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3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1954
Biographie :

Didier COLPIN est né en 1954 dans une petite ville de l’Ouest de la France.
Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours…

Deux muses aiment venir le hanter : la Femme et la mort ou dit autrement l’amour et le sens de la vie.

La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur.
Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…
Par le petit côté de sa lorgnette…

Il écrit sans chercher à échapper à ses propres contradictions, en suivant l’objectivité de sa subjectivité (à moins que ce ne soit le contraire) et en essayant, avec plus ou moins de ‘succès’, de respecter l’esprit de la prosodie classique, passionnant Rubik's Cube, vaste gnose, vaste ésotérisme…

Mais sa poésie n’a que peu de ponctuation : il aime l’aspect épuré de poèmes ainsi dénudés.

Ses poèmes sont publiés dans diverses revues en France mais comme à l’international (Canada, Sénégal, Cameroun, Tunisie, Congo) et certains ont été primés :
- Concours international de poésie organisé par ‘Africapoésie’ : Obtention d'un Prix d'honneur en mars 2020.
- Concours Europoésie 2020 organisé par l'Association Rencontres Européennes-Europoésie : Obtention d'un Diplôme d’Honneur, catégorie Poésie classique et néo-classique.
- Premier concours international d’écriture d’Oxfam-Québec Université Laval (2021) il en est lauréat.
- 17° concours national de poésie de Morestel (2021) : Obtention du ‘Grand prix’.
- Concours littéraire des Jeux Floraux des Pyrénées (2022) : Prix de la Poésie Maritime.
- Concours National de Poésie francophone organisé par PAROLES VIVES (2022) : il en est lauréat.
- 21ème édition du concours ‘Les mots suspendus’ (2023) obtention du Premier prix Catégorie vers fixes rimés.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont soit des compilations annuelles de sa production poétique, soit des des ouvrages à thèmes : l’Art, la guerre, la Femme, la Mort, le sens, la religion, le rock, le racisme etc...
Depuis avril 2023, il est membre du ‘CERCLE UNIVERSEL DES AMBASSADEURS DE LA PAIX’ dont le siège est à Genève (Journal Officiel : 28 août 2004 N° 1019) .
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texte © Didier Colpin, ( https://www.facebook.com/didier.colpi... ), tous droits réservés musique, instruments, voix, mise en images © Franklin Hamon ( https://www.facebook.com/lesrosesveltes ) , tous droits réservés 5° poème mis en musique et en images par Franklin Hamon, qui en est également l’interprète. Travail toujours aussi b e a u . . . Que dire sinon un sincère MERCI ?!


Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Dos de couverture :

"J’écris « beaucoup ». Et lorsque je n’écris pas, je pense à l’écriture… A ce que je pourrais écrire, à ce que j’ai déjà écrit….
Parfois jaillit, comme en génération spontanée, l’idée d’un ouvrage qui pourrait réunir des poèmes unis par un fond ou bien par une forme.
Alors, pour concrétiser cette idée, je puise dans le flot linéaire de mes poèmes écrits jour après jour et qui finalement constituent comme une banque de données à ma disposition.
Ainsi sont nés ceux qui sont construits sur la base d'un fond commun : la mort, la Femme, le rock, la guerre, la Bible, la religion, l’Art…
Ainsi sont nés ceux qui sont construits sur la base d’une forme commune : vers en alexandrins, en quatre pieds, en cinq pieds, en six pieds, en sept pieds.

Avec celui-ci les deux faits générateurs se marient : le fond, c’est ce virus, la forme, c’est le nombre de poèmes.


Pour ce qui est du sens, l’interprétation appartenant au lecteur, celui que vous y trouverez sera obligatoirement le bon…"
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"Préface de SYLVIANE SARAH OLING

« Parce que le français est la langue dans laquelle je rêve, je pense, je parle et écris »
Didier Colpin

Parce que le français ne fut pas la langue qui berça mon enfance, la langue originelle, matricielle, ayant des accents de violon et de nostalgie, de steppes glacées et d’absence…

Cependant, et grâce à cette filiation d’adoption, le français fut et demeure force et beauté. Ceux qui lui composent une symphonie de mots, qui écrivent une partition belle et bonne à entendre et à lire deviennent dès lors de ma "famille".

