en vogue) pour la troisième nouvelle donne beaucoup d'originalité à l'ensemble et renouvelle l'attention du lecteur.
Le style ciselé pour créer la surprise par des images improbables et le sourire (ou le grincement de dents) par une ironie mordante entretient cette fameuse attention du lecteur.
Bref, la couverture un peu clinquante (à mon goût) me rendait réticente à prendre ce livre mais en définitive, j'ai été conquise par son contenu et ai hâte de remettre la main sur un autre ouvrage du même auteur.
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J'ai vraiment adoré la nouvelle "Brigade des Crimes Imaginaires". J'ai trouvé qu'elle était originale, pleine de surprise, très intrigante et aussi amusante. J'ai été emballée par l'idée du début à la fin. de plus, la chute de la nouvelle est vraiment bien même si on s'en doute un peu avant la fin.
J'ai trouvé la deuxième nouvelle Farm Toy plutôt longue et de moins en moins intéressante au fil de l'histoire. Il y avait beaucoup de discussion pour peu d'action et le fait d'imaginer des personnages de plastique n'a pas maintenu mon intérêt bien longtemps.
J'ai abandonné la lecture des deux autres nouvelles avant la fin de chacune, car je les trouvais sans intérêt. C'est dommage, car j'aurais mis 5 étoiles pour la première nouvelle.
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J'ai vraiment adoré la première histoire qui était vraiment parfaite et originale. Je pensais que les autres seraient du même acabit,mais malheureusement,ce ne fut pas le cas. Je n'ai d'ailleurs pas pu les terminer car je les ai trouvé trop longue.
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J'ai aimé trois histoires sur les quatre de ce recueil de grandes nouvelles (ou petits romans, c'est selon, une centaine de pages par histoire).
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Elle a pris un pseudo. Normalement, nous, les traîtres, gardons toujours notre vrai nom. Pour bien montrer que nous n’allons pas sur les réseaux, justement.
Il y a des gens qui nous prennent pour des dégénérés ou des clodos (beurk), mais c’est faux. Rien à voir. Ils pensent que nous nous croyons au-dessus de la technologie. Mais on se sert de plein de trucs. Le père Canseco cultive ses oignons et ses piments jalapenos hors-sol et les stérilise au nitro-pac. Et soeur Tanaki se sert d’un wiktionnaire portable pour m’apprendre l’ancienne langue. Juste, nous ne faisons rien en ligne, c’est tout. En ville, on nous regarde comme si « traître » voulait dire fou, sale, crado, vicieux. Le père Canseco dit qu’il ne faut pas admirer les héros, parce qu’ils inventent tout ce qu’ils veulent raconter sur eux-mêmes. Soeur Tanaki dit que personne ne devrait pouvoir raconter sa propre histoire. Pas si on veut la vérité.
[Ligne téléphonique privée]
- Alors, c'est bon, tu les a tués ?
- Pas encore, mais ils sont en vue.
- Je te hais, tu es le pire assassin de sang-froid que j'ai jamais vu, Bakou. Je vais m'en occuper moi-même. Tu me fatigues.
personne n'a envie d'avoir le cancer deux fois. Il paraît que plus on l'a tard, plus c'est violent-comme la varicelle.