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Critiques de Declan Shalvey (52)
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Injection, tome 1

Difficile de faire une critique de ce premier tome car je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.

C'est nébuleux et pas facile d'accès car l'auteur n'est pas très explicite sur ce qu'il se passe et sur ce que font ces différents personnages.

J'attends de lire le deuxième tome pour savoir si je continue ou pas .
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Alien, volume 1 : Dégel

Un nouveau cycle ?

Dans l’idéal, la lecture d’Alien : Dégel comme inauguration d’un nouveau cycle aurait dû me laisser avec plein de questions et une envie de percer les mystères laissées par l’auteur, notamment ceux hérités de Philip Kennedy Johnson sur sa « Reine des Xénomorphes » qu’il n’avait pas conclus. Or, rien de tout ça. Alien : Dégel se contente de raconter une histoire simple : des scientifiques découvrent des Xénomorphes, la Weyland-Yutani intéressée arrive, et les malheurs s’en suivent. On a ici un scénario extrêmement basique, qui non seulement ne semble pas du tout imaginer qu’il y aura une suite, mais en plus ne laisse aucun mystère en suspens. Si, un seul. On voit tout de même un Xénomorphe tout blanc qui se bat contre d’autres Xénomorphes traditionnels. Si ce n’est pas du tout révélé explicitement par l’écriture, cette scène se lit dans le dessin. Est-ce une nouvelle espèce de Xénomorphe ? Aucune idée, aucun indice. Est-ce que les auteurs qui suivront vont exploiter l’idée pour élargir l’univers de Ridley Scott ? Pas certain. L’idée originale de l’auteur autour d’un individu croisé est morte-née (c’est le cas de le dire). Au-delà du scénario décevant – même s’il présente l’avantage de nous faire immerger dans l’univers et de nous plonger dans un milieu inhumain – le dessin n’est pas à la hauteur du premier tome du premier cycle. On se retrouve ici avec un trait et des couleurs corrects, sans plus, sans prise de risque, et pas de planche qui nous laisse rêver. Ainsi, je me demande si véritablement nous avons entamé un nouveau cycle ou s’il s’agit simplement d’un one-shot…
Lien : https://leschroniquesdejerem..
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Injection, tome 1

L'histoire de 5 génies, chacun dans son domaine redirection, qu'on force à travailler ensemble avec des fins illimités, le créer le futur.



Ils infusent donc une IA d'un esprit celte, mais celle-ci s'échappe dans la réalité et commence à la reprogrammer.



C'est original, intéressant et un peu pompeux par moment — j'imagine qu'il faut avoir une bonne estime de soi pour prétendre écrire les 5 personnes les plus brillantes de la planète, dans 5 domaines différents.



Les personnages sont bien faits mais si l'attention qu'on leur accorde ralentit le rythme, au point où en ayant lu un volume sur trois, j'ai l'impression de n'avoir pas encore progressé dans l'intrigue.
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Ce second tome de Northlanders souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Je n'ai pas du tout accroché aux récits souvent soporifique. Rien que la première histoire est un monologue d'un marin qui décide de partir à l'aventure mais qui perd littéralement pied, au point de massacrer ses hommes avant de prendre pied sur un nouveau territoire, le Groenland. Et oui, car ses deux autres défauts, c'est cette propension aux massacres - déjà vue dans le premier tome (mais quand même moins présente) - et cette déception lorsque l'histoire semble prometteuse et qui, finalement, se termine en eau de boudin (pardonnez-moi cette expression mais. Je n'ai pas mieux pour exprimer ma frustration sur l'ensemble de ces récits).

En ce qui concerne le dessin, il y a de tout mais dans l’ensemble c’est plutôt réussi, sauf le dernier récit ; je n’ai pas du tout accroché au dessin.

Il y a tout de même cette préface qui aborde l'histoire et les secrets des vikings qui est passionnante mais ce n'est que 2 pages sur un pavé de récits qui m'ont plus frustré et ennuyé qu'intéressé.
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28 jours plus tard, tome 1 : Selena

Là encore, je ne peux que constater le massacre d’une adaptation d’un film qui avait eu un certain succès d’estime. La leçon à retenir est qu’on ne peut pas tout bien adapter sur le support de la bande dessinée à moins de considérer que ce sont les auteurs qui se sont plantés royalement. Mais parfois, c’est la bd qui inspire le cinéma ou la TV comme par exemple la série Walking Dead pour rester dans le monde des zombies.



L’intérêt de ce comics était de faire le lien entre 28 jours plus tard et 28 semaines plus tard et de suivre le parcours de Selena qui va retourner dans cet enfer après l’avoir fui. Il y a des séquences assez poignantes.



Le premier tome était intéressant mais la suite est malheureusement bien plus lourde à digérer. Par ailleurs, il n’y a pas d’uniformité au niveau de la qualité du dessin. C’est assez inégal.



Au final, je suis plus que mitigé car je suis déçu.

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Deadpool vs Old Man Logan

Dans ce récit, Deadpool et le Old Man Logan (Wolverine vieillissant d'un autre univers crée par Mark Millar mais ayant rejoint l'univers classique de Marvel suite à l'event Secret Wars) vont devoir faire équipe pour sauver une jeune ado mutante.



Si l'amitié / rivalité entre Deadpool et Wolverine est bien connue, ici le Wolverine n'est pas le même mais la relation elle, ne change pas.



Ces deux énergumènes vont donc essayer tant bien que mal de mettre leurs différents de cotés pour sauver une jeune ado qui semble être poursuivie par une organisation qui n'hésite pas à faire appel à des mercenaires pour la capturer.
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28 jours plus tard, tome 1 : Selena

A la base de ces nombreux récits de zombies marqués par le chiffre 28, il y a évidemment le film de Danny Boyle et sa suite réalisé par Juan Carlos Fresnadillo. Mais, entre-temps, le virus à également contaminé le neuvième art. Il y a tout d’abord Panini, qui a publié un ouvrage de Steve Niles consacré à la genèse de cette infection qui sévit au Royaume-Uni, et maintenant Delcourt, qui propose une saga qui fait le lien entre les deux premiers longs métrages, "28 jours plus tard" et "28 semaines plus tard". Une série scénarisée par Michael Alan Nelson et dessinée par Declan Shalvey qui permettra aux amateurs du genre de patienter en attendant la sortie d’un troisième volet cinématographique que commence tout doucement à se faire attendre.



Au centre de cette suite éponyme, il y a donc la rescapée du massacre précédent, qui doit à nouveau se frayer un chemin à travers l’horreur et dont les coups de machette ne manqueront pas de faire penser à ceux de Michonne, l’une des vedettes de "Walking Dead". Si le sang froid et le charisme de Selena ont tout pour séduire, le groupe de reporters qui l’accompagne se révèle déjà beaucoup moins intéressant. Le lecteur ne manquera pas non plus de s’étonner de ce retour à peine justifié de l’héroïne au sein de l’enfer britannique et de se demander ce qu’il est advenu des autres survivants de Worsley House, Jim et Hannah. Mais, malgré ces quelques interrogations, l’univers imaginé par Boyle est parfaitement exploité, tout comme le personnage principal. L’intrigue, axée sur l’action, manque certes parfois de profondeur, mais répond parfaitement au cahier de charges du film d’horreur de série B.



Au niveau du graphisme, derrière la couverture séduisante de Tim Bradstreet, les dessins sombres et efficaces de Shalvey, rehaussés par la mise en couleur de Nick Filardi, parviennent à installer une ambiance assez réussie.