Une forme de re connaissance, au-delà de l’explicable.

Lorsque Didier me demanda de composer ce prélude à son agenda poétique, sans que nous nous fussions rencontrés autrement que par les hasards d’un film réalisé autour de la parution de mes derniers livres, j’ai hésité longuement, je l’avoue.
Hésité sur ma légitimité à entrer dans l’intime de son écriture.
Mais, puisqu’il m’accordait sa confiance, par delà les mots jetés en passerelle entre nos deux univers oniriques, j’ai traversé d’un pas léger et suis arrivée sur sa rive. Une rive de passion et de feu, de lumière et de grâce. De conscience et de présence au monde d’aujourd’hui. De nostalgie sur ce qui fut et demeure sans que ses textes soient passéistes.
Une ode à la Femme, désirée, sublimée, à la Vie -la mort en étant toujours proche…- !

J’ai « rencontré » un poète prolixe, qui ne se sait pas sans l’écriture, sans ce rendez-vous quotidien, comme un souffle qui lui redonnerait vie et désir. Une heureuse rencontre, un ciel d’orage, un « baiser du crachin », tout fait flamme et cendres sous sa plume.
Alors, lui dire que je ne m’en irais pas sans avoir laissé une trace légère dans son Agenda poétique perpétuel, par lui demandée, me sembla d’évidence.

Même si je ne suis pas immortelle, quoi que…

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Sylviane Sarah Oling, chargée de mission au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, est un écrivain français, née en 1951 dans une famille d'origine polonaise et russe.
Journaliste de radio et de presse écrite, ayant travaillé près de deux ans en Israël, elle fut rédacteur en chef d'un magazine francophone "Expression".
Parmi ses ouvrages, citons entre autres, "Le Rassembleur d'Etincelles", sélectionné par des enseignants et devenu le sujet d'un film documentaire récompensé par le prix Gilbert Dru en 2004 ainsi que "Entre orient et occident, de la complexité du monde (Entretiens avec Paul Amar, Raymond Barre, André Chouraqui, Alain Jakubowicz) "."
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"Préface Joël CONTE et Norbert GOBIN
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Le poète et le musicien

La qualité d’une chanson, c’est aussi l’osmose entre les paroles et la musique, les deux ne formant qu’un tout !
Ce recueil de poèmes n’a pas une préface A et une préface B (clin d’œil aux vinyles chers à mon adolescence), il a une préface ayant un ressenti exprimé par un poète et un autre exprimé par un guitariste.
Je m’en réjouis grandement et je les remercie tous les deux avec une égale sincérité !

Le poète : Joël CONTE est le « Président de l’association rencontres Européennes-Europoésie et trésorier général –membre fondateur- de l’Union des Poètes francophones. Animateur de rencontres poétiques, organisateur de concours, auteur de plusieurs recueils de poèmes, créateur de la Contésie, Trésorier général du Syndicat et de l’union Internationale de la presse Scientifique. Administrateur du Syndicat des Journalistes et Ecrivains, Sociétaire de l’Association Des Ecrivains de langue Française, il entretient des contacts internationaux très diversifiés, de la Belgique au Japon, du Québec à la Chine, de la Roumanie au Sénégal. » (Site Europoèsie).
Le musicien : Norbert GOBIN fut le guitariste de l’un des groupes phares des années 60 et 70 dans l’ouest de la France, les Shouters qui assura les premières parties d’artistes comme Johnny Halliday, Eddy Mitchell, Miche l Polnareff , Demis Roussos etc…
« Le groupe mythique de la scène rock lavalloise a sillonné le Grand Ouest de 1966 à 1979 » lisait-on dans un Ouest-France de 2016.
Et je suis né à Laval… Et j’y suis resté 48 ans…
Alors, forcément….
Avec, non pas un sens de l’exagération, mais avec un sens de la métaphore, je dirais que les Shouters sont à Laval et aux gens de ma génération, ce que les Beatles sont à Liverpool…

Didier COLPIN

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Le regard du poète :

