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Citation de Aquilon62


La voile en toile brune incurvée et tendue, faseyante puis raide à nouveau, capable de prendre des formes infinies. Penchée d’un côté puis de l’autre, révélant l’air. Médée ressent une traction similaire, allongée sur le pont, le regard fixe jusqu’à ne plus voir que la voile et le ciel, ne plus sentir le navire ni la mer. Attirée vers le haut, et elle ignore qui est le plus proche : la voile s’éloigne peut-être, le ciel se rapproche. Il se répand sur les bords et descend vers elle mais ne l’atteint jamais, un mouvement infini qui n’est peut-être pas un mouvement du tout.
La voile, jamais inanimée. Terrible dans les vents violents, rigide et impitoyable et puissante au-delà de tout, objet de peur et de volonté. Mais même en cet instant, dans un vent plus clément, pleine de désir, d’agitation, capable même de regret et de chagrin, inclinée de côté, voûtée puis gonflée à nouveau mais pas entièrement, le prix du passé. Ce n’est qu’en l’absence de vent, lorsqu’elle pend mollement, qu’elle ressemble à une simple toile. Le reste du temps, cette simplicité est inconcevable.
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