AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de kathy


Il y avait des années qu'il n'éprouvait plus aucun désir spontané envers Marjorie, et maintenant il ne pouvait même plus se forcer à en avoir. Quand elle avait donné des signes de ne plus désirer de relations sexuelles, sous prétexte qu'elle en était arrivée à cette étape de sa vie, il s'était senti secrètement soulagé. La jeune fille gironde et pleine de fossettes qu'il avait épousée était maintenant devenue un petit boudin vieillissant qui se colorait les cheveux et se maquillait trop. Son corps potelé le mettait mal à l'aise quand par hasard il le voyait nu, et, son esprit, lorsqu'elle se risquait à l'exhiber, le mettait presque aussi mal à l'aise. Il eût été futile de s'en plaindre, car on ne voyait pas maintenant comment elle pouvait changer et devenir soudain intelligente, spirituelle ou sophistiquée, pas plus qu'on ne voyait comment elle pouvait devenir grande, mince et athlétique. Il avait épousé Marjorie pour ce qu'elle était, une jeune femme simple, dévouée et docile, une de ces beautés joufflues qui a trop vite tendance à devenir grassouillette, et il avait bien fallu qu'il l'acceptât telle qu'elle était. Vic avait des idées vieillottes sur le mariage. Une femme ce n'était pas comme une voiture : pas question de faire un échange-standard quand la nouveauté s'émousse ou que la carrosserie commence à tomber en morceaux. Si vous vous rendez compte que vous avez fait une erreur, tant pis pour vous, vous n'avez qu'à prendre votre mal en patience. Rien ne vous oblige, en revanche, se disait-il tristement, à faire votre devoir conjugal.
Commenter  J’apprécie          40





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}