La musique, la chanson et la poésie ont toujours fait bon ménage. Ce sont des arts qui peuvent se confondre au fil de la créativité de l’être inspiré.
Dans « l’objectivité de sa subjectivité », Didier Colpin a fait un « arrêt sur image » sur la musique et la chanson rock du 20ème et du 21ème siècle, avec sa vision et son ressenti.
La palette des chanteurs dont les noms apparaissent s’étend aux deux principaux pays où la culture rock domine, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, en y incluant le rocker national français Johnny Halliday.
Des paroles des chansons sont placées en titre des poèmes comme point de départ du voyage proposé par l’auteur dans l’univers de son émoi et du trouble qui jaillit du prisme de son miroir, en source de beauté ou en marque de laideur.
C’est dans l’âme du rock qu’il fait ressurgir les réalités de la société humaine et inhumaine, sensible et démesurée. Il transcrit chaque chanson dans ses rêves et ses déceptions, dans ses espoirs et ses illusions.
Point de complaisance, ni de circonvolution, le poète s’exprime dans son authenticité et dans une spontanéité qui ouvre des horizons de sincérité et de complicité.
L’écriture est rimée comme une marque de respect envers les textes étudiés et les interprètes universellement connus. La plume est pertinente, mais n’a pas de message philosophique à proposer : Didier Colpin vit pleinement son art. Il se libère des contraintes d’une société où le politiquement correct devient de plus en plus pesant.
La lecture du recueil est comme une bouffée d’oxygène au cœur de la ville étouffée par la pollution.
Avec sa poésie, le poète laisse apparaitre une pointe de nostalgie. Celle d’une époque où la création rock était entière, sans retenue. Le 21ème siècle n’apporte pas les évolutions envisageables par les puristes ?
L’auteur lance son ouvrage sur la place publique comme pour rappeler que le rock a existé et qu’il est toujours là. C’est aussi pour dire au lecteur de regarder ce que le rock a apporté à notre monde qui attendait une révolution et qu’il l’a trouvé dans ces chansons.
L’échange entre le rock et la poésie ainsi établi est une source fraiche d’humanité. Didier Colpin nous réserve un bel espace de vie et de lumière.

Joël CONTE

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Le regard du musicien :

Si je devais photographier le style de Didier Colpin, j’aimerais le faire en noir et blanc.
Les couleurs en disent trop, alors que les contrastes et les nuances génèrent de l’incertitude qui elle-même stimule l’imagination.

Chaque poème, par son titre, fait référence à des chansons devenues des standards du rock et je connais bien les groupes ou les musiciens qu’il a choisis. C’est cette même époque que j’ai moi-même traversée en tant que guitariste, et j’en ai plutôt bien vécu.
De plus je l’ai Aimée...
En lisant cette poésie, j’ai découvert les nombreuses similitudes qui existent entre l’écriture et la musique : le rythme, le son, la vitesse, le relief etc.
Elle a ce même besoin d’être organisée pour venir nous parler.
C’est la personnalité de l’artiste qui nous permettra de les identifier rapidement, et d’en ressentir diverses émotions allant de la ‘Satisfaction’ aux larmes sans oublier les frissons…
De tous ces paramètres, le son me paraît le plus important….

Sylvain Tesson, prix Goncourt 2009, ressent le mot ‘tristesse’ comme susurré par un serpent…
Yasunari Kawabata, dans ‘Tristesse et beauté’, lui, l’associe au mot beauté. Ce contraste n’est qu’apparent : tous deux font naître un émoi. Et cela me semble essentiel dans une œuvre.

Autre sujet majeur : le temps. Didier Colpin avance résolument, avec confiance, tout en se laissant souvent rattrapé par une nostalgie. Dans la vie, chacun mène sa route en fonction de son propre vécu et cette époque pop rock a laissé en nous des traces indélébiles : tant mieux ou …temps pis !

Le blues, lourd de sens et à l’origine de ces créations artistiques, est encore vivant et il aura toujours son mot à dire car il est aussi un reflet de cette humanité que nous partageons tous. Voilà pour le fond de ce recueil.
Pour ce qui est de sa forme, en clin d’œil à ces années, je dirais que la plume de Didier Colpin a la beauté sensuelle d’une Fender Stratocaster.

Norbert GOBIN"
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"PRÉFACE de Sylvie TOUAM

Lorsqu’en Août 2019 Didier COLPIN me demanda si je voulais bien écrire une préface à son nouveau recueil « 55 poèmes à recevoir 5 sur 5 » ce fut pour moi un défi, à plusieurs niveaux, puisque jamais encore je n’avais eu à vivre une telle expérience. J’ai fait de mon mieux, avec beaucoup de sincérité, et d’émotion aussi, dans le désir très fort d’essayer d’être « à la hauteur » de cette demande tant cet auteur et ses poèmes me sont précieux.

