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3.97/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : France , 1968
Biographie :

Écrivain, essayiste et producteur radio, David Collin est l'auteur de deux romans, Train Fantôme (Seuil, 2007) et Les Cercles mémoriaux (L'Escampette, 2012), d'un recueil de récits, Vers les confins (Hippocampe, 2018) et de nombreux livres écrits en collaboration avec des artistes.

Plusieurs de ses textes ont été publiés en revue (La Revue de Belles-Lettres, Hippocampe, Le Persil, La Revue littéraire, Inculte, Les Moments littéraires, Penser/Rêver).

Membre du comité de rédaction de la Revue de Belles-Lettres de 2009 à 2013, et depuis 2013 de la revue Hippocampe, il a participé à plusieurs ouvrages collectifs dont Voyage vers l’ouest, hommage à Ella Maillart (Editions Lieux-dits, 2009), Les Dénis de l'histoire (Éditions Laurence Teper, 2008), Le Royaume intermédiaire (autour de J-B.Pontalis, Folio-essai, 2007), ou Par Dessus l'épaule de Théodore - carnets du Rwanda (autour des photographies de Jean-Luc Cramatte, avec Nimrod, Christian Doumet et Bruno Doucey, Labor et fides, Genève, 2005).

Il est aussi co-auteur de livres d'artistes avec les sculpteurs André Pirlot (l'Elan vital, 1998), et Etienne Krähenbühl, autour d'un mémorial pour le Liban (Fleurs du mal, champ d'inquiétude, In Folio, 2008). Depuis 2009, il dirige la collection Imprescriptible aux éditions Metispresses (Genève), initiée par un ouvrage collectif, Les Mots du génocide, qu'il a co-dirigé avec Régine Waintrater.

Producteur et réalisateur d'émissions culturelles et musicales à la Radio Suisse Romande/RTS - Espace 2 depuis 1997, il produit Sonar (et la Nuit de l'Ecoute) de 2007 à 2009 (documentaires et création sonore), de 2009 à 2012 co-producteur de Babylone, l'émission quotidienne des savoirs et des cultures, et depuis 2012, producteur du Labo, un atelier de création radiophonique.

Performeur dans plusieurs productions de théâtre/danse, il a mis en scène deux opéras de Mozart (Les Nozze de Figaro, Cosi fan Tutte). Enfin, il organise des rencontres/résidences littéraires à Romainmôtier (L'ARC) depuis 2002 (Écrire en chemin, chemins de l'écriture; Traces, mémoires, fantômes; Gestes; Les Mots du génocide).

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Salon du livre romand 2016 - Revue Hippocampe Avec David Collin et Daniel de Roulet


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L'illusion m'offrit le spectacle d'un paysage inconnu, étrange et lointain, composé de visages et de reliefs, de sons, et de voix sourdes qui s'exprimaient dans des langues incompréhensibles. Des corps diaphanes apparaissaient et disparaissaient aussitôt.
Il y eut une lumière, et dans la lumière des semblants de corps qui glissaient du sol aux cavités mystérieuses de l'endroit. Je croulais sous le poids des images, je percevais en elles une portion édifiante de la réalité à venir. Ou passée.
L'entrave et le réconfort me soufflèrent que ce trop-plein d'images était encore de la mémoire...
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Dans un train, le narrateur, un homme de trente-sept ans, devenu père, retourne à Paris rencontrer son véritable père qu'il n'a pas revu depuis vingt-trois ans. Elevé par son grand-père, les figures paternelles qu'il s'imagine s'enchevêtrent. Après les retrouvailles, dans le train du retour, il écrit, entre imagination et réalité.
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[...] L'équipage du side-car s'arrêta en chemin pour s'initier à la paléontologie. Roy Chapman Andrews avait découvert les gisements du site de Bayanzag en 1922. Des squelettes complets. Des cascades de découvertes.

Shen-li connaissait les lieux de puis son enfance. Son père l'emmenait aux pieds des falaises ocre lui montrer les étranges fragments de roches qui ressemblaient à des os de dinosaures. On avait même retrouvé des oeufs fossilisés. Mais tout ce qui brille...
Pour distinguer les os des pierres, lui répétait son père, rien de tel que l'art subtile de la dégustation paléolithique.
- ... et pour être certain qu'il s'agit d'un dinosaure, continua Shen-li en s'adressant à Elias, pose ta langue sur les fragments, gratte un peu, prends cette fine poudre blanche entre tes doigts, lèche-en un soupçon avec le bout de ta langue. Si c'est très fort, continua Shen-li, si ça pique et aspire ton palais, tu ne peux pas te tromper, c'est un fragment de dinosaure.
Photo n° 7 - Note de Shen-li