Si au royaume des zombies "Walking Dead" demeure indéniablement roi, ce début de série s’annonce assez prometteur et saura combler les amateurs de ce genre initié par "La nuit des morts-vivants" de George Romero en 1969 et récemment ravivé par l’incontournable saga de Robert Kirkman.
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Marvel 2-in-One, tome 2

Un récit rondement mené, bien illuminé par les dessinateurs Declan Shalvey et Ramón K. Pérez, et qui aura que peu de peine à plaire aux amateurs des Quatre Fantastiques.
Lien : https://www.actuabd.com/Marv..
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Injection, tome 1

Sous l’intimation d’une ONG, cinq génies vont créer un type d’intelligence artificielle semi-consciente, capable de tordre « les termes du futur, juste assez pour empêcher la stagnation du progrès » afin de rendre le monde plus intéressant. Mais l’IA, injectée dans le Net, va échapper au contrôle et ouvrira les portes de l’Outre-monde, obligeant ainsi les « apprentis sorciers » à tenter de limiter les dégâts par la suite...



« Injection » est un techno-thriller science-fictif, flirtant avec l’horreur, le polar et surtout le fantastique, issu des légendes celtiques.

C’est un récit complexe qui demande (au moins pour le 1e tome) une lecture attentive parce que W. Ellis sème autant de cailloux factuels que de pistes nébuleuses... au lecteur ensuite d’éclaircir les zones opaques et de savoir accepter des concepts parfois juste esquissés, afin de se faire une idée sur cette technologie visionnaire, qui, mal maîtrisée, peut avoir des conséquences désastreuses. (une mise en garde de l’auteur ?).



Un scénario qui m’a fascinée, déployant une trame qui aurait pu paraître loufoque mais qui s’avère parfaitement cohérente, des personnages qui intriguent (Maria la brillante scientifique frôlant la folie, dans le tome 1 ; Vivek, espèce de « Sherlock Holmes » possédant un esprit analytique exceptionnel, dans le tome 2 ; Brigid, une hackeuse irlandaise noire ayant su venir à bout du test de Turing et maîtrisant la réalité augmentée, dans le tome 3)...

... et un graphisme qui, sans être réellement remarquable, reste très plaisant, sachant parfaitement insuffler vie et ambiance dans cette histoire de high-tech, pour le moins... folklorique.





et maintenant je vais devoir attendre, attendre (!) le tome 4 qui mettra en scène, soit Siméon le musculeux stratège, soit Robin le rebouteux maugréant...
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

A partir du IXeme siècle, les Vikings débarquent en Islande, la "terre de glace".

Ils la colonisent et y développent leurs coutumes guerrières et ancestrales.



La première partie de cette intégrale dédiée à l'Islande ne m'a pas plus enchantée que cela. J'ai surtout apprécié la deuxième partie consacrée à une saga familiale se déroulant sur plusieurs générations.

C'est à travers cette saga appelée La trilogie islandaise, narrant l'histoire des Hauksson que les auteurs emportent le lecteur au cœur d'une Islande bouleversée par des luttes internes. Après une longue période d'indépendance où chaque famille tente de prendre le dessus sur l'autre, une vague de christianisation déferlera sur une Islande déjà bien affaiblie par toutes ces querelles intestines. Malgré leur fierté et leur volonté à rester indépendants, les Islandais finiront par ployer sous le joug du roi de Norvège.



J'avais déjà beaucoup aimé le premier volume "le livre anglo-saxon" de cette série Northlanders. Ce deuxième volume est tout aussi intéressant et captivant. On y retrouve tout à fait l'esprit "viking" , à savoir le côté gros bras et sans pitié, l'appât du gain mais également l’opiniâtreté dans l'effort et leur volonté farouche de ne dépendre de personne d'autre que d'eux mêmes. Si les hommes ont la part belle, ce volume consacre également quelques magnifiques pages aux femmes qui assumaient avec talent leur rôle de maîtresse de maison mais également celui de fervente gardienne de l'honneur familial.
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Injection, tome 3

Ce tome fait suite à Injection, tome 2 (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2017, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Declan Shalvey avec une mise en couleurs réalisées par Jordie Bellaire.



Dans les Cornouailles, de nuit, dans un endroit appelé Mellion Moor, un groupe de 3 personnes approche d'un site mégalithique, en forme de cercle avec un mégalithe dressé au centre. La responsable du groupe explique aux 2 autres qu'il s'agit d'un endroit avec une formation géologique très bizarre, une anomalie par rapport à la zone, avec des roches contenant du quartz, sensibles au courant électrique, et une assise se comportant comme une coupole d'antenne satellite, amplifiant le signal. Alors que la femme promène le rayon de sa torche électrique, un des hommes lui fait remarquer qu'il y a un cadavre humain enchaîné au mégalithe central, dont il ne reste plus que les os avec un ou deux lambeaux de chair. Dans sa maison sur la lande écossaise, Brigid Roth reçoit un appel de Maria Kilbride, chef du FPI (Force Projection International). Cette dernière lui explique qu'elle a besoin d'elle pour une mission en Cornouailles, afin de décoder des signaux bizarres. Brigid Roth ne se fait pas prier, accepte la mission, définit ses conditions financières, confirme qu'elle n'a pas besoin de billet d'avion et demande que Maria Kilbride achète le garage dont elle lui envoie les coordonnées. Kilbride lui rappelle le risque qu'elle court si Robin Morel découvre qu'elle a réussi à mener à bout une de ses théories à lui. Elle ajoute que Morel a accepté un poste à Breaker's Yard, c’est-à-dire de travailler pour le gouvernement.



Brigid Roth prépare sa valise avec ses vêtements, ses affaires de toilettes et son nécessaire d'hygiène féminine. Elle se souvient du jour où elle a acheté sa propre maison, avec également un cercle de mégalithe sur le terrain. Maria Kilbride la rappelle pour lui indiquer que tout est prêt dans le garage. Brigid Roth finit de s'équiper avec des lentilles, un pendentif, un tatouage électronique, des bagues, une oreillette et bien sûr elle vérifie le bon fonctionnement de son appli. Ayant la confirmation que son contrat est signé, elle s'adresse à haute voix à l'intelligence artificielle qu'elle a baptisée Sheela et se rend en Cornouailles. Sur place, elle est accueillie par Ryan Sutter déstabilisé par son arrivée soudaine. Il la conduit sur le site de Mellion Moor et elle est accueillie par Bob Gristle, agent du FPI, Brigid Roth active ses outils informatiques et se met au travail.



C'est avec anticipation et gourmandise que le lecteur se jette sur ce nouveau tome, car le précédent constituait à la fois une aventure exceptionnelle de Sherlock Holmes plus vraie que nature, une relecture du personnage, un commentaire sur le personnage, et un nouveau chapitre dans le développement de l'Injection. Warren Ellis ne perd pas de temps en établissant le meurtre et donc l'enquête à mener dans les 3 premières pages, avec une explication géologique bien troussée. Dès la page suivante, le lecteur comprend que ce tome est consacré à une enquête menée cette fois-ci par Brigid Roth, l'experte en informatique du groupe composant l'Unité des Contaminations Culturelles Croisées. Cette fois-ci le scénariste relève le défi de décrire un informaticien de génie en action. Il s'agit d'un pari assez osé car en ce début de vingtième siècle les technologies évoluent à une vitesse folle, et relever ce défi est prendre le risque que le récit semble daté seulement 1 an ou 2 ans après sa date de parution initiale. Cela n'empêche pas le lecteur de regarder avec une grande curiosité Brigid Roth se préparer pour sa mission. En bon auteur d'anticipation, Ellis dose ses ingrédients avec soin, pariant sur une technologie Wifi avec un appareillage de type lumineux, par encore existant, mais pas si farfelu que ça. Le résultat est convaincant pour une touche d'anticipation plausible sans être tout à fait possible en l'état des technologies disponibles en 2017. Il pousse le bouchon un peu plus loin avec le mode de transportation initial de Brigid Roth qui relève plus de la science-fiction, mais qui reste cohérent avec un monde où peut exister une intelligence artificielle aussi particulière que l'Injection.



