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Critiques de Declan Shalvey (52)
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Injection, tome 3

Ce tome fait suite à Injection, tome 2 (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2017, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Declan Shalvey avec une mise en couleurs réalisées par Jordie Bellaire.



Dans les Cornouailles, de nuit, dans un endroit appelé Mellion Moor, un groupe de 3 personnes approche d'un site mégalithique, en forme de cercle avec un mégalithe dressé au centre. La responsable du groupe explique aux 2 autres qu'il s'agit d'un endroit avec une formation géologique très bizarre, une anomalie par rapport à la zone, avec des roches contenant du quartz, sensibles au courant électrique, et une assise se comportant comme une coupole d'antenne satellite, amplifiant le signal. Alors que la femme promène le rayon de sa torche électrique, un des hommes lui fait remarquer qu'il y a un cadavre humain enchaîné au mégalithe central, dont il ne reste plus que les os avec un ou deux lambeaux de chair. Dans sa maison sur la lande écossaise, Brigid Roth reçoit un appel de Maria Kilbride, chef du FPI (Force Projection International). Cette dernière lui explique qu'elle a besoin d'elle pour une mission en Cornouailles, afin de décoder des signaux bizarres. Brigid Roth ne se fait pas prier, accepte la mission, définit ses conditions financières, confirme qu'elle n'a pas besoin de billet d'avion et demande que Maria Kilbride achète le garage dont elle lui envoie les coordonnées. Kilbride lui rappelle le risque qu'elle court si Robin Morel découvre qu'elle a réussi à mener à bout une de ses théories à lui. Elle ajoute que Morel a accepté un poste à Breaker's Yard, c’est-à-dire de travailler pour le gouvernement.



Brigid Roth prépare sa valise avec ses vêtements, ses affaires de toilettes et son nécessaire d'hygiène féminine. Elle se souvient du jour où elle a acheté sa propre maison, avec également un cercle de mégalithe sur le terrain. Maria Kilbride la rappelle pour lui indiquer que tout est prêt dans le garage. Brigid Roth finit de s'équiper avec des lentilles, un pendentif, un tatouage électronique, des bagues, une oreillette et bien sûr elle vérifie le bon fonctionnement de son appli. Ayant la confirmation que son contrat est signé, elle s'adresse à haute voix à l'intelligence artificielle qu'elle a baptisée Sheela et se rend en Cornouailles. Sur place, elle est accueillie par Ryan Sutter déstabilisé par son arrivée soudaine. Il la conduit sur le site de Mellion Moor et elle est accueillie par Bob Gristle, agent du FPI, Brigid Roth active ses outils informatiques et se met au travail.



C'est avec anticipation et gourmandise que le lecteur se jette sur ce nouveau tome, car le précédent constituait à la fois une aventure exceptionnelle de Sherlock Holmes plus vraie que nature, une relecture du personnage, un commentaire sur le personnage, et un nouveau chapitre dans le développement de l'Injection. Warren Ellis ne perd pas de temps en établissant le meurtre et donc l'enquête à mener dans les 3 premières pages, avec une explication géologique bien troussée. Dès la page suivante, le lecteur comprend que ce tome est consacré à une enquête menée cette fois-ci par Brigid Roth, l'experte en informatique du groupe composant l'Unité des Contaminations Culturelles Croisées. Cette fois-ci le scénariste relève le défi de décrire un informaticien de génie en action. Il s'agit d'un pari assez osé car en ce début de vingtième siècle les technologies évoluent à une vitesse folle, et relever ce défi est prendre le risque que le récit semble daté seulement 1 an ou 2 ans après sa date de parution initiale. Cela n'empêche pas le lecteur de regarder avec une grande curiosité Brigid Roth se préparer pour sa mission. En bon auteur d'anticipation, Ellis dose ses ingrédients avec soin, pariant sur une technologie Wifi avec un appareillage de type lumineux, par encore existant, mais pas si farfelu que ça. Le résultat est convaincant pour une touche d'anticipation plausible sans être tout à fait possible en l'état des technologies disponibles en 2017. Il pousse le bouchon un peu plus loin avec le mode de transportation initial de Brigid Roth qui relève plus de la science-fiction, mais qui reste cohérent avec un monde où peut exister une intelligence artificielle aussi particulière que l'Injection.



Ces projections futuristes fonctionnent d'autant mieux que Declan Shalvey et Jordie Bellaire continuent de faire des merveilles visuelles. Comme dans les 2 premiers tomes, la coloriste utilise une palette restreinte, avec une approche naturaliste. Le lecteur peut croire à la pénombre de la nuit, comme au brouillard recouvrant Mellion Moor dans le premier épisode, ou encore l'éclairage aux teintes rougeâtres dans le bureau de Robin Morel à Breaker's Yard. Par ailleurs, quand la scène le justifie, Jordie Bellaire peut aussi intégrer des effets spéciaux, à nouveau très mesurés, par exemple pour les manifestations d'énergie magique, mais très remarquables du fait du contraste avec les séquences normales. Comme à son habitude, Warren Ellis ne ménage pas la peine de son artiste. Il a inclus de nombreuses séquences de dialogues, sur la lande, au téléphone, côte à côte dans une voiture, dans le bureau d'un professeur d'université. Pourtant s'il n'y prête pas attention, le lecteur ne ressent pas d'impression de dialogues envahissants ou pesants. À chaque fois, l'artiste fait l'effort de concevoir un plan de prise de vue présentant un intérêt visuel dans la narration. Il n'exagère pas les expressions des visages, mais sait montrer l'état d'esprit, partiellement ou en totalité, sur les visages des interlocuteurs. Ainsi, à la fois le lecteur a l'impression d'assimiler une grande quantité d'informations, à la fois il lit des séquences fluides qui lui donnent l'impression d'être à côté des personnages, en situation réelle.



Par la force des choses, le lecteur constate que le scénariste n'a pas conçu de grande scène muette dans son récit… jusqu'au dernier épisode où tout repose sur Declan Shalvey. Ce dernier épisode comprend 12 pages muettes qui montrent la résolution de l'enquête et la neutralisation de la menace uniquement par les images. En outre, il s'agit de mettre en scène un phénomène potentiellement magique. Shalvey relève le défi avec élégance et maestria, montrant les énergies déchaînées, la fragilité des êtres humains pris dans ce déferlement, les actions qu'ils entreprennent pour essayer d'endiguer le phénomène. Contre toute attente, la narration visuelle rend ces phénomènes plausibles, même si elle les montre de manière littérale et détaillée, à la fois grâce à des accessoires savamment intégrés auparavant, à la fois par un découpage et des plans de prise de vue très cinématographique, rendant compte de la rapidité du déroulement de la scène, de la rapidité des réactions des personnages.



