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Citation de COLPINDidier


"PRÉFACE de Sylvie TOUAM

Lorsqu’en Août 2019 Didier COLPIN me demanda si je voulais bien écrire une préface à son nouveau recueil « 55 poèmes à recevoir 5 sur 5 » ce fut pour moi un défi, à plusieurs niveaux, puisque jamais encore je n’avais eu à vivre une telle expérience. J’ai fait de mon mieux, avec beaucoup de sincérité, et d’émotion aussi, dans le désir très fort d’essayer d’être « à la hauteur » de cette demande tant cet auteur et ses poèmes me sont précieux.

Et voilà qu’au cœur de ce mois de Novembre 2020 j’ai l’honneur de revenir pour préfacer à nouveau la suite de ce 1er recueil, intitulée donc « 55 poèmes à recevoir 5 sur 5… Suite ».

Est-ce à dire que le 1er était inachevé ? Est-ce à dire que Didier a continué, comme un métronome, à compter de 5 en 5 ? Est-ce à dire aussi que ces deux recueils, et tous les poèmes qu’ils contiennent, sont de même nature ?

La réponse à la première question me semble d’évidence et j’espère ne pas heurter Didier en affirmant que par essence l’art, et donc ici sa poésie, ne peut atteindre son accomplissement. Eclat fragile d’une Œuvre qui la dépasse elle ne cesse d’essayer de transcender l’idée de commencement et de fin sans jamais vraisemblablement y parvenir car la finitude est là… et la poésie de Didier nous le rappelle.
Aussi, si symboliquement, la nécessité d’une « suite » s’explique par le fait d’avoir dépassé la limite des 55 poèmes (en référence bien sûr au chiffre 5 des 5 pieds de chaque poème) elle est aussi la preuve tangible de cette incomplétude. Tout comme l’est le fait que Didier arrive aujourd’hui à un répertoire de près de 3500 poèmes… et que chaque jour qui commence renouvelle en lui cette nécessité d’écrire un nouveau poème.

La réponse à la question suivante est plus objective. Il suffit de suivre l’actualité poétique de Didier pour le comprendre, puisque sur cette même année il a édité un recueil (suite également) de poèmes en 4 pieds, ainsi qu’un 6ème tome d’alexandrins. Il m’expliquait un jour que lorsque « Dame Muse » lui souffle le 1er vers, il en épouse le rythme, et entre dans l’écriture avec cette musique-là. Ainsi les jours se suivent mais ne se ressemblent pas : le poème peut être de 4 pieds, de 5, de 8, de 12, de 6 ou de 7... et l’accueillant tel qu’il est il le classe ensuite dans le recueil (de forme*) qui correspond. (*de forme car il réalise aussi des recueils autour d’un « sujet » commun).

Enfin est-ce à dire aussi que ces deux recueils, et tous les poèmes qu’ils contiennent, sont de même nature ? Certainement pas… ni de forme, ni de fond : sa poésie est trop vivante pour imaginer un instant qu’elle puisse se figer ainsi…
Concernant la construction, même autour de ce 5 de référence, il parvient à nous surprendre de poème en poème par une construction toujours différente. Tantôt des vers de 5 pieds, tantôt des décasyllabes avec césure à 5, voire même dans certains poèmes un subtil mélange des deux. Tantôt des strophes à 3 vers, 4 vers, 6 vers, voire même une alternance ou symétrie de ce nombre de vers. Tantôt des rimes croisées, tantôt des rimes suivies, mais bien souvent aussi une construction encore plus fantaisiste, de sa propre création, mais obéissant toujours à une « règle » qu’il convient de décoder…
Concernant les thèmes de ces poèmes, dont la source elle-même peut être très diverse -état d’âme, rencontre, actualité, musique, émission télé, radio…- ils abordent le monde et l’existence sous toutes leurs facettes, en les célébrant parfois, en les pleurant aussi, l’un n’allant pas sans l’autre… Ainsi on peut nommer les sentiments, la naissance, la mort, la nature, le rêve, le sacré, la guerre et la paix…

Cette pluralité, de forme et de fond, dans un recueil dont le concept aurait pu laisser entendre une uniformité inflexible, voire austère, sublime ici la virtuosité particulière de Didier, sa recherche de sens aussi, et d’équilibre. Chaque poème est le fragment d’un Tout, comme une éclaboussure de mots éphémères qui vont s’entrelacer autour de ce chiffre 5 et trouver là leur unité, peut-être même leur dénouement… Qui sait… lorsqu’est rétablie la symbiose originelle entre le corps (la forme) et l’esprit (le fond)…

55 poèmes à recevoir 5 sur 5 : la main nous est tendue pour partager ensemble un instant privilégié de poésie. J’ai eu la grande chance de pouvoir le faire en amont afin de rédiger cette préface, et à l’heure de faire taire mes mots pour lui rendre sa place je ne peux que lui dire que j’aime décidément beaucoup sa poésie…

S.T. novembre 2020
Sylvie Touam ‘nantaise’ d’adoption est vendéenne de cœur. Elle partage sa vie entre sa famille, son métier d’enseignante et l’écriture. Elle a ainsi publié à ce jour 14 recueils de poésie.
Tous constitués d’une centaine de poèmes faisant plus qu’une bonne part aux alexandrins… La Rolls des vers…

Elle est titulaire d’une licence de philosophie délivrée par la faculté de Nantes et comment ne pas souligner le rapport philosophie/ poésie qui ne cesse d’interpeller ?
« Si nombre d’ouvrages de philosophie distillent l’ennui, c’est que la vie en est absente... Le simple jeu des concepts n’apporte pas la vie... Il y a différentes façons de faire vivre un ouvrage. La poésie en est une » écrivait Marcel Conche.

La vie…
N’est-elle pas vibrante et émouvante chez les enfants ? Chez ces demain en devenir ?
Dans le cadre de son activité professionnelle, à deux reprises Sylvie Touam a conçu -et mené à terme dans le cadre d’une édition- ce noble projet qui consiste à faire écrire par ses élèves un recueil collectif de poésie…
Que deviendront-ils ces bambins ? Certains seront-ils philosophes ? Poètes ? Qu’importe… Car il est facile d’imaginer que tous devenus adultes se souviendront avoir écrit un jour un livre poétique…
Ils se souviendront par là même de leur Sylvie…
Dans leur cœur la poésie sera vivante…
Quelle belle réussite ! "
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