Ces projections futuristes fonctionnent d'autant mieux que Declan Shalvey et Jordie Bellaire continuent de faire des merveilles visuelles. Comme dans les 2 premiers tomes, la coloriste utilise une palette restreinte, avec une approche naturaliste. Le lecteur peut croire à la pénombre de la nuit, comme au brouillard recouvrant Mellion Moor dans le premier épisode, ou encore l'éclairage aux teintes rougeâtres dans le bureau de Robin Morel à Breaker's Yard. Par ailleurs, quand la scène le justifie, Jordie Bellaire peut aussi intégrer des effets spéciaux, à nouveau très mesurés, par exemple pour les manifestations d'énergie magique, mais très remarquables du fait du contraste avec les séquences normales. Comme à son habitude, Warren Ellis ne ménage pas la peine de son artiste. Il a inclus de nombreuses séquences de dialogues, sur la lande, au téléphone, côte à côte dans une voiture, dans le bureau d'un professeur d'université. Pourtant s'il n'y prête pas attention, le lecteur ne ressent pas d'impression de dialogues envahissants ou pesants. À chaque fois, l'artiste fait l'effort de concevoir un plan de prise de vue présentant un intérêt visuel dans la narration. Il n'exagère pas les expressions des visages, mais sait montrer l'état d'esprit, partiellement ou en totalité, sur les visages des interlocuteurs. Ainsi, à la fois le lecteur a l'impression d'assimiler une grande quantité d'informations, à la fois il lit des séquences fluides qui lui donnent l'impression d'être à côté des personnages, en situation réelle.



Par la force des choses, le lecteur constate que le scénariste n'a pas conçu de grande scène muette dans son récit… jusqu'au dernier épisode où tout repose sur Declan Shalvey. Ce dernier épisode comprend 12 pages muettes qui montrent la résolution de l'enquête et la neutralisation de la menace uniquement par les images. En outre, il s'agit de mettre en scène un phénomène potentiellement magique. Shalvey relève le défi avec élégance et maestria, montrant les énergies déchaînées, la fragilité des êtres humains pris dans ce déferlement, les actions qu'ils entreprennent pour essayer d'endiguer le phénomène. Contre toute attente, la narration visuelle rend ces phénomènes plausibles, même si elle les montre de manière littérale et détaillée, à la fois grâce à des accessoires savamment intégrés auparavant, à la fois par un découpage et des plans de prise de vue très cinématographique, rendant compte de la rapidité du déroulement de la scène, de la rapidité des réactions des personnages.



Comme dans les 2 premiers tomes, le lecteur se laisse porter par la narration visuelle, l'emmenant dans un petit village de Cornouailles, le promenant sur la lande, en compagnie des personnages principaux, lui faisant découvrir un site archéologique. Non seulement, il se rend compte qu'il accepte bien volontiers les éléments les plus fantastiques car ils sont parfaitement intégrés dans la banalité du quotidien, et il se sent transporté dans par le récit lors des séquences d'action comme un jeune lecteur découvrant le merveilleux et l'horrifique pour la première, mais en plus il découvre des cases épatantes dans les situations plus banales. Il observe une jeune Brigid Roth caresser un monolithe avec quelques traces de lichens, sentant la sensualité de ce geste. Il regarde évoluer le rapport de force et les sentiments lors d'une conversation en voiture en Brigid Roth et Emma Beaufort. Il voit la professeure Derwa Kernick formuler des réponses ambigües ou mentant par omission, avec un plaisir certain pour orienter Brigid Roth vers une fausse piste. Declan Shalvey est aussi à l'aise dans les moments spectaculaires, que dans les scènes requérant de la finesse et de la subtilité. Par exemple il se laisse aussi prendre par la banalité de Brigid Roth en train de préparer sa valise, ne se demandant que 2 pages plus loin pour quelle raison les auteurs ont voulu lui montrer qu'elle emporte des serviettes hygiéniques et qu'elle met un soutien-gorge.



Comme il s'agit de Warren Ellis, le lecteur sait pertinemment que la scène de la valise n'a rien de gratuit, encore moins de racoleur ou de voyeuriste. Il se laisse quand même reprendre par le fil de l'intrigue. Le scénariste a conçu une enquête mouvementée, que Brigid Roth résout avec ses propres méthodes, totalement différentes de celles de Vivek Headland dans le tome précédent. Il se laisse également prendre par l'avancée de l'intrigue globale, à la fois relative au stade de développement ou d'apprentissage de l'Injection, à la fois à la possibilité de l'existence d'un autre monde dont la nature n'est peut-être pas aussi tranchée que le laissait le supposer le tome précédent. Il lui faut faire un effort conscient pour revenir sur cette histoire de valise, et pour se contraindre à se poser la question de l'importance de ces éléments dans l'histoire. De toute évidence, l'auteur a souhaité attirer l'attention du lecteur sur le sexe du personnage, certainement au regard de sa manière de mener son enquête (différente de celle d'un homme), certainement au regard de sa manière d'interagir avec les autres personnages. Libre au lecteur d'en tirer les conclusions qu'il souhaite.



Ce troisième tome a l'inconvénient d'arriver après le second, c’est-à-dire d'inciter le lecteur à établir une comparaison entre l'enquête de Vivek Headland et celle de Brigid Roth. À l'évidence s'il a déjà lu et apprécié des histoires de Sherlock Holmes, il est resté sur une impression extraordinaire suite au tome 2. Mais il doit aussi reconnaître qu'Ellis réussit tout aussi bien son exercice de rendre plausible une enquête mêlant cyberpunk d'anticipation et soupçon de magie, avec une pincée de folklore traditionnel. Sa réussite tient beaucoup à l'excellence de la partie graphique, entièrement au service du scénario, mais aussi d'un haut niveau de compétence, au point de pouvoir concilier les exigences de chaque scène avec une réelle personnalité graphique, sans jamais tomber dans des pages démonstratives.
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Injection, tome 2

Ce tome fait suite à Injection, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2016, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Declan Shalvey, avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire.



Une nouvelle journée commence pour Vivek Headland. Il se réveille dans son lit et commence par prendre une douche, puis se rase, et ensuite enfile une chemise blanche et un costume noir. Il se rend dans son bureau dont les murs sont couverts de projection de chaînes de télévision du sol au plafond. Il récite un passage de Georg Hegel (1770-1831). Il accueille froidement Red, son homme à tout faire, déclarant qu'il s'ennuie à mourir et qu'il doute que la journée puisse s'avérer intéressante. Il reçoit un client dans la pièce qu'il a surnommée pièce humaine. Il s'agit de John van der Zee. Il lui propose un café et demande à Red d'aller leur chercher des sandwichs, sans lichen. En discutant avec le cuisinier, Red se souvient des circonstances dans lesquelles Vivek Headland l'a recruté, lui Red. Headland explique à son client qu'il sait très bien qui il est, et lui demande pour quelle raison il est venu le consulter. Van der Zee répond que quelqu'un a volé le fantôme de sa maîtresse. Red apporte les sandwichs. Van der Zee explique que sa maîtresse est décédée il y a 6 semaines, mais qu'en consultant la seule photographie d'elle dont il dispose, elle lui est apparue en chair et en os. Malheureusement la veille la photographie avait disparu du coffre dans lequel il l'avait mise en sécurité.



