Le bras d'Ora est douloureux à force de serrer le téléphone humide entre ses doigts, à croire qu'Avram pèse de tout son poids à l'intérieur du combiné.
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- Alors, pourquoi ne l'ont-ils pas libéré? hurle-t-il.
On croirait qu'un lance-flammes l'attaque à travers l'écouteur.
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Il y a de la friture sur la ligne, interférences du temps et de la mémoire. Ora redessine les motifs du tapis du bout de l'index. On devrait chercher un jour pourquoi passer le doigt sur un tapis de laine suffit à ranimer les souvenirs et les regrets, médite-t-elle avec amertume.
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- Ora..., reprend Avram avec difficulté, comme s'il se hissait hors d'un puits. je ne peux pas rester seul.