Comme dans les 2 premiers tomes, le lecteur se laisse porter par la narration visuelle, l'emmenant dans un petit village de Cornouailles, le promenant sur la lande, en compagnie des personnages principaux, lui faisant découvrir un site archéologique. Non seulement, il se rend compte qu'il accepte bien volontiers les éléments les plus fantastiques car ils sont parfaitement intégrés dans la banalité du quotidien, et il se sent transporté dans par le récit lors des séquences d'action comme un jeune lecteur découvrant le merveilleux et l'horrifique pour la première, mais en plus il découvre des cases épatantes dans les situations plus banales. Il observe une jeune Brigid Roth caresser un monolithe avec quelques traces de lichens, sentant la sensualité de ce geste. Il regarde évoluer le rapport de force et les sentiments lors d'une conversation en voiture en Brigid Roth et Emma Beaufort. Il voit la professeure Derwa Kernick formuler des réponses ambigües ou mentant par omission, avec un plaisir certain pour orienter Brigid Roth vers une fausse piste. Declan Shalvey est aussi à l'aise dans les moments spectaculaires, que dans les scènes requérant de la finesse et de la subtilité. Par exemple il se laisse aussi prendre par la banalité de Brigid Roth en train de préparer sa valise, ne se demandant que 2 pages plus loin pour quelle raison les auteurs ont voulu lui montrer qu'elle emporte des serviettes hygiéniques et qu'elle met un soutien-gorge.



Comme il s'agit de Warren Ellis, le lecteur sait pertinemment que la scène de la valise n'a rien de gratuit, encore moins de racoleur ou de voyeuriste. Il se laisse quand même reprendre par le fil de l'intrigue. Le scénariste a conçu une enquête mouvementée, que Brigid Roth résout avec ses propres méthodes, totalement différentes de celles de Vivek Headland dans le tome précédent. Il se laisse également prendre par l'avancée de l'intrigue globale, à la fois relative au stade de développement ou d'apprentissage de l'Injection, à la fois à la possibilité de l'existence d'un autre monde dont la nature n'est peut-être pas aussi tranchée que le laissait le supposer le tome précédent. Il lui faut faire un effort conscient pour revenir sur cette histoire de valise, et pour se contraindre à se poser la question de l'importance de ces éléments dans l'histoire. De toute évidence, l'auteur a souhaité attirer l'attention du lecteur sur le sexe du personnage, certainement au regard de sa manière de mener son enquête (différente de celle d'un homme), certainement au regard de sa manière d'interagir avec les autres personnages. Libre au lecteur d'en tirer les conclusions qu'il souhaite.



Ce troisième tome a l'inconvénient d'arriver après le second, c’est-à-dire d'inciter le lecteur à établir une comparaison entre l'enquête de Vivek Headland et celle de Brigid Roth. À l'évidence s'il a déjà lu et apprécié des histoires de Sherlock Holmes, il est resté sur une impression extraordinaire suite au tome 2. Mais il doit aussi reconnaître qu'Ellis réussit tout aussi bien son exercice de rendre plausible une enquête mêlant cyberpunk d'anticipation et soupçon de magie, avec une pincée de folklore traditionnel. Sa réussite tient beaucoup à l'excellence de la partie graphique, entièrement au service du scénario, mais aussi d'un haut niveau de compétence, au point de pouvoir concilier les exigences de chaque scène avec une réelle personnalité graphique, sans jamais tomber dans des pages démonstratives.
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Injection, tome 2

Ce tome fait suite à Injection, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2016, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Declan Shalvey, avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire.



Une nouvelle journée commence pour Vivek Headland. Il se réveille dans son lit et commence par prendre une douche, puis se rase, et ensuite enfile une chemise blanche et un costume noir. Il se rend dans son bureau dont les murs sont couverts de projection de chaînes de télévision du sol au plafond. Il récite un passage de Georg Hegel (1770-1831). Il accueille froidement Red, son homme à tout faire, déclarant qu'il s'ennuie à mourir et qu'il doute que la journée puisse s'avérer intéressante. Il reçoit un client dans la pièce qu'il a surnommée pièce humaine. Il s'agit de John van der Zee. Il lui propose un café et demande à Red d'aller leur chercher des sandwichs, sans lichen. En discutant avec le cuisinier, Red se souvient des circonstances dans lesquelles Vivek Headland l'a recruté, lui Red. Headland explique à son client qu'il sait très bien qui il est, et lui demande pour quelle raison il est venu le consulter. Van der Zee répond que quelqu'un a volé le fantôme de sa maîtresse. Red apporte les sandwichs. Van der Zee explique que sa maîtresse est décédée il y a 6 semaines, mais qu'en consultant la seule photographie d'elle dont il dispose, elle lui est apparue en chair et en os. Malheureusement la veille la photographie avait disparu du coffre dans lequel il l'avait mise en sécurité.



Vivek Headland prend la photographie que John van der Zee lui tend sur laquelle se trouve lui-même, son fils et sa maîtresse. Il reformule ce que lui a indiqué van der Zee et prend une bouchée du sandwich. Il se lève calmement et sort de la pièce. Il va trouver son cuisinier et lui demande d'où provient le jambon qu'il a utilisé pour préparer le sandwich, car il a reconnu le goût de la chair humaine. Le cuisinier l'informe qu'il provient de leur épicier habituel situé dans un quartier de Brooklyn. Headland se remémore dans quelles circonstances il a déjà goûté de la chair humaine, ainsi que sa rencontre avec Jacques Derrida (1930-2004), puis avec Tenzin Gyatso (le quatorzième dalaï-lama) et du moment où il s'était recueilli devant la tombe de Georg Hegel. Avant de partir, il informe l'inspectrice de police Lucy Diaz de l'endroit où il se rend, et il se fait conduire en voiture par Red qui est armé d'un Glock 19.



Le premier tome s'était avéré une lecture des plus agréables, déconcertante de prime abord du fait des mystères entourant le groupe des 5 personnages principaux, de la présentation des informations dans un désordre chronologique savamment étudié, et du questionnement sur la nature de l'Injection. La mise en images et en couleurs était à la hauteur de l'ambition du scénario, fournissant un haut degré de divertissement. Outre une intrigue de haute volée, le lecteur avait la satisfaction d'avoir le fin mot de l'histoire concernant l'Injection. Il attaque donc la lecture de ce deuxième tome confiant dans sa compréhension du principe actif du récit, se régalant par avance d'une narration visuelle excellente. La mise en couleurs de Jordie Bellaire s'avère tout autant évidente, grâce à un haut degré de sophistication. Au fil des pages, le lecteur éprouve la sensation d'une mise en couleurs naturaliste. Mais s'il ressent la curiosité de revenir en arrière en ne considérant que les couleurs, il se rend compte que Jordie Bellaire est une véritable artiste utilisant la palette des couleurs avec retenue et adresse, pour compléter les dessins d'une manière plus élaborée que d'apposer les couleurs de chaque élément, en rehaussant un peu leur relief. Elle établit des ambiances lumineuses adaptées à chaque séquence, de manière conceptuelle. La manifestation la plus simple à repérer réside dans les dessins représentés en négatif, des traits blancs sur fond noir. Ce dispositif est utilisé avec parcimonie et correspond à une activité intellectuelle particulière de Vivek Headland, facile à interpréter avec la répétition.