Vivek Headland prend la photographie que John van der Zee lui tend sur laquelle se trouve lui-même, son fils et sa maîtresse. Il reformule ce que lui a indiqué van der Zee et prend une bouchée du sandwich. Il se lève calmement et sort de la pièce. Il va trouver son cuisinier et lui demande d'où provient le jambon qu'il a utilisé pour préparer le sandwich, car il a reconnu le goût de la chair humaine. Le cuisinier l'informe qu'il provient de leur épicier habituel situé dans un quartier de Brooklyn. Headland se remémore dans quelles circonstances il a déjà goûté de la chair humaine, ainsi que sa rencontre avec Jacques Derrida (1930-2004), puis avec Tenzin Gyatso (le quatorzième dalaï-lama) et du moment où il s'était recueilli devant la tombe de Georg Hegel. Avant de partir, il informe l'inspectrice de police Lucy Diaz de l'endroit où il se rend, et il se fait conduire en voiture par Red qui est armé d'un Glock 19.



Le premier tome s'était avéré une lecture des plus agréables, déconcertante de prime abord du fait des mystères entourant le groupe des 5 personnages principaux, de la présentation des informations dans un désordre chronologique savamment étudié, et du questionnement sur la nature de l'Injection. La mise en images et en couleurs était à la hauteur de l'ambition du scénario, fournissant un haut degré de divertissement. Outre une intrigue de haute volée, le lecteur avait la satisfaction d'avoir le fin mot de l'histoire concernant l'Injection. Il attaque donc la lecture de ce deuxième tome confiant dans sa compréhension du principe actif du récit, se régalant par avance d'une narration visuelle excellente. La mise en couleurs de Jordie Bellaire s'avère tout autant évidente, grâce à un haut degré de sophistication. Au fil des pages, le lecteur éprouve la sensation d'une mise en couleurs naturaliste. Mais s'il ressent la curiosité de revenir en arrière en ne considérant que les couleurs, il se rend compte que Jordie Bellaire est une véritable artiste utilisant la palette des couleurs avec retenue et adresse, pour compléter les dessins d'une manière plus élaborée que d'apposer les couleurs de chaque élément, en rehaussant un peu leur relief. Elle établit des ambiances lumineuses adaptées à chaque séquence, de manière conceptuelle. La manifestation la plus simple à repérer réside dans les dessins représentés en négatif, des traits blancs sur fond noir. Ce dispositif est utilisé avec parcimonie et correspond à une activité intellectuelle particulière de Vivek Headland, facile à interpréter avec la répétition.



Comme dans le premier tome, le scénario de Warren Ellis met fortement le dessinateur à contribution. Il n'y a qu'une ou deux pages complètement dépourvues de texte, parfaitement exécutées et d'une lisibilité exemplaire, mais il y a des séquences difficiles à rendre plausibles ou simplement visuellement intéressantes. Plus que dans le premier tome, il y a des scènes qui reposent entièrement sur les sentiments des personnages pour pouvoir fonctionner. Declan Shalvey reprend bien sûr les mêmes acteurs / personnages que dans le tome 1, et sa direction des acteurs réussit à leur faire exprimer les nuances voulues quelle que soit leur nature. Le lecteur peut voir le maniérisme de Vivek Headland, ainsi que sa mine compassée du fait de son ennui. Il peut lire le degré de détresse de John van der Zee sur son visage, ainsi que sa fatigue du fait de nuits sans dormir suite à la disparition de sa bienaimée. Il sourit devant l'air malicieux du cuisinier. Il ressent de l'empathie devant l'expression de l'exaspération de l'inspectrice Lucy Diaz qui sait que Vivek headland ne lui dira que ce qu'il veut, et que lorsqu'il répond honnêtement à ses questions, c'est encore pire. Les quelques scènes d'action sont tout aussi sèches et efficaces que dans le tome 1. Après l'incroyable démonstration des talents de Robin Morel dans le tome 1, c'est au tour de Brigid Roth de disposer d'un dessin en double page dévoilant son antre, et le lecteur en a là aussi le souffle coupé. Il a à nouveau l'occasion de prendre la pleine mesure des nuances de sensibilité que sait retranscrire Declan Shalvey lorsqu'il représente 2 hommes dans un lit qui viennent de passer la nuit ensemble dans une relation homosexuelle. Il peut lire à la fois leur tendresse, leur connivence, et leur souhait de ne pas ébruiter leur affaire.



Pour ce deuxième tome, Warren Ellis a choisi de raconter une enquête de Vivek Headlong. Elle implique la participation active de Brigid Roth et Simeon Winters. Headlong a l'occasion d'appeler Maria Kilbride et d'agir sur la situation de Robin Morel. Le lecteur a donc l'occasion de revoir tous les membres de l’Unité des Contaminations Culturelles Croisées. Le lecteur retrouve même ce tatouage qui unit les membres de la CCCU. L'Injection se manifeste également à plusieurs reprises. Il s'agit bel et bien de la suite du fil narratif principal du tome 1, et la situation connaît une évolution significative, et même plusieurs. Le scénariste joue carte sur table et les éléments exposés dans le premier tome sont nécessaires et suffisants pour comprendre l'intrigue. Il déroule l'enquête de Vivek Headlong de manière linéaire, sans compliquer la structure de son récit, sans garder une carte dans sa manche. Le lecteur peut donc apprécier cette histoire au premier degré, sans effort intellectuel, sans craindre de devoir prendre des notes, de se référer à une encyclopédie pour une référence culturelle trop intellectuelle.



Vivek Headlong apparaît donc comme un individu maniéré, soucieux de maîtriser son environnement, exerçant le métier de détective, disposant d'un fidèle aide qui lui est entièrement dévoué, et faisant preuve d'une capacité de déduction hors du commun. Il ne se déguise pas et il ne consomme pas de cocaïne. Néanmoins, au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête, le lecteur relève les points communs avec Sherlock Holmes et constate que Warren Ellis se livre à un hommage extraordinaire. Il reprend les conventions des histoires de Sherlock Holmes, tout en conservant l'identité qu'il a insufflé à Vivek Headlong. Le lecteur peut lire ce tome comme une savoureuse enquête menée par un individu très intelligent. Il peut aussi le lire comme un commentaire sur Sherlock Holmes, et une variation sur le personnage. Comme Holmes, Headlong souffre d'une forme d'ennui généré par le fait qu'il est capable de devancer les pensées des personnes de son entourage avec plusieurs heures d'avance sur eux, voire de jours, ce qu'il exprime de manière explicite dans le dernier épisode. Il dispose d'une culture extraordinaire qu'il a acquise par l'apprentissage. Cela donne lieu à plusieurs scènes mémorables dont celle où le lecteur voit comment il a appris à reconnaître le goût de la chair humaine, et celle où il expérimente les relations humaines. Dans cette deuxième, Ellis se fait un malin plaisir de tourner en ridicule le principe d'un esprit entièrement dévolu à la logique et incapable d'éprouver des émotions.



