Nous sommes programmés pour nous reproduire. Mais ce qui est bon pour l’espèce humaine, renouveler les générations, n’est pas forcément opposable à un individu ou à un couple : avoir un enfant. Il est d’autres fécondités dans l’existence.
Aucune expression, aucune manifestation d’un enfant n’est spécifique de quoi que ce soit. Un comportement quelconque peut vouloir signifier mille choses. Souvent, les parents interprètent dans un sens précis et univoque un changement de conduite de leur enfant, ce qui entraîne quiproquo et malentendu.
Non seulement l’enfant ne se sent pas entendu dans sa manière de s’exprimer, mais son sentiment ou son inquiétude sont anéanties et écrasées par l’adulte qui prétend savoir à sa place.
Entre la tendresse, les confidences déplacées et les abus sexuels, où placer le curseur ? Entre l’autorité, les punitions corporelles et la violence, où poser la ligne rouge ? Entre le devoir éducatif, des exigences exagérées et la violence psychologique, quelle différence ?
Révéler à un enfant sa véritable filiation, avec tact bien sûr, c’est une déclaration d’amour. Nous t’avons désiré, tu es venu combler cette attente et nous sommes fiers de t’avoir pour enfant. C’est une déclaration qui n’attend rien en retour.
Elle n'osait pas pleurer. Elle n'avait pas encore la ressource de savoir se tourner vers ses maternantes ou de les rechercher d'un regard. Alors elle joignait ses petites mains et entrelaçait ses doigts qu'elle serrait fort. Ce n'était ni un geste de supplique, ni une imploration muette, ni même une posture de prière, mais un réflexe d'auto-agrippement. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se tenir à une main secourable : la sienne.
L’homme a cherché à définir sa nature entre l’humanité et la bestialité, entre l’intelligence du sapiens et la cognition de l’animal, en similitude ou en opposition, et ceci, dans tous les aspects de la vie humaine. La manière d’être parents, père ou mère, la façon d’élever les enfants, n’ont pas échappé à ce processus illusoire du zoomorphisme.
Le mythe de la filiation biologique a sombré avec les progrès de... la biologie. Les hommes et les femmes sont donc désormais égaux sur ce plan : ils doivent tous reconnaître qu'ils doivent adopter leur enfant d'où qu'il vienne. Sur un plan psychologique la filiation biologique n'est qu'une fiction et la vérité biologique n'est qu'un leurre.
les histoires dramatiques de ces petits interrogent autant la façon d’être parent que le degré de civilisation d’une société.Ces enfants malmenés questionnent aussi ce qu’il y a d’humain dans l’homme.
Les enfants, du fait de leur état de dépendance physique, psychologique, affective, se sentent toujours redevables à leurs parents.
Il faut avoir grand soin d’honorer et de respecter les images des parents que tout enfant porte et conserve précieusement en lui, plus intimes et secrètes que ses gènes, bienfaisantes ou terrifiantes, que nulle séparation ne peut faire disparaître, qu’aucune parole ne peut jamais effacer, ce que bien des adultes voudraient oublier.