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4.53/5 (sur 18 notes)

Biographie :

Cinéaste et photographe de formation, j'ai travaillé dans la communication. J'aime les arts plastiques et la littérature. La poésie, la musique. J'ai l'impression d'avoir toujours cherché à écrire la nouvelle ou le roman où se mêleraient toutes les formes d'expression pour partager ma passion pour la vie, sa complexité, ses noirceurs et ses beautés. J'essaie d'écrire avec légèreté.

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
L’atroce machinerie du cycle – atroce pour toi au premier chef – est lancée et rien ni personne ne peut la stopper. Ça sort de ta bouche comme se déroule la bande d’un limonaire, et ça revient tout seul au départ, et ça redémarre, se débitant, se dévidant tout pareil. Alice, comme tu m’exaspères ! Je sens monter les vibrations de la colère. Une seconde plus tard, je hurle, j’explose : « Quand tu es comme ça, je ne sais pas ce que je te ferais… ». Je n’ai plus en mémoire les insolences que je t’ai assenées ; je ne me contrôlais plus. Je tremblais de tout mon corps. Ma façon de me comporter à ton égard était loin de faire l’unanimité, je le sentais, et pourtant nul n’intervint. À travers moi, chacun d’entre nous se détestait de te détester. Et l’épaisseur de cette haine nous imposait le silence, car elle la rendait incontestable. C’est ce que je ressentis, et je vis, dans l’immense fatigue de tes yeux, que tu venais de le comprendre aussi ; je dis bien comprendre, car dans ce moment de vérité il y avait pour toi de radicales implications ! Tu te tus enfin, retenant même tes soupirs, et tout fut fini.
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La première fois que j’ai lu tes poèmes, j’ai été intrigué par cette histoire de “sinus descendant”. J’ai tout de suite imaginé une transformation monstrueuse et insidieuse du crâne. Du tien, du mien, de celui de tous tes enfants et de leurs descendants. J’imaginais la traditionnelle galerie de portraits dans le salon poussiéreux d’un manoir en ruine. Dégénérescence en exposition ! Faces ovalisées et polies par une érosion infâme, mâchoires ouvertes sur le glaireux néant des palais perforés. Regards plats comme des galets bordés de croupissures. Gueules débiles, haleines fétides. Lignée soudée par une écœurante ressemblance. “Sinus descendant” m’inspirait des visions d’épouvante. Je l’ai “encaissé” comme le constat brutal d’une tare physique, évolutive, qui frappait notre famille, engendrant inéluctablement la folie. J’éprouvais un désagréable sentiment de curiosité à l’égard de cette étrange affection, mais je n’ai jamais cherché à en savoir davantage. La sinusite chronique, dont je souffre depuis trois ans environ, est sans doute l’arrière-garde de ces fantasmes.
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De la honte, ah ça ! j’en ai en réserve, avec toutes les formes et toutes les nuances possibles… Par exemple, que d’ignobles frissons me parcoururent l’échine le soir de ton suicide ! Combien je redoutai, longtemps après encore, chaque nuit qui venait : ton cadavre me visitait, entrant dans ma chambre tout naturellement en traversant la porte. Il se glissait derrière mon lit et me touchait les cheveux. D’abord doucement, comme s’il essayait de me caresser. Puis il me les empoignait, bien décidé à m’arracher des draps pour m’emporter dans son enfer, tête la première.
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Depuis ma longue interruption, ma machine à écrire se méfie de moi. L’air sévère de son écran me fait froid dans le dos, parfois. J’ai l’impression qu’elle me guette, un peu comme si elle s’attendait à me voir faire un faux pas. Elle m’a fait déjà quelques rosseries pour se venger d’avoir été abandonnée ! Par exemple, elle m’a ressorti tout à l’heure, un bout de texte qui remonte justement à ma période stérile, que j’avais écrit à seule fin de m’abrutir, comme on boit quand on est déjà saoul.
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Maman, tu mérites toutes les injures que je pense et profère dans la nef de mon crâne ! Qu’as-tu vraiment fait pour m’aider, me comprendre ? Rien. Tiens, mes ongles saignent à force de taper ! On dirait un monstre, les ongles souillés du sang de sa proie, dactylogriffant sa vie. Les touches brillent sous mes coups, comme une armée d’yeux illuminés par la passion. Ma parole, ma machine à écrire aime prendre des roustes !
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Mais pourquoi faut-il que tout arrive en même temps ? Et pourquoi faut-il toujours que je traîne, que je laisse l’urgence advenir pour agir enfin ? Seule l’imminence de la faillite me pousse à l’action. Un jour viendra où je perdrai vraiment la face pour avoir trop défié le temps. Mais quand le puissant moteur de l’urgence vrombit dans mes tripes, quand je sens bouillir mon sang et sauter les vannes de l’angoisse et que s’élève en aval une digue d’angoisse encore plus haute, quand je redoute l’épreuve suivante comme si c’était l’ultime, quand les spasmes de l’occlusion font frissonner mes viscères, quand il me reste juste assez de force pour supporter le poids de l’échec menaçant… Quelle jouissance incomparable ! Et je vois bien qu’une fois encore je réunis lentement – mais sûrement – les conditions favorables au déroulement de l’expérience.
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Je reconnais humblement mon grand orgueil : je ne pense qu’à me réussir. Mais il se peut que cette idée soit un leurre. Il se peut que je sois tout bêtement en train de vieillir et qu’aucun enjeu véritable n’existe pour personne, et que la flamme de nos espoirs s’élève simplement pour chasser la peur du noir sans jamais pouvoir vaincre réellement le néant qui nous entoure. Peut être que le fameux « connais-toi toi-même » n’est qu’une vaste escroquerie, un passe-temps pour condamné à la cécité.
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