Comme dans le premier tome, le scénario de Warren Ellis met fortement le dessinateur à contribution. Il n'y a qu'une ou deux pages complètement dépourvues de texte, parfaitement exécutées et d'une lisibilité exemplaire, mais il y a des séquences difficiles à rendre plausibles ou simplement visuellement intéressantes. Plus que dans le premier tome, il y a des scènes qui reposent entièrement sur les sentiments des personnages pour pouvoir fonctionner. Declan Shalvey reprend bien sûr les mêmes acteurs / personnages que dans le tome 1, et sa direction des acteurs réussit à leur faire exprimer les nuances voulues quelle que soit leur nature. Le lecteur peut voir le maniérisme de Vivek Headland, ainsi que sa mine compassée du fait de son ennui. Il peut lire le degré de détresse de John van der Zee sur son visage, ainsi que sa fatigue du fait de nuits sans dormir suite à la disparition de sa bienaimée. Il sourit devant l'air malicieux du cuisinier. Il ressent de l'empathie devant l'expression de l'exaspération de l'inspectrice Lucy Diaz qui sait que Vivek headland ne lui dira que ce qu'il veut, et que lorsqu'il répond honnêtement à ses questions, c'est encore pire. Les quelques scènes d'action sont tout aussi sèches et efficaces que dans le tome 1. Après l'incroyable démonstration des talents de Robin Morel dans le tome 1, c'est au tour de Brigid Roth de disposer d'un dessin en double page dévoilant son antre, et le lecteur en a là aussi le souffle coupé. Il a à nouveau l'occasion de prendre la pleine mesure des nuances de sensibilité que sait retranscrire Declan Shalvey lorsqu'il représente 2 hommes dans un lit qui viennent de passer la nuit ensemble dans une relation homosexuelle. Il peut lire à la fois leur tendresse, leur connivence, et leur souhait de ne pas ébruiter leur affaire.



Pour ce deuxième tome, Warren Ellis a choisi de raconter une enquête de Vivek Headlong. Elle implique la participation active de Brigid Roth et Simeon Winters. Headlong a l'occasion d'appeler Maria Kilbride et d'agir sur la situation de Robin Morel. Le lecteur a donc l'occasion de revoir tous les membres de l’Unité des Contaminations Culturelles Croisées. Le lecteur retrouve même ce tatouage qui unit les membres de la CCCU. L'Injection se manifeste également à plusieurs reprises. Il s'agit bel et bien de la suite du fil narratif principal du tome 1, et la situation connaît une évolution significative, et même plusieurs. Le scénariste joue carte sur table et les éléments exposés dans le premier tome sont nécessaires et suffisants pour comprendre l'intrigue. Il déroule l'enquête de Vivek Headlong de manière linéaire, sans compliquer la structure de son récit, sans garder une carte dans sa manche. Le lecteur peut donc apprécier cette histoire au premier degré, sans effort intellectuel, sans craindre de devoir prendre des notes, de se référer à une encyclopédie pour une référence culturelle trop intellectuelle.



Vivek Headlong apparaît donc comme un individu maniéré, soucieux de maîtriser son environnement, exerçant le métier de détective, disposant d'un fidèle aide qui lui est entièrement dévoué, et faisant preuve d'une capacité de déduction hors du commun. Il ne se déguise pas et il ne consomme pas de cocaïne. Néanmoins, au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête, le lecteur relève les points communs avec Sherlock Holmes et constate que Warren Ellis se livre à un hommage extraordinaire. Il reprend les conventions des histoires de Sherlock Holmes, tout en conservant l'identité qu'il a insufflé à Vivek Headlong. Le lecteur peut lire ce tome comme une savoureuse enquête menée par un individu très intelligent. Il peut aussi le lire comme un commentaire sur Sherlock Holmes, et une variation sur le personnage. Comme Holmes, Headlong souffre d'une forme d'ennui généré par le fait qu'il est capable de devancer les pensées des personnes de son entourage avec plusieurs heures d'avance sur eux, voire de jours, ce qu'il exprime de manière explicite dans le dernier épisode. Il dispose d'une culture extraordinaire qu'il a acquise par l'apprentissage. Cela donne lieu à plusieurs scènes mémorables dont celle où le lecteur voit comment il a appris à reconnaître le goût de la chair humaine, et celle où il expérimente les relations humaines. Dans cette deuxième, Ellis se fait un malin plaisir de tourner en ridicule le principe d'un esprit entièrement dévolu à la logique et incapable d'éprouver des émotions.



Warren Ellis raconte son histoire à la manière d'Arthur Conan Doyle, y compris la scène d'explication finale. C'est un tour de force car ce type de scène se marie mal avec un média visuel. Le lecteur voit tout de suite l'artificialité d'un individu pérorant devant d'autres, expliquant qu'il a tout compris devant un auditoire captif. Il faut tout l'élégance narrative d'Ellis, Shalvey et Bellaire pour rendre naturel cet épisode au cours duquel Headlong révèle tout à son ennemi, et ça passe très bien, une preuve éclatante du talent des 3 créateurs. Ce récit ne se limite pas à une savoureuse enquête menée de main de maître, doublée d'un métacommentaire sur Sherlock Holmes. Il comprend aussi un portrait psychologique en creux de Vivek Headlong et de sa méthode construite sur la phénoménologie, telle conceptualisée par Georg Hegel, et développée par Jacques Derrida. Il intègre également des réflexions pénétrantes et décalées, ainsi que quelques touches d'humour savoureuses. Le lecteur se rend compte que 2 personnages ont une sensibilité sociale leur permettant de relever le racisme inconscient d'une culture construite par des blancs. Les réparties de Brigid font toujours autant mouche. Il est impossible de ne pas sourire en voyant la manière dont Red fait étalage de ses compétences de tireur, devant une case montrant sa balle d'arme à feu arriver pile dans la pupille de sa cible, ou encore en découvrant la répartie de Vivek Headlong sur le lichen dans son sandwich. De façon tout aussi élégante et légère, Ellis continue aussi de développer son concept d'Injection, en évoquant une de ses phases d'apprentissage.



Ce deuxième tome est d'une saveur exquise, grâce à un scénario à la fois léger et dense, et des dessins aussi efficaces et intelligents qu'ils sont naturels et fluide.
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Injection, tome 1

Originalement publié chez Image Comics, Injection est édité en France par Urban Comics avec trois tomes déjà disponibles et cette première introduction était aussi géniale que compliquée à suivre ! Le rythme des nouvelles avancées technologiques ralentissant drastiquement, une équipe de cinq personnes aux esprits différents mais tous aussi brillants est chargée par le gouvernement britannique de trouver l'innovation de demain. Ils y sont finalement parvenus mais maintenant, il va leur falloir affronter les conséquences...

Nous suivons l'histoire sur deux époques différentes, celle ou l'Injection est créée et celle où l'équipe doit faire face à ses effets dangereux. La narration est assez particulière car on est en permanence dans l'action ce qui laisse peu de place à l'exposition, mais les dialogues et les allers-retours nous aident à recoller les morceaux du puzzle. La concentration est de rigueur pour lire ce tome, quitte à effectuer une seconde lecture accélérée pour donner un sens nouveaux à certains détails...
Lien : http://pugoscope.fr/2926-inj..
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Injection, tome 2

Injection est, avec Trees , un des derniers travaux « creator owned » (un univers et des personnages n’appartenant qu’à leurs auteurs) de ce vieux briscard britannique de Warren Ellis. Pour cette série, il s’est entouré de jeunes artistes : elle a en effet été co-créée, dessinée et encrée par Declan Shalvey et colorisée par Jordie Bellaire.



Cet article ne portera que sur les épisodes 1 à 10, qui ont été publiés en français par Urban en deux tomes. Les cinq épisodes suivants (#11-15) seront publiés dans un troisième tome le 20 avril 2018.



