Amours Mortelles (Mercy) (2000), réalisation : Damian Harris, avec Ellen Barkin, Julian Sands, Peta Wilson. Trailer
Une jolie rousse, enfin, blond vénitien, une femme lucide : elle voit que sa beauté ne pèse rien sur la grande balance du destin.
« D’un autre côté, son physique reste un atout majeur. Et lui assure une sécurité financière. Ainsi qu’à sa famille. Elle entretient une sœur toxico et une autre sœur au chômage. Une mère retraitée et un beau-père qui suce de l’oxygène toute la journée
Forcer la psyché d’une femme revient à insérer un couteau aiguisé dans le verrou d’une huître. Si l’on veut arriver à la perle, il convient d’user du bon instrument. Une lame à bout rond sera sans effet. Trop fine, ou trop longue, elle cassera sous la pression. Il faut employer l’outil adéquat, et il venait de le trouver.
L’aventure sexuelle, par-delà les marges effritées des convenances, le lien naissant et très spécial, ce parfum d’interdit, tout contribua au réveil brutal de sa vie émotionnelle, depuis longtemps assoupie. Mais cette collusion peu ordinaire, d’abord troublante, devenait depuis peu très inquiétante.
Une photographie ne constitue finalement qu’une victoire très provisoire sur l’énigme d’un individu. Bien qu’elle contribue, parfois, à enflammer l’imagination ou à entretenir la mémoire, cela n’est jamais suffisant, en fin de compte. Un portrait cache toujours plus de choses qu’il n’en révèle.
L’anonymat, la vie privée restaient le dernier refuge pour qui voulait conserver sa santé mentale en un monde de plus en plus connecté, exposé aux moyens de surveillance, tout plein de médisance. Ils étaient aussi précieux que la modestie, et irrécupérables une fois perdus, comme l’innocence.
Tous les analystes ne notent pas leurs impressions dans le dossier du client et ceux qui le font ont recours à diverses méthodes. Certains griffonnent quelques idées durant l’entretien, qu’ils développeront plus tard, pour étoffer leur résumé.
Elle est devenue la propriété de Jeffrey Safra Currin. Le jouet sexuel d’un homme puissant. Le bel animal qu’on exhibe par vanité, chaque fois qu’on le désire. Élise a décidé de s’en arranger, par intérêt. Et par nécessité.
Le simple fait de m’entretenir avec vous de ce problème revient presque à trahir ce devoir de confidentialité. Mes patients comptent sur une parfaite étanchéité. Une confiance sans faille s’avère capitale, en psychanalyse.
Tout interrogatoire est un processus fastidieux qui consiste à observer son vis-à-vis, à le jauger, à identifier ses faiblesses. Donc à exploiter la moindre brèche dans le système de défense de l’autre.
On regarde les gens se détruire, et des vies imploser. Et on en jouit. On se repaît des vices de son prochain.