Vue de biais. Diagonale coupant le ciel en deux. Les flancs escarpés du relief de Bayanzag. Terre rouge. En contraste au second plan, le corps gris d'Elias torse nu, à contre-jour, qui escalade la pente à la recherche du Graal. Nuage de poussière à ses pieds, effort marqué dans le mouvement des jambes et dans le balancement des bras. Tension dans les gestes.
Après quelques minutes d'exploration, un grand cri retentit au sommet des falaises, puis revint mourir en échos lointains. Elias avait fait une découverte d'importance. Shen-li longea la crête en courant. Elle glissa à plusieurs reprises le long du chemin escarpé en essayant de sortir son appareil le long du chemin escarpé en essayant de sortir son appareil photo de son etui, et manqua de peu dévaler les pentes raides. Quand elle parvint enfin à la hauteur d'Elias, il dégageait délicatement avec la pointe de son couteau, une mâchoire intacte de petit mammifère.

Pour déterminer son échelle sur la photographie qu'allait prendre Shen-li, Elias avait placé un crayon à côté du petit tas d'os fixé dans la roche. Cette façon de procéder était si professionnelle qu'il était impensable que ce fût la première fois qu'il accomplissait un tel geste. Ce n'était pas sa première fouille. La délicatesse même du geste, la précision des mesures, tout indiquait un savoir-faire évident. [...]

(p. 69-70 - Citation relevée par Déborah Heissler)
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... les coïncidences ouvrent l'esprit. Elles éclairent les régions obscures de notre conscience, continua Cheng. elles ouvrent les portes jugées infranchissables, solidement verrouillées. Des petits ruisseaux de souvenirs se forment, irriguent notre mémoire et nous guérissent de nos absences.
(p44-45)
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Mickey vient tous les jours à pied et prend son rôle de guide au sérieux. À seize ans, il a la dégaine des quartiers branchés. Cheveux en brosse, casque sur la tête et démarche chaloupée, il écoute les Eagles. Il arrive à son travail en chantant à tue-tête Hôtel California. Il aime beaucoup l’Amérique. Parfois il s’enferme dans la grotte à plus d’un kilomètre de l’entrée. Accroupi seul sur un promontoire au-dessus d’un étang souterrain, Paul Mickey écoute de la musique dans la pénombre. Il peut rester là de longues heures à méditer, à guetter les sons mystérieux de la grotte, la respiration des fossiles, le souffle d’un vieux dragon. Pour un peu, je serais presque tenté d’écrire « The Life of Mickey ». Une légende.

Mickey marche au bord des gouffres invisibles de Cherrapunjee, la ville la plus arrosée du monde, observant les touristes et lorgnant sur les petits tas de marchandises et les bouteilles d’alcool que des jeunes filles, assises au bord du chemin, proposent aux promeneurs. Ici des bâtons de cannelle dans un sachet, là du miel et quelques victuailles qui serviront pour un encas. Mickey achète un oeuf sans savoir que les anciens y pratiquaient la divination, et qu’il vient de croiser Frankenstein et Adolf Lou Hitler qui se baladent en famille. Mickey déchiffre une énième fois les indications à demi effacées qui conseillent aux touristes la prudence au bord du précipice qu’ils ne voient pas, et se met à chantonner Imagine en regardant les parapluies colorés des touristes japonaises qui se prennent en photo au milieu de rien.
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Entre l'instant flou où je plongeais dans le sommeil et celui très précis où j'ouvrais les yeux, j'eus la sensation de rêver encore longtemps. Alors qu'une seule seconde avait paru s'écouler depuis mon évanouissement.Je sentais les corps mous des somnambules se frotter contre moi, j'entendais les gémissements d'une ultime communion sensuelle. Nous étions tous revenus en position foetale. Retournés dans le ventre de notre mère. Enterrés. Un seul corps, un seul tombeau. Tous frères. Ce n'était pas la sensualité d'une quelconque proximité des corps qui importait. C'était plutôt celle d'un nouveau départ, d'une nouvelle fraternité. Renaître dans la nuit, ressurgir de l'antre sépulcral. Ensemble.Après avoir succombé à l'assouplissement collectif, après avoir atteint le point extatique d'une libération de soir, une angoisse terrible me serra la gorge. Et si j'étais condamné à rester là pour l'éternité ? Et si j'avais été enterré vivant malgré moi, sacrifié aux démons souterrains ? C'est là que j'ouvris les yeux, en inspirant vivement comme si je manquais d'air.La nuit était aussi noire que sous la terre. Une brise fraîche soufflait sur moi. Je devinais les ombres des montagnes, la dureté des roches sur lesquelles j'étais couché, je transperçais le noir de la nuit en me concentrant sur le lointain. Je voyais en deçà de l'obscurité. J'étais revenu dans le monde des vivants. [...]
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Photo n° 7 - Note de Shen-li