Attendez-vous à quelques piqûres qui risqueraient de trop vous ouvrir l’esprit sur cette bd et ainsi déflorer la joie de sa lecture.



Depuis que Little Jay passe son temps à jouer à la poupée , je me retrouve seul avec une tonne de dossiers à traiter, dépiauter, arranger, formaliser, enregistrer, numériser et peut-être, un jour, classer. Bien sûr, ce serait plus simple si chaque dossier était indépendant, mais on trouve toujours des liens, et ce bien avant d’arriver au sixième degré de Kevin Bacon. Et ce serait encore plus simple si les dossiers arrivaient dans l’ordre… Or – ô surprise – ce n’est jamais le cas ! Je me sens très las parfois, surtout entre sept et vingt-trois heures.



Tenez, j’ai réussi à lier les rapports suivants, non sans être tout d’abord passé par les phases classiques (déni, colère, corruption des collègues, colère, mufflée au café des sports, colère, dépression, pétage de deux ordis et défenestration du ficus), mais sans réussir à définir leur taxinomie, à classer leurs éléments selon une logique qui leur serait propre. Toute aide est la bienvenue (pensez au bonsaï, il n’a rien fait de mal).



Rapport de Maria Kilbride

Ça commence avec moi. Dans un hôpital psychiatrique, le Sawlung Hospital (Sawlung, en vieil anglais, signifie « rendre l’âme ») car voyez-vous, je suis le seul véritable génie que vous rencontrerez de votre vivant. Tant d’intelligence se perçoit encore de nos jours comme de la folie. D’où ma localisation. Le seul vrai problème que je rencontre – en dehors de la directrice, incapable et imbuvable – tient dans leur incompétence à fournir des sandwiches corrects. Or j’en aurai bien besoin pour résoudre ce que cette saleté d’Injection a concocté.



Je dois appeler Brigid.



Rapport de Brigid Roth

J’étais tranquille et peinarde, loin de la Force Projection International, quand la Garde Nationale m’a appelé pour une histoire d’étudiant vampirisé par un ordinateur. En tant que hacker de génie et seule personne – à ma connaissance – à avoir créé un système ayant réussi le test de Turing, j’imagine que j’étais la mieux placée. Ma relative notoriété m’irrite profondément (pour rester polie), mais entre Maria qui s’interroge et Simeon qui débarque, ces manifestations de ma création ne me laissent pas le temps de gamberger. Ce que Robin a délibérément décidé de faire.



L’étudiant, j’ai dû l’immoler par le feu.



Rapport de Robin Morel

Traverser l’Angleterre par la Ridgeway, sa plus ancienne route, devrait me ramener à mes racines, confirmer que je n’ai pas le rôle de rebouteux (ou shaman si vous préférez) que tous veulent me voir porter. Et je ne parle pas que de mes anciens collègues de l’Unité des Contaminations Culturelles Croisées. Le gouvernement vient de me proposer d’être leur nouveau Casseur de fantômes. J’ai besoin d’un whisky.



Car je ne suis ni ma mère, ni ma sœur. D’ailleurs elles sont mortes.



Rapport de Simeon Winters

Il paraît que le prochain acteur qui portera le costume de James Bond sera Noir. Comme moi. Ils devraient m’offrir un poste de consultant, après tout je sais ce qu’est d’être un assassin au service du Royaume Uni. Même si je me présente avant tout comme un stratège, puisque c’est mon titre au sein du Secret Intelligence Service, l’autre nom du M.I.6. Je viens de quitter Paris précipitamment et dois rejoindre Brigid.



Elle seule pourra m’éclairer sur le laptop que je viens de récupérer à l’ambassade de Grande Bretagne. Un sale boulot.



Rapport de Vivek Headland

Malgré mon rapport quotidien avec les médias et l’analyse constante de diverses informations visant soit à localiser Robin soit à mener à bien mes activités, je ne comprends pas comment j’ai pu manquer une telle mode : du lichen dans mon sandwich. Il semblerait que les cuisiniers soient devenus prétentieux depuis que des myriades d’émissions télévisées ou radiodiffusées leur sont consacrées et génèrent autant d’audience. Je ne pensais pas ressentir cela – car mes anciens camarades ont tendance à me contacter régulièrement – mais l’activité de l’U3C me manque.



Même si j’ai un nouveau client qui m’attend dans la salle d’humains.



Vous voyez le topo ? Bienvenue dans le monde cryptique et mystérieux de Warren Ellis, où le lecteur doit enregistrer toutes les informations puis les remettre dans l’ordre afin de comprendre l’intrigue générale. La couverture du tome deux paru chez Urban (que vous pouvez voir au début de cet article) me rappelle le tableau de Magritte Le fils de l’homme , ce qui pourrait nous donner un indice sur les intentions des auteurs : nous cherchons toujours à voir ce qui est caché. Ce qui n’est pas visible nous fascine, Ellis propose donc un jeu de piste à ses lecteurs.



Injection relate les aventures de cinq personnes autrefois collègues dans une cellule ultra-secrète, l’U3C ou Unité des Contaminations Culturelles Croisées (en VO the Cultural Cross-Contamination Unit ou CCCU). Ces cinq experts, aux compétences et à l’intelligence supérieures, sont issus de diverses origines ethniques et des deux genres.



Le but premier de l’U3C est de mettre un terme au statu-quo technologique actuel. Car selon toutes les études, après des évolutions majeures de plus en plus rapides, la race humaine est arrivée à une apogée terriblement inéquitable. La conjonction de cinq experts non-conventionnels devrait aboutir à une découverte capable de faire passer l’humanité dans un nouveau cycle.



Ainsi, Brigid porte la connaissance informatique, Vivek est un éthologue flegmatique au pouvoir de déduction impressionnant. Toutes les attitudes et aptitudes de Vivek, depuis son manque maladif d’empathie à ses manières, font de ce personnage un succédané de Sherlock Holmes, tandis que Simeon possèdent tous les atours de l’agent secret James Bond (que Ellis a adapté dans une série de comics que je n’ai pas lus), à l’exception des femmes : Simeon est gay. Ou bi, je ne suis pas sûr.



Maria et Robin, eux, portent les étendards de l’ancienneté et de la tradition. Et même plus encore, car par Robin, c’est l’ancêtre de la science qu’Ellis convie dans Injection : la magie. Maria doit la comprendre pour sauver trois scientifiques piégés par des spriggans. Ou des imposteurs se faisant passer pour des spriggans, ce qui peut revenir au même.



Injection pourrait ainsi être La ligue des gentlemen extraordinaires version Warren Ellis, rassemblant des gens hors du commun pour une suite d’aventures aux frontières de la féérie et de la technologie la plus pointue.



Le dessin de Declan Shalvey pourrait être considéré comme fonctionnel, mais il associe une légèreté du trait à une mise en scène élaborée. Les décors sont soignés, que ce soit dans la nature et les forêts anglaises ou dans la jungle urbaine de New-York. De plus, les séquences muettes sont nombreuses, car Ellis semble souhaiter ne pas donner trop d’informations dans les dialogues.



Dans une scène de combat au corps à corps, Simeon nous balade ainsi dans tout un appartement cossu sur six planches, faisant voler les vitres et les assiettes. Cette dynamique ne peut être que retranscrite par la mise en scène et le découpage de Shalvey, se passant de son, de texte et d’onomatopées à l’exception de quelques insultes et vulgarités discrètes.