Warren Ellis raconte son histoire à la manière d'Arthur Conan Doyle, y compris la scène d'explication finale. C'est un tour de force car ce type de scène se marie mal avec un média visuel. Le lecteur voit tout de suite l'artificialité d'un individu pérorant devant d'autres, expliquant qu'il a tout compris devant un auditoire captif. Il faut tout l'élégance narrative d'Ellis, Shalvey et Bellaire pour rendre naturel cet épisode au cours duquel Headlong révèle tout à son ennemi, et ça passe très bien, une preuve éclatante du talent des 3 créateurs. Ce récit ne se limite pas à une savoureuse enquête menée de main de maître, doublée d'un métacommentaire sur Sherlock Holmes. Il comprend aussi un portrait psychologique en creux de Vivek Headlong et de sa méthode construite sur la phénoménologie, telle conceptualisée par Georg Hegel, et développée par Jacques Derrida. Il intègre également des réflexions pénétrantes et décalées, ainsi que quelques touches d'humour savoureuses. Le lecteur se rend compte que 2 personnages ont une sensibilité sociale leur permettant de relever le racisme inconscient d'une culture construite par des blancs. Les réparties de Brigid font toujours autant mouche. Il est impossible de ne pas sourire en voyant la manière dont Red fait étalage de ses compétences de tireur, devant une case montrant sa balle d'arme à feu arriver pile dans la pupille de sa cible, ou encore en découvrant la répartie de Vivek Headlong sur le lichen dans son sandwich. De façon tout aussi élégante et légère, Ellis continue aussi de développer son concept d'Injection, en évoquant une de ses phases d'apprentissage.



Ce deuxième tome est d'une saveur exquise, grâce à un scénario à la fois léger et dense, et des dessins aussi efficaces et intelligents qu'ils sont naturels et fluide.
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Injection, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2015, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Declan Shalvey, avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire. Les couvertures ont été réalisées par Shalvey.



Dans l'hôpital de Sawlung, Maria Kilbride se dirige difficilement vers la fenêtre en s'appuyant lourdement sur sa canne, alors qu'un commentaire remarque qu'il ne reste plus grand chose en elle. Elle se rend à un entretien avec une vieille femme avec un chignon, désignée sous le nom de Control. En réponse à la question de Control, elle lui demande un sandwich puis se lance dans une explication sur son identité et sur l'évolution de la signification du sigle FPI, voulant aujourd'hui dire Force Projection International. Control lui explique qu'elle a besoin d'elle pour retrouver un artefact exploitable et un individu. Kilbride redemande un sandwich. Control fait une référence à un événement passé, la dissolution de la CCCU (Cultural Cross-Contamination Unit) et sa concomitance avec le début d'apparition de phénomènes surnaturels. Maria Kilbride retourne dans sa chambre et se souvient de l'arrivée de Robin Morel (cunning man, esotériste, chaman, philosophe) au sein de la CCCU où il fut accueilli par Maria Kilbride (professeur de sciences appliquées), Brigid Roth (informaticienne, spécialisée dans les intelligences artificielles), Simeon Winters (logicien, éthicien, détective), Vivek Headland (stratégiste + agent de terrain). Puis Maria Kilbride appelle Brigid Roth pour qu'elle la mette en contact avec Robin Morel.



Robin Morel est en train de se promener en pleine campagne, ce que le commentaire qualifie comme étant les veines et les artères de la Grande Bretagne. Il est interrompu dans sa marche par la Secrétaire permanente du Parlement du Ministère du Temps et des Mesures. Après avoir échangé quelques phrases sur leurs origines respectives (anglaise et galloise), elle lui propose de rejoindre une organisation appelée Breaker's Point, offre qu'il décline. Elle insiste en lui rappelant qu'il fait partie de la lignée des Cunning Men. Après un moment d'énervement, il préfère s'éloigner en réfutant sa condition de Cunning Man. Maria Kilbride est sortie de l'hôpital et est assise à l'arrière d'une voiture qui l'emmène dans l'installation du FPI abritant les locaux de l'Annexe de l'Archéologie Exploitable. Elle reçoit des informations du laborantin qui l'accueille : tout a commencé quand un archéologue a projeté du son sur une pierre ouvragée trouvée à Pennwith. En fait 3 personnes ont été portées disparues : l'archéologue et 2 gardes de la sécurité. Maria Kilbride pénètre dans la pièce où les événements ont survenu, découvrant un paysage baignant dans la pénombre avec un sol parsemé d'excroissances phosphorescentes, peut-être végétales.



Warren Ellis, Declan Shalvey et Jordie Bellaire avaient déjà collaboré pour les 6 épisodes de Moon Knight All new Marvel now 1 en 2014, imaginant une version de Moon Knight plus actuelle, à la fois plus terre à terre et plus mystérieux. Dans la foulée, le scénariste avait recommencé à écrire des comics indépendant en lançant la série Trees illustrée et mise en couleurs par Jason Howard. En entamant ce tome, le lecteur découvre une histoire qui n'a rien à voir avec Trees, mais dont certaines caractéristiques évoquent 2 séries antérieures. Sous un certain angle, les capacités des membres de la CCCU peuvent évoquer pour partie celles de quelques-uns des membres de The Authority, dessiné par Bryan Hitch. Sous un autre angle, le lecteur peut avoir la sensation que les missions effectuées par les membres de la CCCU s'apparentent à celle de l'équipe Planetary. Ces impressions sont bien réelles, mais elles n'impliquent pas qu'il s'agit d'une redite et il n'y a pas de superhéros en costume. En découvrant que certaines scènes bénéficient d'une voix off, le lecteur pense aussi à un dispositif similaire utilisé par Ellis dans l'extraordinaire Supreme: Blue Rose illustré par Tula Lotay. Là encore le lien reste cosmétique car le sens de ces commentaires est totalement différent.



Qu'il soit un lecteur avide des œuvres de Warren Ellis ou non, le lecteur se rend vite compte qu'il n'a d'autre choix que de se livrer à la narration du scénariste qui utilise une savante alternance de scènes au présent et passé comme structure. Au temps présent, il découvre ce que font les 5 ex-membres de la CCCU ; au temps passé, il découvre comment le groupe s'est constitué et quel était son objectif. Il faut un peu de patience pour disposer d'assez de pièces du puzzle et comprendre ce qui se trame. Ce montage permet à Ellis de faire apparaître l'étrangeté des situations que le lecteur ne peut pas encore comprendre. Comme d'habitude il se repose sur fortement sur le dessinateur pour porter la narration et rendre ses concepts convaincants. Jordie Bellaire a fortement progressé depuis ses précédentes productions, sa mise en couleurs donnant une impression d'évidence naturelle. Elle applique les couleurs de manière assez simple en respectant les traits de contour sans dépasser, en faisant attention à ce que des couleurs pour des formes contiguës permettent de les faire ressortir l'une par rapport à l'autre, sans qu'elles ne jurent. Elle effectue également un travail très léger pour rehausser discrètement le relief de certaines surfaces ou la texture d'autres. Elle utilise les effets spéciaux infographiques avec parcimonie, essentiellement pour la luminescence. Elle peut aussi bien utiliser des aplats unis pour le vert de la campagne dans une vue aérienne, qu'une mise en couleurs très minutieuse pour les différentes teintes d'une façade. Il faut vraiment que le lecteur concentre son attention dessus pour se rendre compte des quelques moments où Bellaire s'écarte d'une approche naturaliste pour créer une forme de glissement vers un monde un peu moins réel, un peu plus spirituel ou artificiel.