Vue de biais. Diagonale coupant le ciel en deux. Les flancs escarpés du relief de Bayanzag. Terre rouge. En contraste au second plan, le corps gris d'Elias torse nu, à contre-jour, qui escalade la pente à la recherche du Graal. Nuage de poussière à ses pieds, effort marqué dans le mouvement des jambes et dans le balancement des bras. Tension dans les gestes.

Après quelques minutes d'exploration, un grand cri retentit au sommet des falaises, puis revint mourir en échos lointains. Elias avait fait une découverte d'importance. Shen-li longea la crête en courant. Elle glissa à plusieurs reprises le long du chemin escarpé en essayant de sortir son appareil le long du chemin escarpé en essayant de sortir son appareil photo de son etui, et manqua de peu dévaler les pentes raides. Quand elle parvint enfin à la hauteur d'Elias, il dégageait délicatement avec la pointe de son couteau, une mâchoire intacte de petit mammifère.

Pour déterminer son échelle sur la photographie qu'allait prendre Shen-li, Elias avait placé un crayon à côté du petit tas d'os fixé dans la roche. Cette façon de procéder était si professionnelle qu'il était impensable que ce fût la première fois qu'il accomplissait un tel geste. Ce n'était pas sa première fouille. La délicatesse même du geste, la précision des mesures, tout indiquait un savoir-faire évident. [...]
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Photo n°10 - Note de Shen-li

Carcasse de moto au milieu des ruines. Montagnes brunes au loin, terre ocre, murs en briques de terre défoncées, tuiles d'un ancien toit au sol, bidons rouillés. Tel un insecte aux tons mêlés de vert, bleu et jaune, le squelette d'une moto abandonnée ; seule vraies couleurs au milieu de ce paysage monotone en dégradés de bruns.

Au petit matin, le groupe reprit ses déambulations dans les ruines de l'Ongiyn Khiid. Oretti guidait, commentait ses relevés topographiques. A ses propres commentaires, il ajoutait mille anecdotes qu'il enjolivait en progressant dans les débris. Mais les détails étaient si nombreux qu'on perdait de vue l'essentiel. Oretti s'égarait. Et à mesure qu'il décomposait le paysage en une infinité de fragments, les auditeurs le voyaient disparaître. Il n'était plus qu'une mosaïque informe. Mais dans ce flux ininterrompu de paroles vaines, Oretti avait prononcé très distinctement deux syllabes d'un mot magique. un mot qu'Elias n'avait pas retenu dans l'instant, mais dont il saisissait maintenant le caractère insolite, pour ne pas dire hors de propos. "Tango". Il avait simplement dit "Tango". Comme si ce mot avait quelque chose à voir avec Gobi, avec cette vallée que traverseraient bientôt des cohortes de somnambules. [...]
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Quand certains observateurs étrangers déclarent que Shillong n’a aucun intérêt pour les touristes, on se demande ce qu’ils ont regardé, ce qu’ils ont vu réellement. Même s’ils n’ont pas assisté à la cérémonie spectaculaire des archers, ils auraient pu sentir battre le coeur de la ville, percevoir en la visitant le charme de ce qui n’est pas montré d’emblée, ce qui n’appartient à aucun tour-operator et qu’il faut débusquer jour après jour dans les méandres de la ville. D’ailleurs, l’un des intérêts majeurs de Shillong est probablement qu’on ne voit aucun touriste mais, plus que cela, que le touriste, s’il existe, est une composante discrète d’une ville cosmopolite par essence.
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David Collin
Une ville est un enchevêtrement d’énigmes, de signaux et de gestes. Shillong n’est pas indienne. On la croirait népalaise ou tibétaine. De hauts trottoirs rayés en noir et blanc ponctuent les pas, dessinent des pointillés dans la rue. À Shillong, on ne trouve pas les habituels repères culturels pour qui pense connaître l’Inde. Pas de temple ou si peu, les regards sont différents, les visages viennent d’ailleurs, les rythmes changent, les attitudes restent à déchiffrer.

Shillong n’est pas une destination touristique, son nom n’évoque rien aux voyageurs, sa légende est à fonder ou à garder secrète.

Chaque quartier est un organe, une respiration, une couleur.
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