Comme dans Supreme Blue Rose, Warren Ellis a introduit dans les cinq premiers épisodes de cette série une voix off, toujours jaune, qui transcrit les pensées des personnages, un narrateur auteur de courtes phrases en rapport direct avec l’image, en la complétant. Pourtant, elle semble ajouter à la confusion, être hors de propos. Cette voix est typographiée en majuscule, ce qui contraste avec celle des phylactères, qui semble plus manuscrite, plus ronde. Ainsi, cette voix nous semble moins humaine, comme un sage ou un dieu tout puissant, qui voit tout, sait tout.



Dans les cinq épisodes suivants, ce rôle de la voix off incombe au personnage de Vivek. L’intrigue se resserre autour de lui, et Injection prend alors des allures de série télé, rassemblant quasiment toute l’ancienne équipe autour de Vivek, pour des énigmes à la limite du fantastique dans une ambiance de thriller d’espionnage technologique. Certaines cases rappellent d’ailleurs les arrêts sur images de N.C.I.S., en négatif, figées et déjà vues dans les épisodes précédents.



Alors que dans le premier tome, les flashbacks, permettant d’en savoir plus sur les différentes personnalités de l’U3C et leur collaboration passée, avaient un ton sépia que le lecteur de bd ou de comics régulier peut aisément reconnaître , on en apprend plus sur Vivek sans passer par cet effet. Jordie Bellaire conserve des tons réalistes pour ces séquences, ce qui requiert ainsi une attention légèrement accrue tout en rythmant les événements.



Tandis que la gymnastique intellectuelle nécessaire à la lecture du premier tome disparaît, les pièces du puzzle étant presque clairement imbriquées, il faut quand même assimiler de nouvelles informations et les mettre en perspective de ce que nous savons déjà. Il m’a fallu pas moins de trois lectures pour que je sois à l’aise avec tous les fils tissés par Ellis et Shalvey. Et je ne suis pas certain d’être passé à côté de quelques détails.



Cela n’a pas été un calvaire, car le dessin de Shalvey est très agréable à l’œil. Il ne force pas le trait sur la caractérisation des visages, chacun étant reconnaissable immédiatement, tout en détaillant au mieux les décors et accessoires. La colorisation de Bellaire n’est jamais clinquante mais donne une patine à l’ensemble qui force le réalisme des situations, même celles étant impossibles dans notre réalité. Les meilleurs exemples restent les couvertures, élégantes, se concentrant toujours sur un seul sujet, et laissant une grande part de la composition au décor.



Les thèmes récurrents chers à Ellis se retrouvent ici : la relation de l’homme à la technologie et ses implications sociales et morales, transhumanisme, réactions et résistances face à la différence, à l’incroyable, au disgracieux. D’un abord ardu, Injection reste avant tout un divertissement de haute voltige, mélangeant les références geeks et usant d’archétypes de la littérature facilement identifiables, sans oublier d’y mettre de l’action et de l’humour.



Celui d’Ellis repose essentiellement sur les réactions décalées de ses personnages, ou en parallélisant les saynètes tirées du passé à celles du présent. L’économie de mots n’en est que plus importante, et le dessin doit donc prendre le relais pour capturer ces instants fugaces sous peine de ne pas fonctionner.



Au-delà de ces sujets évidents et très actuels, Injection questionne surtout sur notre rapport à l’imaginaire, aux histoires et à leurs personnages de fiction. Comme dans Fables , nous pouvons nous interroger sur la concrétisation du fantastique : est-elle improbable ou sommes-nous déjà des incarnations des archétypes des contes et des personnages populaires ?
Lien : http://www.brucetringale.com..
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Injection, tome 2

Un scenario plus traditionnel en comparaison du tome 1. On y retrouve cette fois au centre de cette histoire vivek headland, enquêteur , consultant...en lutte avec leur creation : une conscience humaine dans monde informatique. Cette dernière évoluant et s adaptant au monde humain. Ce 2e tome est moins déstabilisant à comprendre. La trame ayant été décrite tout long du tome 1 et un résumé fort utile est détaillé en début de ce 2e tome.
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The Massive, tome 2 : sous-continent

Ce tome fait suite à Black Pacific (épisodes 1 à 6) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2013, écrits par Brian Wood.



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- Épisodes 7 à 9 "Subcontinental "(dessins et encrage de Garry Brown, mise en couleurs de Dave Stewart) - Le Kapital (le navire de l'organisation écologique Ninth Wave) fait escale à la station Moksha (une plateforme pétrolière offshore, servant de capitale à un état indépendant composé de plusieurs plateformes pétrolières). Plusieurs membres de l'équipage montent à bord de la plateforme dont Callum Israel (le commandant du Kapital et le chef de Ninth Wave), Mary, Georg, Mag Nagenda et Ryan Porter. Israel est accueilli à bras ouvert par Chandpur (le président pour 1 an de cette utopie) qui lui vante les mérites de cette société où la tolérance, la fraternité et l'égalité sont des réalités. Pour une raison incompréhensible, Mary fausse compagnie à tout le monde et se livre à un acte de sabotage sur les systèmes de communication de la plateforme.



Avec ces 3 épisodes, Brian Wood conçoit un cadre de narration plus traditionnel que dans le premier tome. Il y a une intrigue principale clairement identifiable : le régime utopique de Moksha, leur politique pour s'installer comme une nation, la possibilité de repartir de zéro pour un régime politique utopique (ou, au moins, plus juste), la position de plus en plus ténue et ambiguë de Ninth Wave. Dans un monde ravagé doivent-ils encore conserver une politique d'empêchement d'actions dégradant l'environnement, ou devraient-ils prêter assistance aux communautés en difficulté ? Quelle est cette obsession de courir après "The Massive" qui semble de plus en plus n'être qu'un écho fantôme ? Pourquoi Callum Israel reste-t-il une sorte de commandant à vie du Kapital et n'essaye-t-il pas plutôt une forme de démocratie ?



Alors que ces questions font penser à une approche très cérébrale, il n'en est rien. Le mystère sur les agissements de Mary est prépondérant, inscrivant ces épisodes dans le registre du thriller intelligent. Le lecteur éprouve toujours une forme de distanciation avec Mary et Mag Nagendra qui restent des individus à l'entraînement militaire exceptionnel, leur permettant de triompher de tout, quelques soit le nombre d'adversaires (en y laissant quand même quelques plumes). Le thème d'un lien mystique avec la mer refait surface brièvement dans une unique séquence.



Brian Wood a également inclus quelques retours en arrières, mais moins nombreux que dans le premier tome et plus circonscrits. Le lecteur n'a donc plus cette impression d'être balloté d'une séquence à l'autre, dans un flot narratif assez agité.



Le lecteur a le plaisir de retrouver Garry Brown plutôt que Kristian Donaldson, avec des dessins d'apparence plus organique. Il a toujours recours à un encrage appuyé pour les arrières plans, permettant de les rendre substantiels et instaurer une sorte menace sourde. Il applique une approche similaire pour les personnages, parsemant leur visage de quelques traits secs, ce qui leur confère une forme de tension, de fatigue, de marque de l'âge. Brown ne cherche pas à réaliser des dessins jolis, ou esthétiquement plaisants, mais à rendre compte de la tension diffuse que fait peser l'écroulement partiel des civilisations et les bouleversements climatiques et géologiques. De ce point de vue, il réalise une mise en images au diapason du récit, discrètement efficace, crédible, sans être tape-à-l'œil.



