Alors il prend un livre. Un livre noir et jaune, un livre policier, et il lit.
Ça doit être ça être grand, avoir le droit de lire à table.
Pendant qu'il lit, j'observe son front. Il se déplisse lentement au fur et à mesure que le p'pa tourne les pages. Un vrai miracle. Je me demande ce qui peut bien être écrit dans ce livre qui arrive à déplisser le front de mon père. Surtout, je voudrais bien connaître celui qui a écrit le livre. Lui demander son secret.
C'est décidé, plus tard, moi aussi j'écrirai des livres qui déplissent le front.
Quand je serai grand, ce sera ça, mon métier: déplisseur de front.