Et voilà qu’au cœur de ce mois de Novembre 2020 j’ai l’honneur de revenir pour préfacer à nouveau la suite de ce 1er recueil, intitulée donc « 55 poèmes à recevoir 5 sur 5… Suite ».

Est-ce à dire que le 1er était inachevé ? Est-ce à dire que Didier a continué, comme un métronome, à compter de 5 en 5 ? Est-ce à dire aussi que ces deux recueils, et tous les poèmes qu’ils contiennent, sont de même nature ?

La réponse à la première question me semble d’évidence et j’espère ne pas heurter Didier en affirmant que par essence l’art, et donc ici sa poésie, ne peut atteindre son accomplissement. Eclat fragile d’une Œuvre qui la dépasse elle ne cesse d’essayer de transcender l’idée de commencement et de fin sans jamais vraisemblablement y parvenir car la finitude est là… et la poésie de Didier nous le rappelle.
Aussi, si symboliquement, la nécessité d’une « suite » s’explique par le fait d’avoir dépassé la limite des 55 poèmes (en référence bien sûr au chiffre 5 des 5 pieds de chaque poème) elle est aussi la preuve tangible de cette incomplétude. Tout comme l’est le fait que Didier arrive aujourd’hui à un répertoire de près de 3500 poèmes… et que chaque jour qui commence renouvelle en lui cette nécessité d’écrire un nouveau poème.

La réponse à la question suivante est plus objective. Il suffit de suivre l’actualité poétique de Didier pour le comprendre, puisque sur cette même année il a édité un recueil (suite également) de poèmes en 4 pieds, ainsi qu’un 6ème tome d’alexandrins. Il m’expliquait un jour que lorsque « Dame Muse » lui souffle le 1er vers, il en épouse le rythme, et entre dans l’écriture avec cette musique-là. Ainsi les jours se suivent mais ne se ressemblent pas : le poème peut être de 4 pieds, de 5, de 8, de 12, de 6 ou de 7... et l’accueillant tel qu’il est il le classe ensuite dans le recueil (de forme*) qui correspond. (*de forme car il réalise aussi des recueils autour d’un « sujet » commun).

Enfin est-ce à dire aussi que ces deux recueils, et tous les poèmes qu’ils contiennent, sont de même nature ? Certainement pas… ni de forme, ni de fond : sa poésie est trop vivante pour imaginer un instant qu’elle puisse se figer ainsi…
Concernant la construction, même autour de ce 5 de référence, il parvient à nous surprendre de poème en poème par une construction toujours différente. Tantôt des vers de 5 pieds, tantôt des décasyllabes avec césure à 5, voire même dans certains poèmes un subtil mélange des deux. Tantôt des strophes à 3 vers, 4 vers, 6 vers, voire même une alternance ou symétrie de ce nombre de vers. Tantôt des rimes croisées, tantôt des rimes suivies, mais bien souvent aussi une construction encore plus fantaisiste, de sa propre création, mais obéissant toujours à une « règle » qu’il convient de décoder…
Concernant les thèmes de ces poèmes, dont la source elle-même peut être très diverse -état d’âme, rencontre, actualité, musique, émission télé, radio…- ils abordent le monde et l’existence sous toutes leurs facettes, en les célébrant parfois, en les pleurant aussi, l’un n’allant pas sans l’autre… Ainsi on peut nommer les sentiments, la naissance, la mort, la nature, le rêve, le sacré, la guerre et la paix…

Cette pluralité, de forme et de fond, dans un recueil dont le concept aurait pu laisser entendre une uniformité inflexible, voire austère, sublime ici la virtuosité particulière de Didier, sa recherche de sens aussi, et d’équilibre. Chaque poème est le fragment d’un Tout, comme une éclaboussure de mots éphémères qui vont s’entrelacer autour de ce chiffre 5 et trouver là leur unité, peut-être même leur dénouement… Qui sait… lorsqu’est rétablie la symbiose originelle entre le corps (la forme) et l’esprit (le fond)…