Si Warren Ellis a décidé de retravailler avec Declan Shalvey, c'est qu'il avait dû être satisfait de sa prestation pour Moon Knight. En effet, c'est un scénariste très exigeant, à la fois parce qu'il conçoit des séquences visuelles ne souffrant pas les dessins stéréotypés, mais aussi parce qu'il se fait un point d'honneur à écrire une séquence muette par épisode ou presque. Dans l'épisode 2, Shalvey doit mettre en scène un combat muet sur 4 pages, dans une grande cuisine. L'affrontement physique est un grand classique des comics d'action, ce qui augmente le risque de clichés visuels. Or là, le lecteur assiste à un échange de coups aussi violents que rapides, avec des mouvements prenant en compte les obstacles dans la pièce, et des personnages ayant la présence d'esprit d'utiliser les accessoires s'y trouvant. Il ne s'agit pas tant d'une chorégraphie que d'une séquence de prise de vue rigoureuse et intelligente, efficace et bien rythmée. Le dessinateur doit également relever le défi de représenter les paysages surnaturels dans lesquels se retrouve Maria Kilbride, ce qu'il fait avec une force de conviction peu commune, sans en rajouter pour épater la galerie, tout en conservant une originalité suffisante. Sur le plan spectaculaire, le lecteur a le souffle coupé quand il découvre Robin Morel dissipant une illusion par la force de sa conviction, pourtant un concept pas simple à donner à voir dans ce cas précis.



Declan Shalvey s'avère tout aussi à l'aise pour des séquences plus banales comme une promenade dans les champs, ou un déplacement en voiture. Bien évidemment chaque personnage dispose d'une apparence spécifique qui le rend facilement identifiable, sans qu'il n'en devienne caricatural, ce qui n'exclut pas une forme de théâtralité quand il s'y prête, par exemple pour la première apparition de Simeon Winters. Tout comme la colorisation de Jordie Bellaire, la narration visuelle de Declan Shalvey va tellement de soi, que le lecteur ne résiste pas au plaisir de revenir en arrière d'une ou deux pages de temps à autre pour revoir comment l'artiste a ainsi réussi à l'emmener ailleurs sans qu'il s'en aperçoive. Cela peut se produire lors d'un glissement du réel vers une réalité différente, comme quand Robin Morel s'allonge sur son lit d'hôtel et que la pénombre s'installe progressivement. Cela peut se produire de manière beaucoup plus insidieuse comme dans le chapitre 5 quand les membres de la CCCU discutent entre eux et que les environnements en arrière-plan se modifient de manière subtile et élégante. Même s'il se sent perdu au départ, le lecteur éprouve déjà un plaisir ineffable grâce à la narration visuelle.



Au départ, Warren Ellis donne une vague impression de se reposer sur ses lauriers, en ressortant le concept d'explorateurs de l'étrange ou du surnaturel, avec une louche de folklore britannique pour faire bonne mesure, et des individus étant des génies chacun dans leur domaine. Il lie tranquillement magie et science dans le concept dénommé Injection qui ne semble pas si innovant que ça une fois expliqué par l'un des membres de la CCCU. Là où Warren Ellis fait la différence par rapport à d'autres auteurs, c'est dans la cohérence et l'intelligence de ce qu'il imagine. L'Injection en elle-même n'est peut-être pas révolutionnaire comme concept, mais la manière dont elle est élaborée par les 5 membres de la CCCU la rende à la fois plus plausible et à la fois plus imaginative. Un scénariste moins cultivé aurait eu les pires difficultés à différencier les applications des capacités de chacun des 5 membres, alors que les dialogues d'Ellis mettent en lumière ses différences entre leurs compétences. Il sait aussi leur donner de l'épaisseur dans leur propos qui ne sont pas interchangeables, et glisser quelques pointes d'humour assez noir (par exemple, Brigid Roth suggérant de débrancher et rallumer un individu électrocuté). Dans le même ordre d'idée, le scénariste sait tisser des liens entre magie et science, en utilisant des notions scientifiques précises et identifiables telles que le test de Turing ou les quatre forces fondamentales (l'interaction nucléaire forte, l'interaction électromagnétique, l'interaction nucléaire faible, la gravitation). Il ne s'agit pas de propos volontairement incompréhensibles dans lesquels surnagent quelques mots à la mode, mais d'une direction prospective scientifique agrémentée d'une couche d'anticipation pertinente.



Ce premier tome est une petite merveille de narration sophistiquée, aux visuels séduisants et envoutants. Ainsi plongé aux côtés d'individus remarquables et faillibles, le lecteur se laisse mener dans une intrigue intelligente qui se dévoile progressivement, dans un mystère mêlant anticipation et folklore pour un questionnement sur la stagnation de l'innovation et la nécessité d'agir malgré le coût pour les individus.
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Injection, tome 2

Injection, dans un registre différent, ressemblerait en fait à du Alan Moore raté. Et ce n’est pas le dessin de Declan Shalvey, toujours aussi raide et froid, qui peut relancer l’intérêt. Ce techno-thriller surnaturel avait donc tout pour plaire sur le papier mais le résultat laisse de marbre. Pire, il ennuie.
Lien : http://www.bodoi.info/inject..
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Injection, tome 1

Originalement publié chez Image Comics, Injection est édité en France par Urban Comics avec trois tomes déjà disponibles et cette première introduction était aussi géniale que compliquée à suivre ! Le rythme des nouvelles avancées technologiques ralentissant drastiquement, une équipe de cinq personnes aux esprits différents mais tous aussi brillants est chargée par le gouvernement britannique de trouver l'innovation de demain. Ils y sont finalement parvenus mais maintenant, il va leur falloir affronter les conséquences...

Nous suivons l'histoire sur deux époques différentes, celle ou l'Injection est créée et celle où l'équipe doit faire face à ses effets dangereux. La narration est assez particulière car on est en permanence dans l'action ce qui laisse peu de place à l'exposition, mais les dialogues et les allers-retours nous aident à recoller les morceaux du puzzle. La concentration est de rigueur pour lire ce tome, quitte à effectuer une seconde lecture accélérée pour donner un sens nouveaux à certains détails...
Lien : http://pugoscope.fr/2926-inj..
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Injection, tome 2

Injection est, avec Trees , un des derniers travaux « creator owned » (un univers et des personnages n’appartenant qu’à leurs auteurs) de ce vieux briscard britannique de Warren Ellis. Pour cette série, il s’est entouré de jeunes artistes : elle a en effet été co-créée, dessinée et encrée par Declan Shalvey et colorisée par Jordie Bellaire.



Cet article ne portera que sur les épisodes 1 à 10, qui ont été publiés en français par Urban en deux tomes. Les cinq épisodes suivants (#11-15) seront publiés dans un troisième tome le 20 avril 2018.



Attendez-vous à quelques piqûres qui risqueraient de trop vous ouvrir l’esprit sur cette bd et ainsi déflorer la joie de sa lecture.