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- Épisode 10 "Breaker" (dessins et encrage de Gary Erskine, mise en couleurs de Jordi Bellaire) - Le Kapital arrive en frontière des eaux territoriales de la Bolivie. Callum Israel doit gérer la demande musclée de plusieurs membres de l'équipage qui souhaitent rejoindre la terre, pour pouvoir lutter aux côtés des boliviens qui défendent leur territoire.



La chasse au Massive a reprise le dessus et Callum Israel est confronté aux volontés divergentes de son équipage (qui reste toujours aussi anonyme, à part pour Mary, Nag, Lars, Georg et Ryan). À nouveau, Brian Wood trouve un équilibre narratif parfait entre une dynamique basée sur une situation conflictuelle source d'action, et des questionnements plus fondamentaux sur l'intérêt d'une forme de gouvernance centralisée remettant en cause l'équilibre entre intérêt général et intérêt particulier.



Les dessins de Gary Erskine restent dans une veine réaliste, un peu simplifiée, avec un encrage appuyé apportant une forme de marque d'usure adaptée au récit. Toutefois, par comparaison avec Garry Brown, Erskine a tendance à adoucir les contours des visages et de leurs formes. Cela introduit une forme de décalage entre des êtres humains plus "reposés" et un environnement toujours aussi abrasif et incertain.



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- Épisode 11 "Mégalodon" (dessins et encrage de Declan Shalvey, mise en couleurs de Jordi Bellaire) - Lors d'une sortie de reconnaissance en hélicoptère, Mary et Jon Gibson (le pilote) s'écrasent sur un récif, bientôt entouré de centaines de requins en proie à une frénésie.



Il est possible de voir une simple étape supplémentaire, à l'instar de l'épisode précédent. Callum Israel impose une nouvelle action pour essayer de trouver The Massive", toujours aussi élusif. Il y a à nouveau un questionnement sur le bien fondé de ses décisions qui induisent des conséquences pour tout l'équipage, et une situation introduisant de l'action, le vol d'hélicoptère, avec une bonne dose de risques. Cet épisode comprend également une composante écologique avec le tourment des requins. Mais en prenant un peu de recul, le lecteur constate également que Brian Wood applique au Kapital, la même évolution qu'à la planète : ses ressources s'amenuisent lentement mais sûrement, et son mode de fonctionnement ne peut plus reposer sur un modèle d'expansion infini dans lequel il y aurait toujours de nouvelles ressources.



Declan Shalvey adapte sa manière de dessiner pour ne pas créer d'hiatus visuel. Il n'y a que certains visages qui relèvent de l'exagération comique qui semble déplacé dans ce récit très réaliste. Il est très convaincant dans sa représentation des requins, et dans l'aménagement du Kapital.



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- Épisode 12 "Nunatak" (dessins et encrages de Danijel Zezelj, mise en couleurs de Jordi Bellaire) - L'équipage réduit du Kapital capte à nouveau des signaux de la balise du Massive. Callum Israel décide de remonter à la source du signal quoi qu'il en coûte. Le Kapital est rapidement prisonnier des glaces de l'arctique.



Les émissions du Massive ont à nouveau été captées par la radio du Kapital, et cette fois-ci Callum Israel a décidé de consacrer toutes les ressources du Kapital à le rattraper coûte que coûte, quelle que soit l'opinion de l'équipage, de Lars, Mag et Mary. Cette course poursuite rapide (1 épisode) donne lieu à un suspense psychologique très intense, magnifié par les dessins de Danijel Zezelj.



Enfin, cette série bénéficie d'un dessinateur de premier plan avec Danijel Zezelj qui avait déjà collaboré avec Wood sur plusieurs épisodes de Northlanders (numéros 18 & 19 dans Blood in the snow, et 48 à 50 dans The Icelandic trilogy). Il utilise un encrage qui donne l'impression que les personnages et les décors ont été détourés au burin. Cela leur donne de l'épaisseur et de la consistance, une présence remarquable. Cela confère également une forme d'ancienneté et d'intemporalité aux décors naturels, faisant ressortir leur caractère inhospitalier. Grâce Zezelj, le lecteur ressent l'âpreté du climat et les contraintes pesant sur l'équipage.



Avec ce deuxième tome, Le lecteur est moins ballotté par les flots que dans le premier, il peut reprendre pied dans une narration moins chaotique, et apprécier l'étrangeté de ce récit aux apparences écologistes, à la trame d'aventure, et aux questionnements pas si simples.
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28 jours plus tard, tome 1 : Selena

J'ai beaucoup aimé le film, et ça m'a fais plaisir de me replonger dans cet univers.

On retrouve des journalistes voulant informer la population sur cette nouvelle infection qui se propage dans le monde entier. Oui car ici les zombies ont fait irruption.



Alors il m'a été difficile de ne pas faire un comparatif avec le comics Walking Dead, et bien que certains éléments soient similaires (Selena ressemble vaguement à Michonne) j'ai tout simplement adoré.



L'histoire est très prenante, on suit le groupe au travers de leur péripéties. L'action est le mot clé à retenir de ce tome.



Les dessins sont assez simples, mais ils transmettent très toutes les émotions des personnages. J'ai bien aimé Selena, qui bien qu'elle soit mystérieuse, reste très attachante.

Les zombies sont plutôt flippant, ils sont très rapides, et je ne voudrais pas me frotter à eux.



Si vous aussi vous êtes friand des histoires liées aux zombies, je vous conseille ce premier tome de cette saga, qui est pour moi très prometteur.
Lien : http://alhoasbooks.blogspot...
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28 jours plus tard, tome 1 : Selena

Pour ceux qui ont aimé le film de Danny Boyle " 28 jours plus tard ", on retrouve et suit les aventures de l'une des héroines Selena, la belle black spécialiste de la machette qui n'hésite pas à tuer quand cela s'impose.

En essayant d'aider un reporter et ses collègues, elle a pour mission de leur servir de guide à travers Londres afin de faire la lumière sur l'évolution et les conséquences du virus mais voilà ils vont évidemment avoir à faire aux infectés bien avant d'atteindre leur destination...

Un bon tome dans l'ensemble, un scénario simple mais efficace et des dessins moyens mais pas désagréables à l'oeil, à suivre la suite donc...
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28 jours plus tard, Tome 4 : Capitaine stiles

Nous retrouvons donc Selena et Clint, toujours essayant de fuire de nombreux ennemis.

...

Heu, c'est à peu près tout, en fait ...



J'avoue avoir été assez déçue de ce tome-ci, qui semble plus être un tome de transition, en fait.

Beaucoup de fuites, de parties de cache-cache, de jeux du chat et de la souris, que ça soit avec des militaires revanchards ou avec des civils tarés.

J'veux dire, d'accord, c'est bien ficelé, pas mal fichu, bien dessiné et le rendu des émotions des personnages est excellent.

Mais si, comme moi, vous avez déjà vu/lu quelques histoires de zombies, vous vous rendrez vite compte que c'est du réchauffé que l'on nous sert ici.

C'est bien dommage, car avec le volume 3, la série décolait vraiment et montrait qu'elle savait offrir autre chose que ses concurrentes.