55 poèmes à recevoir 5 sur 5 : la main nous est tendue pour partager ensemble un instant privilégié de poésie. J’ai eu la grande chance de pouvoir le faire en amont afin de rédiger cette préface, et à l’heure de faire taire mes mots pour lui rendre sa place je ne peux que lui dire que j’aime décidément beaucoup sa poésie…

S.T. novembre 2020
Sylvie Touam ‘nantaise’ d’adoption est vendéenne de cœur. Elle partage sa vie entre sa famille, son métier d’enseignante et l’écriture. Elle a ainsi publié à ce jour 14 recueils de poésie.
Tous constitués d’une centaine de poèmes faisant plus qu’une bonne part aux alexandrins… La Rolls des vers…

Elle est titulaire d’une licence de philosophie délivrée par la faculté de Nantes et comment ne pas souligner le rapport philosophie/ poésie qui ne cesse d’interpeller ?
« Si nombre d’ouvrages de philosophie distillent l’ennui, c’est que la vie en est absente... Le simple jeu des concepts n’apporte pas la vie... Il y a différentes façons de faire vivre un ouvrage. La poésie en est une » écrivait Marcel Conche.

La vie…
N’est-elle pas vibrante et émouvante chez les enfants ? Chez ces demain en devenir ?
Dans le cadre de son activité professionnelle, à deux reprises Sylvie Touam a conçu -et mené à terme dans le cadre d’une édition- ce noble projet qui consiste à faire écrire par ses élèves un recueil collectif de poésie…
Que deviendront-ils ces bambins ? Certains seront-ils philosophes ? Poètes ? Qu’importe… Car il est facile d’imaginer que tous devenus adultes se souviendront avoir écrit un jour un livre poétique…
Ils se souviendront par là même de leur Sylvie…
Dans leur cœur la poésie sera vivante…
Quelle belle réussite ! "
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"PREFACE de THIERRY CRIFO

Les hasards de la vie et de la carrière paternelle conjugués, ont voulu, que, ado parisien branché, ou plutôt « dans le vent », pour coller aux expressions de l’époque, bien de son temps de ce temps-là, les sixties, mes sixties envolées, contre toute attente donc, je me retrouve, déchiré et certain d’être victime d’une injustice couperet, transplanté, croyais-je, comme dans le plus sanguinaire des goulags, à Laval, 53, préfecture de la Mayenne, trou du cul du monde s’il en était, pour moi, qui, à l’aise dans mes Clarks dernier cri, ne fantasmais que sur le Bus Palladium et le Drugstore Publicis !!!

J’y ai rencontré Didier Colpin. Nous sommes très vite devenus inséparables. Je me souviens de sa maison, de son garage transformé en boite de jour, tamisé, des slows des Aphrodite’s Childs et des Bee Gees, avant leur reconversion assassine et néanmoins opportuniste dans le Disco, du premier baiser de Françoise S., petite brune aux cheveux courts et au Shetland avantageux, de Françoise S, donc, qui me largua au bout de deux jours, des virées en mobylette dans la campagne verdoyante, bref d’une sorte de Fureur de vivre à la sauce Mayennaise.

Les hasards de la vie et de la carrière paternelle, encore eux, le Facteur sonne toujours deux fois, ont voulu que je me retrouve, très vite, au bout d’un an à peine, transplanté, une nouvelle fois, à Grenoble. Je me souviens de ce second départ, de cet exil imposé comme d’une déchirure. Ce fut le début d’une longue liste.
Chacun sa route, sa vie.
Je n’ai plus jamais revu Didier Colpin.
Ces quatre décennies ont tiré un trait, que je croyais définitif, sur l’épisode Lavallois, qui, s’il ne s’est pas avéré aussi fondateur que le Grenoblois, fait néanmoins parti de mon Panthéon personnel, peuplé d’ombres disparues et de souvenirs flous.
Définitif, rien n’est moins sûr, puisque par la magie de Google et Wikipédia, sans doute, Didier Colpin me contacta il y a quelques semaines, pour me demander cette préface.
Les hasards de la vie, ou plutôt la difficulté à vivre, car il s’agit bien de cela, ont fait que, contre toute attente, encore, bien qu’il n’y ait pas de hasard, jamais, mais un destin, toujours, je suis devenu écrivain, et Didier, poète. En son intérieur, comme tous les poètes, il est « à la rue, écorché vif » je veux dire, fragilisé, seul au monde, rongé au plus profond, par des questionnements « existentiels ». Questionnements, souvent, toujours, restés, depuis la nuit des temps, sans réponses.

