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Citation de Partemps


Cet extrait parut en 1762, numéro du 1er novembre, dans la Correspondance de Grimm, sous ce titre : Du Poëte Sadi. Il était depuis 1759 dans le portefeuille de Diderot, qui, à cette époque, en envoyait une copie à Mlle Volland (lettre du 2 novembre). Nous reprenons dans la Correspondance de Grimm les fables que M. Brière y avait laissées, sans doute parce qu’elles sont reproduites en partie dans les Œuvres de Saint-Lambert, mais elles y sont d’une façon différente. La plus récente version de Sadi avait été donnée par d’Alègre, en 1704 ; (avons-nous réellement affaire ici à un essai de traduction du persan ? Le persan aurait-il été un instant l’occupation de la Société philosophique ? Il n’y aurait là rien d’impossible. Dans tous les cas, pour montrer que ces essais manquèrent un peu de sérieux, nous mettrons en regard de la traduction de Diderot quelques passages de celle de M. Ch. Defrémery (Gulistan, ou le Parterre de roses, Paris, Firmin Didot, 1858, in-18), à la préface de laquelle nous renvoyons pour tout ce qui concerne Sadi, au point de vue historique et littéraire. Diderot s’occupait alors de la philosophie des Sarrasins pour l’Encyclopédie, il venait de lire beaucoup de livres sur ce sujet ; c’est ce qui explique l’attribution à Sadi de passages qui ne se retrouvent pas dans cet auteur.
Sixième de l’hégire (année 656, 1258 de J.-C).
Voici la traduction exacte, d’après M. Defrémery : « Une nuit, je pensais aux jours écoulés, je soupirais à cause de ma vie dissipée, je perçais la pierre de la cellule de mon cœur avec le diamant de mes larmes, et je prononçais ces vers analogues à ma situation… »
« Écoute avec l’oreille de l’âme le conseil de Sadi : Tel est le chemin ; sois homme, et va. » (Traduction Defrémery.)
« En un mot, il restait encore des roses au jardin lorsque le livre du Gulistan parvint à sa fin. » (Traduction Defrémery.)
Nous ne retrouvons pas cette fable dans le Gulistan.
Gulistan, chap. v, historiette 21. Corriger, d’après le texte, et M. Defrémery : « Il y avait un jeune homme loyal et honnête, qui était épris d’un beau garçon, etc. »
Gulistan, chap. ii, historiette 7. Elle se termine ainsi : « Âme de ton père ! si, toi aussi, tu étais endormi, cela vaudrait mieux que de tomber sur la peau des autres. » {Traduction Defrémery.)
Gulistan, chap. i, historiette 1. La moralité de Sadi est : « Le mensonge mêlé d’utilité est préférable à la vérité qui excite des troubles. » Diderot s’est encore servi de cette historiette dans la Réfutation de l’Homme, t. ii, p. 408.
Ce chapitre a trait aux mœurs des derviches.
Nom de la jument de Mahomet. C’était, dit d’Herbelot (Bibliothèque orientale) un animal d’une taille moyenne entre celle d’un âne et celle d’un mulet. Le voyage de Mahomet, de Jérusalem, au ciel s’appelle al Mesra ; la nuit pendant laquelle se fit cette excursion est nommée Leilat al meerage (la nuit de l’ascension). Al Borak signifie resplendissant.
Tout ceci est évidemment provoqué par l’arrêt rendu cette année même, 1759, contre l’Encyclopédie.
Nous ne renvoyons pas, pour cet extrait du second chapitre, au Gulistan de M. Defrémery, et pour cause. Il n’y a aucun rapport entre la prétendue traduction de Diderot et le texte. Que le traducteur ait pris de ci, de là, dans les historiettes de ce chapitre, quelques-uns des traits de sa peinture, nous le reconnaissons ; mais, en les combinant comme il l’a fait, il en a tiré non du Sadi, mais du Diderot, et du Diderot philosophe français du xviiie siècle, c’est-à-dire quelque chose d’assez différent d’un poëte persan, moraliste du xiie. On peut cependant reconnaître une certaine parenté entre le développement de Diderot et la 40e historiette du liv. II du Gulistan : « Un sage vint du monastère au collège, et rompit son pacte de société avec les gens de l’ordre (les soufis). Je dis : « Quelle différence y a-t-il entre le savant et le religieux, pour que tu choisisses cette société-ci de préférence à celle-là ? » Il répondit : « Celui-ci (le religieux) sauve des flots son propre manteau, et cet autre (le savant) fait des efforts pour saisir le noyé. » {Traduction Defrémery.)
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