Ici, j'ai trouvé que, scénaristiquement parlant, on descendait d'un cran dans la qualité. Rien de nouveau sous le soleil vert putride des morts-vivants, qui d'ailleurs, ne brillent pas spécialement par leur présence (en même temps, ce ne sont pas des vampires végétariens) ! Ce qui, vous l'admettrez, est étrange dans une série comme celle-ci.

Non, vraiment, j'ai lu ce tome 4 très vite, car je trouvais qu'il ne contenait pas vraiment de scènes assez bonnes sur lesquelles j'aurais pu m'attarder, et il me laisse une impression de trop peu.

J'ai encore faim.



Allez, je ne vais pas faire la gamine gâtée qui crache dans la soupe, il y a également du positif ici, c'est juste qu'il m'a moins marquée.

Donc, c'est à peine si on voit du zombie dans ce volume, et encore, ce ne sont que des amas de cadavres (pour de bon) pourrissant dans un coin (oups, spoiler). Il est donc logique que ce tome se focalise sur ses héros humains survivants.

Oui, oui effectivement, on ne voit qu'eux. Mais on n'en apprend pas grand de plus, en fait.

Sauf à la fin, où le passé étrange de Selena semble la rattraper, mais pour quelle raison ? Le p'tit suspens ici est bien installé et j'avoue qu'il a titillé ma curiosité, j'ai hâte d'en savoir plus.

En fait, c'est surtout cette partie du passé de Selena (et un peu de Clint), qui est intéressante ici.

Parce que bon, le passage où ils sont pris en otage dans une organisation de survivants tarés, honnêtement, je ne vois vraiment pas à quoi il a servit ...



Les dessins sont toujours aussi soignés et expressifs, les couleurs, restant dans une gamme très sombre, aide à s'imprégner de l'ambiance pesante et dramatique de l'histoire, seulement rehaussée d'une touche de rouge de temps en temps. Rage ? Violence des sentiments ? Sang représentant la vie et l'espoir ? Chacun y verra sa propre image, mais en tout cas, je trouve cette utilisation des couleurs vraiment judicieuse et parfaitement exécutée.



J'aime également voir les prémices d'un rassemblement entre Selena et Clint. Une touche de romantisme dans ce décors apocalyptique a quelque chose de puissant, presque désespéré, que j'aime particulièrement. Tout est plus intense dans ce genre de contexte, et bien qu'il n'y ai rien eu de plus que quelques petites allusions, j'ai trouvé qu'elles avaient parfaitement leur place et qu'elle ne dénotait à aucun instant par rapport à l'ambiance ou à l'histoire en elle-même.



Je sors de cette lecture pas mal mitigée, y ayant trouvé du assez mauvais, qui m'a étonnée vu que j'ai toujours trouvés cette série très bonne.

Je garde donc espoir que le cinquième tome rattrape celui-ci, et que nous aurons réponses à pas mal de nos questions.
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Ce second tome de Northlanders souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Je n'ai pas du tout accroché aux récits souvent soporifique. Rien que la première histoire est un monologue d'un marin qui décide de partir à l'aventure mais qui perd littéralement pied, au point de massacrer ses hommes avant de prendre pied sur un nouveau territoire, le Groenland. Et oui, car ses deux autres défauts, c'est cette propension aux massacres - déjà vue dans le premier tome (mais quand même moins présente) - et cette déception lorsque l'histoire semble prometteuse et qui, finalement, se termine en eau de boudin (pardonnez-moi cette expression mais. Je n'ai pas mieux pour exprimer ma frustration sur l'ensemble de ces récits).

En ce qui concerne le dessin, il y a de tout mais dans l’ensemble c’est plutôt réussi, sauf le dernier récit ; je n’ai pas du tout accroché au dessin.

Il y a tout de même cette préface qui aborde l'histoire et les secrets des vikings qui est passionnante mais ce n'est que 2 pages sur un pavé de récits qui m'ont plus frustré et ennuyé qu'intéressé.
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Injection, tome 1

Voilà une entrée en matière exigeante, percutante et injectant tout ce qu’il faut pour devenir accro.
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Northlanders est une série imaginée par Brian Wood (DMZ), qui rend hommage aux vikings. Si dans l’imaginaire collectif ceux-ci sont représentés comme des guerriers scandinaves sanguinaires et barbares qui pillent pour le plaisir, Briand Wood tenait à proposer une vision quelque peu différente de celle véhiculée par les écrits des moines chrétiens, principales victimes de ces incursions normandes. L’auteur ne dépeint certes pas des enfants de chœur, mais il tente tout de même de tenir compte des us et coutumes de ce peuple afin de proposer le point de vue de différents personnages, allant du premier marin du nord à découvrir l’Islande à l’arrivée du Christianisme.



Si Panini avait déjà sorti deux albums souples contenant les huit premiers épisodes de cette saga composée de cinquante numéros, publiés chez Vertigo entre 2008 et 2012, Urban Comics a la bonne idée de publier l’intégralité de cette œuvre d’envergure en seulement trois volumes. En choisissant de regrouper les récits par zone géographique et en respectant l’ordre chronologique, l’éditeur chamboule totalement l’ordre de parution original. Ce deuxième tome entièrement consacré à l’Islande débute donc en 760 pour se terminer en 1260 et se termine par l’épisode #50. Si cette deuxième brique reprend les numéros #20, #29, #35-36 et #42-50, les deux autres tomes s’attaquent respectivement aux contrées anglo-saxonnes et aux aventures se déroulant sur les terres Européennes. Ce tome qui regroupe les récits islandais de la saga est ainsi composé de quatre arcs principaux :



I. Sur Aucune Carte : invite à suivre Dag et son équipage, qui finissent par découvrir une terre qui leur fait tout d’abord penser au domaine des dieux. Cette mise en bouche d’un seul épisode, dessiné par Fiona Staples (lisez Saga !), se révèle finalement assez anecdotique, mais permet de nous raconter la découverte de l’Islande par le premier marin du nord.



II. Sven L’immortel : permet de retrouver le redoutable guerrier croisé lors du tome précédent. Si Sven a pris quelques années et semble être devenu un bon père de famille, il n’a cependant rien perdu de son art de combattre et sa légende demeure intacte. Ce récit dessiné par Davide Gianfelice et mettant en scène une bande de guerriers en quête de gloire, permet surtout de découvrir une autre facette du personnage de Sven des Orcades.



III. La Jeune Fille dans la Glace : invite à suivre la destinée d’un autre vieil homme, qui vit en ermite en Islande. Si celui-ci tente de rester en dehors des conflits qui déchirent les différents clans de la région, la découverte du corps d’une jeune fille, parfaitement conservé sous la glace, va toutefois bouleversé sa vie. Ce récit en deux épisodes, dessinés par Becky Cloonan, qui invite à suivre la solitude d’un homme au milieu d’un environnement rude, est moins porté sur l’action et la violence, mais multiplie les scènes muettes, presque contemplatives, laissant ainsi la place aux sentiments du vieil homme… et à l’injustice.