Seul dans sa nuit créatrice, au grand jour sur un banc, invisible des gens bien pourtant montré du doigt, au fond d’un café sous l’œil sécuritaire d’un patron tiroir-caisse, dans le bureau de sa maison cosy, ou au « boulot », entre deux dossiers, contaminé par un spleen incurable, un spleen comme un miroir, le Poète, ici Didier Colpin, nous renvoie, avec ses mots, ses images, ses désillusions, ses blessures intimes, à notre propre image, notre propre et dérisoire condition d’être humain, condamné.
Con damné …

(J’ai osé ! Un écrivain, un poète, ça ose tout. C’est à ça qu’on les reconnaît. Et tant pis pour les esprits chagrins !)

L’amour, c’est quelqu’un qui vous donne de vos nouvelles.
Le poète aussi. Même si ces nouvelles ne sont pas très bonnes.
En parlant de lui, le Poète, parle de nous.
Au moins, on n’est pas tout seul.

Etre oui, mais qui, comment, à quel prix ?
Etre, oui mais il y a les autres.
Comme disait Brel, « Parce que les autres veulent pas… »
Comme Françoise S, qui il y a quarante cinq ans, n’a pas voulu.

Il est temps que je m’efface, ce n’est plus une préface, ça devient un cinéma. Vous l’avez compris, Didier Colpin est un poète. En 2014, à l’heure des tweets et des SMS, se coller à la poésie, s’épancher, parler de soi, s’appesantir, soit disant, sur son pauvre sort, se complaire dans ses larmes, écouter en boucle l’ écho somme toute rassurant de ses regrets et ses remords, comme diraient d’aucuns, « ça va pas bien, mon p’tit gars, faut consulter », tiendrait, à l’heure de la crise, des licenciements et des chômeurs exponentiels d’une inconscience, d’un ego, d’un narcissisme au mieux, d’une indécence, d’un aveuglement, d’une folie au pire.

Pleurer, crier, c’est un sale boulot, il faut bien que quelqu’un le fasse.


« Entre les matins du monde et aujourd’hui, je naissais… banal./ D’ici la fin de ce monde voir aujourd’hui je mourrai…banal./ Egaré dans ce monde sans sauf-conduit je suivais banal… »

« Notre vie est une amertume / Au passé pour toujours perdu / Aujourd’hui fonce dans la brume / Un demain au but entendu / Un grand froid où tout est posthume. »

« Seul face à l’océan aspiré par la brume / Vers d’autres continents l’amour s’envolera…/ La passion se meurt quand sa mèche encore fume / Au froid de sa chaleur demain se fermera. »

Le passé, le constat du temps qui passe, d’une vie qui touche à sa fin, la peur de cette inéluctable fin, l’amour, La Femme, muse indispensable, tout ici, entre ces lignes est dit. Ces extraits « volés », comme les baisers de Truffaut, sont les nôtres. Ils vous donneront, j’en suis sûr, l’impression troublante, de relire en voix off, votre propre journal intime….

Peut-être, alors, vous sentirez mieux.
Un temps
C’est toujours ça de gagné.

Thierry Crifo
Pigalle
Janvier 2014

PS : Où qu’elle soit, une pensée pour Françoise S.

Thierry CRIFO
Ecrivain, scénariste, parolier.
• Prix du Sang d'Encre - 2001, pour Paris parias (Gallimard).
• Prix des Terrasses du polar - 2004, pour J’aime pas les types qui couchent avec maman (Editions du masque).
• Prix du Lion noir - 2007, pour Paternel à mort (Editions du masque)."
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"Préface de Rodolphe DALLE

Si nécessité il y a, c’est la guerre, qui est chose commune, et la justice, qui est discorde, et tout ce qui se fait suivant la discorde et toutes les choses qui, suivant elle, sont des nécessités.
Héraclite