Depuis que Little Jay passe son temps à jouer à la poupée , je me retrouve seul avec une tonne de dossiers à traiter, dépiauter, arranger, formaliser, enregistrer, numériser et peut-être, un jour, classer. Bien sûr, ce serait plus simple si chaque dossier était indépendant, mais on trouve toujours des liens, et ce bien avant d’arriver au sixième degré de Kevin Bacon. Et ce serait encore plus simple si les dossiers arrivaient dans l’ordre… Or – ô surprise – ce n’est jamais le cas ! Je me sens très las parfois, surtout entre sept et vingt-trois heures.



Tenez, j’ai réussi à lier les rapports suivants, non sans être tout d’abord passé par les phases classiques (déni, colère, corruption des collègues, colère, mufflée au café des sports, colère, dépression, pétage de deux ordis et défenestration du ficus), mais sans réussir à définir leur taxinomie, à classer leurs éléments selon une logique qui leur serait propre. Toute aide est la bienvenue (pensez au bonsaï, il n’a rien fait de mal).



Rapport de Maria Kilbride

Ça commence avec moi. Dans un hôpital psychiatrique, le Sawlung Hospital (Sawlung, en vieil anglais, signifie « rendre l’âme ») car voyez-vous, je suis le seul véritable génie que vous rencontrerez de votre vivant. Tant d’intelligence se perçoit encore de nos jours comme de la folie. D’où ma localisation. Le seul vrai problème que je rencontre – en dehors de la directrice, incapable et imbuvable – tient dans leur incompétence à fournir des sandwiches corrects. Or j’en aurai bien besoin pour résoudre ce que cette saleté d’Injection a concocté.



Je dois appeler Brigid.



Rapport de Brigid Roth

J’étais tranquille et peinarde, loin de la Force Projection International, quand la Garde Nationale m’a appelé pour une histoire d’étudiant vampirisé par un ordinateur. En tant que hacker de génie et seule personne – à ma connaissance – à avoir créé un système ayant réussi le test de Turing, j’imagine que j’étais la mieux placée. Ma relative notoriété m’irrite profondément (pour rester polie), mais entre Maria qui s’interroge et Simeon qui débarque, ces manifestations de ma création ne me laissent pas le temps de gamberger. Ce que Robin a délibérément décidé de faire.



L’étudiant, j’ai dû l’immoler par le feu.



Rapport de Robin Morel

Traverser l’Angleterre par la Ridgeway, sa plus ancienne route, devrait me ramener à mes racines, confirmer que je n’ai pas le rôle de rebouteux (ou shaman si vous préférez) que tous veulent me voir porter. Et je ne parle pas que de mes anciens collègues de l’Unité des Contaminations Culturelles Croisées. Le gouvernement vient de me proposer d’être leur nouveau Casseur de fantômes. J’ai besoin d’un whisky.



Car je ne suis ni ma mère, ni ma sœur. D’ailleurs elles sont mortes.



Rapport de Simeon Winters

Il paraît que le prochain acteur qui portera le costume de James Bond sera Noir. Comme moi. Ils devraient m’offrir un poste de consultant, après tout je sais ce qu’est d’être un assassin au service du Royaume Uni. Même si je me présente avant tout comme un stratège, puisque c’est mon titre au sein du Secret Intelligence Service, l’autre nom du M.I.6. Je viens de quitter Paris précipitamment et dois rejoindre Brigid.



Elle seule pourra m’éclairer sur le laptop que je viens de récupérer à l’ambassade de Grande Bretagne. Un sale boulot.



Rapport de Vivek Headland

Malgré mon rapport quotidien avec les médias et l’analyse constante de diverses informations visant soit à localiser Robin soit à mener à bien mes activités, je ne comprends pas comment j’ai pu manquer une telle mode : du lichen dans mon sandwich. Il semblerait que les cuisiniers soient devenus prétentieux depuis que des myriades d’émissions télévisées ou radiodiffusées leur sont consacrées et génèrent autant d’audience. Je ne pensais pas ressentir cela – car mes anciens camarades ont tendance à me contacter régulièrement – mais l’activité de l’U3C me manque.



Même si j’ai un nouveau client qui m’attend dans la salle d’humains.



Vous voyez le topo ? Bienvenue dans le monde cryptique et mystérieux de Warren Ellis, où le lecteur doit enregistrer toutes les informations puis les remettre dans l’ordre afin de comprendre l’intrigue générale. La couverture du tome deux paru chez Urban (que vous pouvez voir au début de cet article) me rappelle le tableau de Magritte Le fils de l’homme , ce qui pourrait nous donner un indice sur les intentions des auteurs : nous cherchons toujours à voir ce qui est caché. Ce qui n’est pas visible nous fascine, Ellis propose donc un jeu de piste à ses lecteurs.



Injection relate les aventures de cinq personnes autrefois collègues dans une cellule ultra-secrète, l’U3C ou Unité des Contaminations Culturelles Croisées (en VO the Cultural Cross-Contamination Unit ou CCCU). Ces cinq experts, aux compétences et à l’intelligence supérieures, sont issus de diverses origines ethniques et des deux genres.



Le but premier de l’U3C est de mettre un terme au statu-quo technologique actuel. Car selon toutes les études, après des évolutions majeures de plus en plus rapides, la race humaine est arrivée à une apogée terriblement inéquitable. La conjonction de cinq experts non-conventionnels devrait aboutir à une découverte capable de faire passer l’humanité dans un nouveau cycle.



Ainsi, Brigid porte la connaissance informatique, Vivek est un éthologue flegmatique au pouvoir de déduction impressionnant. Toutes les attitudes et aptitudes de Vivek, depuis son manque maladif d’empathie à ses manières, font de ce personnage un succédané de Sherlock Holmes, tandis que Simeon possèdent tous les atours de l’agent secret James Bond (que Ellis a adapté dans une série de comics que je n’ai pas lus), à l’exception des femmes : Simeon est gay. Ou bi, je ne suis pas sûr.



Maria et Robin, eux, portent les étendards de l’ancienneté et de la tradition. Et même plus encore, car par Robin, c’est l’ancêtre de la science qu’Ellis convie dans Injection : la magie. Maria doit la comprendre pour sauver trois scientifiques piégés par des spriggans. Ou des imposteurs se faisant passer pour des spriggans, ce qui peut revenir au même.



Injection pourrait ainsi être La ligue des gentlemen extraordinaires version Warren Ellis, rassemblant des gens hors du commun pour une suite d’aventures aux frontières de la féérie et de la technologie la plus pointue.



Le dessin de Declan Shalvey pourrait être considéré comme fonctionnel, mais il associe une légèreté du trait à une mise en scène élaborée. Les décors sont soignés, que ce soit dans la nature et les forêts anglaises ou dans la jungle urbaine de New-York. De plus, les séquences muettes sont nombreuses, car Ellis semble souhaiter ne pas donner trop d’informations dans les dialogues.



Dans une scène de combat au corps à corps, Simeon nous balade ainsi dans tout un appartement cossu sur six planches, faisant voler les vitres et les assiettes. Cette dynamique ne peut être que retranscrite par la mise en scène et le découpage de Shalvey, se passant de son, de texte et d’onomatopées à l’exception de quelques insultes et vulgarités discrètes.



Comme dans Supreme Blue Rose, Warren Ellis a introduit dans les cinq premiers épisodes de cette série une voix off, toujours jaune, qui transcrit les pensées des personnages, un narrateur auteur de courtes phrases en rapport direct avec l’image, en la complétant. Pourtant, elle semble ajouter à la confusion, être hors de propos. Cette voix est typographiée en majuscule, ce qui contraste avec celle des phylactères, qui semble plus manuscrite, plus ronde. Ainsi, cette voix nous semble moins humaine, comme un sage ou un dieu tout puissant, qui voit tout, sait tout.



