Ma mère plongeait chaque année « sous la météo ». C’est l’expression qu’elle employait. Les Britanniques sont les rois de l’euphémisme.
On ne consultait pas de psychiatre dans les années soixante, en tout cas, pas dans les villes minières du Pays de Galles. Le stress post-traumatique n’avait pas été inventé, le mot « dépression » était suspect, à peine osait-on demander au médecin rattaché à la mine un remède contre la « fatigue ». Soupirer, relever la tête, accomplir ses devoirs quotidiens, le baromètre va remonter, c’est ainsi que les femmes de mon enfance combattaient leurs démons.