IV. La Trilogie Islandaise : constitue le plat de résistance de ce deuxième volet. Cette histoire en neuf épisodes, illustrés par Paul Azaceta, Declan Shalvey et Danijel Zezelj, invite à suivre la lutte de pouvoir entre les Belgarsson et les Hauksson au fil des générations, de 871 à 1260. Cette histoire d’honneur et de vengeance familiale livre non seulement des personnages intéressants, mais permet également de suivre l’évolution de l’Islande, des premiers colons jusqu’à la christianisation.



En se basant sur un contexte historique d’une grande richesse, Brian Wood parvient à donner vie à une galerie de personnages hauts en couleurs, qui permettent de rendre hommage aux guerriers scandinaves et à leurs traditions, tout en proposant des angles de vue différents. Si les artistes qui se succèdent au dessin ont tous un style assez différent , ils contribuent néanmoins tous à restituer l’austérité et la rudesse de ces terres islandaises. Notons également la présence des superbes couvertures de Massimo Carnevale.



Encore un excellent tome, que vous pouvez retrouver dans mon Top de l’année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Deuxième de la trilogie, la couverture correspond cependant à une histoire issue du tome 3.

centré sur l'Islande, le livre se compose de quatre récits ou notamment la dessinatrice de la série SAGA fait des merveilles (on peut aussi ne pas aimer).

On retrouve Sven, issu du premier tome, le revenant, l'immortel, vieux et endurci qui retrouve sa puissance juvénile.

on découvre une lutte ancestrale qui oppose les familles Belgarson et Hauksson pour la gloire et le pouvoir.

Les récits sont faits de rouge et noir...

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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

J'adore cette série.

Ce recueil est dédié à l'Islande (la conquête, le partage, la politique, le christianisme ...)

Et le principe d'un artiste par numéro permet d'apprécier les talents sans nuire à la lecture.
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Conan le barbare, tome 2 : Fureur sur la fr..

2 histoires différentes dans ce Tome 2 :

- Conan et sa reine pirate sont en Cimmérie, sa contrée d'origine afin de trouver un usurpateur qui pille des villages en prenant le nom de Conan.

- Tout l'équipage ainsi que Belit sont atteints d'un virus mortel et Conan doit trouver une solution pour les soigner.

3 dessinateurs différents pour ses 2 parties.

Une bonne narration mais malheureusement les dessins ne sont pas à la hauteur surtout les 2 derniers chapitres ( 7 et 8 ) de la 1ère partie de Vasilis Lolos. Cela manque aussi d'action et de scènes épiques ! Le 1er Tome était prometteur sans être non plus transcendant mais ce 2ème tome n'est vraiment pas terrible...

Cette saga connaîtra une suite qui se déroulera sans moi car je dénote un manque de rythme évident et un graphisme général plus que moyen.

A oublier...
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28 jours plus tard, Tome 2 : Clint

On retrouve dans cet album les personnages que nous avons laisser à la fin du tome 1, à savoir l'incroyable Selena, Derrick le journaliste torturé et Clint l'ami fidèle.



En début du tome, nous en apprenons plus sur Derrick et sur ce qu'il a vécu en Irak. Sa personnalité instable et colérique prend ainsi tout son sens. Nous comprenons également l'amitié qui le lie à Clint. Ils ont vécus ensemble dans un pays en guerre et hostile, ils se comprennent sans avoir besoin d'utiliser beaucoup de mots...



Alors que Derrick est gravement blessé, Clint va pousser Selena à accepter de lui venir en aide pour le sauver alors que celle-ci miserait plutôt sur la solution d'abandonner Clint pour survivre. Ils vont faire une rencontre pas si amicale que ce qu'elle en a l'air et ils vont ainsi se retrouver dans une situation doublement périlleuse : Sauver Clint en réalisant avec succès une mission et sauver leurs propres peaux dans une ville particulièrement envahie d'infestés.



28 jours plus tard est actuellement ma BD préférée. Pourtant, je suis particulièrement difficile dans ce domaine car il est rare que j'accroche à ce support de lecture. Mais tout y est dans ce livre : Des graphismes très réussis, un scénario angoissant et prenant, des personnages particulièrement intrigants (Selena retient toute mon attention) ... Lorsque j'ouvre une de ces BD, je ne la lâche pas tant que je ne l'ai pas fini !

Je conseille donc vivement cette lecture à tous les amateurs de BD et de Zombies !
Lien : http://lectureaddict-dunlivr..
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Injection, tome 1

Difficile de faire une critique de ce premier tome car je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.

C'est nébuleux et pas facile d'accès car l'auteur n'est pas très explicite sur ce qu'il se passe et sur ce que font ces différents personnages.

J'attends de lire le deuxième tome pour savoir si je continue ou pas .
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Alien, volume 1 : Dégel

Un nouveau cycle ?

Dans l’idéal, la lecture d’Alien : Dégel comme inauguration d’un nouveau cycle aurait dû me laisser avec plein de questions et une envie de percer les mystères laissées par l’auteur, notamment ceux hérités de Philip Kennedy Johnson sur sa « Reine des Xénomorphes » qu’il n’avait pas conclus. Or, rien de tout ça. Alien : Dégel se contente de raconter une histoire simple : des scientifiques découvrent des Xénomorphes, la Weyland-Yutani intéressée arrive, et les malheurs s’en suivent. On a ici un scénario extrêmement basique, qui non seulement ne semble pas du tout imaginer qu’il y aura une suite, mais en plus ne laisse aucun mystère en suspens. Si, un seul. On voit tout de même un Xénomorphe tout blanc qui se bat contre d’autres Xénomorphes traditionnels. Si ce n’est pas du tout révélé explicitement par l’écriture, cette scène se lit dans le dessin. Est-ce une nouvelle espèce de Xénomorphe ? Aucune idée, aucun indice. Est-ce que les auteurs qui suivront vont exploiter l’idée pour élargir l’univers de Ridley Scott ? Pas certain. L’idée originale de l’auteur autour d’un individu croisé est morte-née (c’est le cas de le dire). Au-delà du scénario décevant – même s’il présente l’avantage de nous faire immerger dans l’univers et de nous plonger dans un milieu inhumain – le dessin n’est pas à la hauteur du premier tome du premier cycle. On se retrouve ici avec un trait et des couleurs corrects, sans plus, sans prise de risque, et pas de planche qui nous laisse rêver. Ainsi, je me demande si véritablement nous avons entamé un nouveau cycle ou s’il s’agit simplement d’un one-shot…
Lien : https://leschroniquesdejerem..
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Deadpool vs Old Man Logan

Dans ce récit, Deadpool et le Old Man Logan (Wolverine vieillissant d'un autre univers crée par Mark Millar mais ayant rejoint l'univers classique de Marvel suite à l'event Secret Wars) vont devoir faire équipe pour sauver une jeune ado mutante.



Si l'amitié / rivalité entre Deadpool et Wolverine est bien connue, ici le Wolverine n'est pas le même mais la relation elle, ne change pas.



Ces deux énergumènes vont donc essayer tant bien que mal de mettre leurs différents de cotés pour sauver une jeune ado qui semble être poursuivie par une organisation qui n'hésite pas à faire appel à des mercenaires pour la capturer.
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Marvel 2-in-One, tome 2

Un récit rondement mené, bien illuminé par les dessinateurs Declan Shalvey et Ramón K. Pérez, et qui aura que peu de peine à plaire aux amateurs des Quatre Fantastiques.
Lien : https://www.actuabd.com/Marv..
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6 juin 1944 – Débarquement en Normandie

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