Dans les cinq épisodes suivants, ce rôle de la voix off incombe au personnage de Vivek. L’intrigue se resserre autour de lui, et Injection prend alors des allures de série télé, rassemblant quasiment toute l’ancienne équipe autour de Vivek, pour des énigmes à la limite du fantastique dans une ambiance de thriller d’espionnage technologique. Certaines cases rappellent d’ailleurs les arrêts sur images de N.C.I.S., en négatif, figées et déjà vues dans les épisodes précédents.



Alors que dans le premier tome, les flashbacks, permettant d’en savoir plus sur les différentes personnalités de l’U3C et leur collaboration passée, avaient un ton sépia que le lecteur de bd ou de comics régulier peut aisément reconnaître , on en apprend plus sur Vivek sans passer par cet effet. Jordie Bellaire conserve des tons réalistes pour ces séquences, ce qui requiert ainsi une attention légèrement accrue tout en rythmant les événements.



Tandis que la gymnastique intellectuelle nécessaire à la lecture du premier tome disparaît, les pièces du puzzle étant presque clairement imbriquées, il faut quand même assimiler de nouvelles informations et les mettre en perspective de ce que nous savons déjà. Il m’a fallu pas moins de trois lectures pour que je sois à l’aise avec tous les fils tissés par Ellis et Shalvey. Et je ne suis pas certain d’être passé à côté de quelques détails.



Cela n’a pas été un calvaire, car le dessin de Shalvey est très agréable à l’œil. Il ne force pas le trait sur la caractérisation des visages, chacun étant reconnaissable immédiatement, tout en détaillant au mieux les décors et accessoires. La colorisation de Bellaire n’est jamais clinquante mais donne une patine à l’ensemble qui force le réalisme des situations, même celles étant impossibles dans notre réalité. Les meilleurs exemples restent les couvertures, élégantes, se concentrant toujours sur un seul sujet, et laissant une grande part de la composition au décor.



Les thèmes récurrents chers à Ellis se retrouvent ici : la relation de l’homme à la technologie et ses implications sociales et morales, transhumanisme, réactions et résistances face à la différence, à l’incroyable, au disgracieux. D’un abord ardu, Injection reste avant tout un divertissement de haute voltige, mélangeant les références geeks et usant d’archétypes de la littérature facilement identifiables, sans oublier d’y mettre de l’action et de l’humour.



Celui d’Ellis repose essentiellement sur les réactions décalées de ses personnages, ou en parallélisant les saynètes tirées du passé à celles du présent. L’économie de mots n’en est que plus importante, et le dessin doit donc prendre le relais pour capturer ces instants fugaces sous peine de ne pas fonctionner.



Au-delà de ces sujets évidents et très actuels, Injection questionne surtout sur notre rapport à l’imaginaire, aux histoires et à leurs personnages de fiction. Comme dans Fables , nous pouvons nous interroger sur la concrétisation du fantastique : est-elle improbable ou sommes-nous déjà des incarnations des archétypes des contes et des personnages populaires ?
Lien : http://www.brucetringale.com..
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Injection, tome 2

Un scenario plus traditionnel en comparaison du tome 1. On y retrouve cette fois au centre de cette histoire vivek headland, enquêteur , consultant...en lutte avec leur creation : une conscience humaine dans monde informatique. Cette dernière évoluant et s adaptant au monde humain. Ce 2e tome est moins déstabilisant à comprendre. La trame ayant été décrite tout long du tome 1 et un résumé fort utile est détaillé en début de ce 2e tome.
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Ayant beaucoup apprécié la lecture du premier tome de cette série, je continue sur ma lancée avec le second volume consacré cette fois à l’Islande. Le but de cette série Northlanders est de donner un aspect plus rigoureux à l’histoire des vikings. Pour cela, Brian Wood a décidé de raconter des histoires se déroulant sur plusieurs siècles et plusieurs zones géographiques afin d’avoir une vision globale des épopées nordiques. Le premier tome était centré sur les conflits anglo-saxon, et c’est avec plaisir que l’on découvre la vie dans le grand froid avec ce tome constitué de plusieurs récits. Il y a tout d’abord 3 récits plutôt courts et un dernier beaucoup plus long en 3 parties. Ces récits balayent l’histoire de l’Islande sur de nombreuses années (entre 760 et 1260) et de divers points de vue.



La première histoire, « Sur aucune carte » raconte le destin de Dag et son équipage perdus en mer et finissant par arriver sur les terres arctiques. Dag est mené par son envie d’ailleurs, de découvertes, de voyages qui était central chez les peuples nordiques. Au travers de son histoire, c’est l’histoire de peuple de conquérant, de nomades qui nous est contée. C’est un récit assez dur montrant les difficiles conditions des voyages en mer. Les illustrations le mettent bien en valeur.



Le second récit, « Sven l’Immortel », nous permet de retrouver un personnage du premier tome, le fameux Sven qui a pris de l’âge. Sven n’est plus aux Iles Orcades mais habite maintenant aux îles Féroé (entre l’Islande et la Norvège) avec femme et enfants. Malgré lui, son histoire attire ceux qui sont désireux de se faire un nom et pour cela le provoquent en duel. On retrouve le même dessinateur que dans le premier tome pour cette histoire où les combats sont très bien mis en scène.



Le troisième récit, « La jeune fille dans la glace » est le plus émouvant du recueil. Le personnage principal, Jon est un vieil homme, vivant en ermite, en Islande. Un jour, il découvre par hasard le cadavre d’une jeune fille sous la glace. Intrigué autant qu’ému par elle, il décide de la ramener chez lui. Ce récit permet à Brian Wood d’aborder la vie sociale en Islande dominée par un clan et une justice plus que douteuse et rapide.



Le dernier récit, « La trilogie islandaise » raconte une guerre entre 2 familles dominantes en Islande de 871 à 1260: le clan Hauksson contre celui des Belgarsson. Cette guerre des clans dure des années, marquée par de violents combats, et de nombreux morts et la religion a son rôle à jouer. On peut voir les évolutions du pays au travers de l’histoire de ces deux familles. Les dessinateurs ne sont pas les mêmes dans toute l’histoire et la qualité de l’image varie assez. Certains passages sont un peu confus et les traits des personnages peu nets. Les couleurs mettent plus en valeur les paysages avec des tons glacés.



Ce tome est assez différent du premier qui était centré sur des conflits et des conquêtes. Celui-ci s’attache à montrer la vie en Islande et à parler de l’esprit de ses habitants et de leur honneur. La rudesse de la nature et de la vie à cette époque marque chacun des récits ainsi qu’un mode de vie sans concession. Les combats passent au second plan au profit de récit de vie des personnages. Pour autant, on ne s’ennuie pas du tout à la lecture de ce tome qui raconte des histoires dures mais émouvantes. De nombreux thèmes sont abordés comme l’importance de la famille, le conflit entre les religions et cela contribue à la richesse de ce tome. On retrouve également une préface de Patrick Weber, comme dans le premier tome, très instructive.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Injection, tome 2

La lecture de ce tome 2 se révèle excellente et parvient à faire d’Injection un titre à suivre.
Lien : http://www.actuabd.com/Injec..
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Injection, tome 1

Ce premier tome ne vous fera pas faire un trip mémorable, mais le voyage n’est pas désagréable.
Lien : http://www.bodoi.info/inject..
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