En se penchant vers moi, sa blouse d'infirmière s'était entrouverte et j'ai aperçu ses seins : "Que tes seins soient pour moi comme des grappes de la vigne. Et l'odeur de tes narines comme celle des pommes." J'ai fermé les yeux. Quand je les ai rouverts, ses seins étaient proches de mon visage ; ils étaient petits et ronds, les bouts ressemblaient à deux boutons de rose de Saron posés sur un pétale.
La guerre se nourrissait d'elle-même ; elle vidait les hommes de leur sang, prospérait, s'engraissait de notre misère. Elle poussait les gens à utiliser toutes sortes d'expédients déshonorants. Pour la servir, elle appelait à elle tous les prêtres du veau d'or. Jamais on ne s'était plus facilement et plus malhonnêtement enrichi ; mais jamais les malheureux n'avaient été aussi misérables. L'injustice sociale creusait des fossés profonds entre les différents milieux et devant elle, pour la première fois, j'étais secoué par des poussées de colère généreuse. Cette guerre faisait lever en moi toutes sortes de ferments de révolte.
Je me sentais si fier d'avoir pu aider maman que je me sentais nanti de la puissante autorité d'un homme.