On entend dans les médias, dans la vie courante, ici ou là, que telle chose ou telle parole est poétique ; comme c’est poétique, un peu de poésie dans ce monde de brutes. Mais qu’est-ce que cette poésie là ?
Dans bien des cas, « poétique », c’est d’ailleurs une caractéristique que partage cet adjectif avec un autre, « romantique », est devenu ce qui désigne dans un mélange de naïveté et de mièvrerie une forme inhabituellement esthétique. Comme le romantisme s’est replié sur la fleur bleue, la poésie s’est laissée enfermer dans une gentille image de récitation de classe de l’école primaire et a été exilée dans des contrées insipides. C’est pourtant oublier un peu vite qu’en Arcadie aussi se cache la mort et que la poésie n’est ni le gazouillement guilleret des petits oiseaux dans un ciel éclatant de printemps, ni la musique des angelots de l’amour affadi des contes de fées revus et attiédis par un studio hollywoodien.
La poésie se teinte toujours de noir, comme la mélancolie qui la suscite. Chargé de fabriquer le monde comme un bon artisan, le poète qui doit à cette funeste humeur noire son inspiration ne se contente pas de produire le vers le plus parfait, ni de trouver le mot le plus juste, il voit et fait voir ; il décille les yeux sans quoi il ne saurait être que le plus froid des versificateurs, l’auteur d’une cadence vaine.
Chante, ô déesse, le courroux du Péléide Achille , au commencement, la poésie et la guerre ont célébré leurs terribles noces de sang. Mais à la gloire des héros, aux morts d’Arès rendent honneur, les dieux et les hommes, s’est substitué le dégoût moderne et lyrique de Polémos. C’est aussi que la guerre a changé, s’est muée en une barbarie qui ne répond à aucune règle ni aucun code. L’art que les traités anciens voulaient décrire a disparu avec sa technique et son langage pour ne plus devenir qu’un bruit et une banalité.
L’abjection de la guerre réside dans ce que la guerre s’est définitivement séparée de la paix, elle ne se tient plus comme ce qui appartient à la paix, comme la paix n’est plus dans la guerre. Chaque chose, chaque être séjourne dans son contraire et la poésie trace dans son expression le sentier qui distingue le même de l’autre, car l’être est contigu à l’être.
La guerre en Europe s’est effacée et délitée de la société et pourtant reste partout. Sans épopée, cette guerre ne produit plus de mausolée, les mémoriaux ne sont plus érigés dans l’espace public. La guérilla devenue permanente et diffuse donne lieu à la commémoration régulière, reste alors à la poésie la force de maudire la guerre, maudire ce qui est un souvenir qui s’efface au fur et à mesure des générations.
Didier Colpin pose cette question qui semble aujourd’hui anachronique, comment être encore pacifiste quand la guerre a changé de statut ?
Maudite soit la guerre, c’est aussi le cri, une plainte contre tous les dogmatismes, les prétextes qui servent de justification à la violence qui ne saurait en avoir. Poésie de l’allusion, le vers se fait chant. On entend en arrière plan cette musique aux accents de blues, une cadence lyrique qui dans l’alexandrin déplore le sang qui coule et noie l’espace contemporain. Mais le ton est aussi celui du rock ; le rythme plus court, coupé mais dans un balancement où
l’harmonie se donne comme un oxymore et comme le signe farouche d’une volonté de ne pas renoncer à cet idéal pacifique qui apparaît dans l’alternance régulière entre rimes féminines et masculines.
La facture classique du poème chez Didier Colpin est aussi l’expression la plus radicale de cette audace pour faire entendre à une époque où la guerre a changé de visage et le pacifisme est sans voix ce chant profond et indispensable d’un refus de la violence.
Parole salutaire, la poésie de Didier Colpin est une exigence d’intégrité contre toute forme d’intégrisme. Poétique rime toujours avec politique, notre cité ne peut lutter qu’avec cet indispensable inutilité que rappelle Nuccio Ordine en citant Federico Garcìa Lorca qui notait qu’il est imprudent de vivre sans la folie de la poésie. Cette même folie qui inspire le poète est sans doute parfois, comme c’est le cas ici, la trace d’une utopie essentielle, indispensable à toute société.

Rodolphe Dalle est un universitaire nantais titulaire d’un DEA et d’un CAPES en lettres modernes.
Membre fondateur de l’Association des Enseignants de communication en IUT, il enseigne dans les disciplines suivantes : Communication, sémiologie de l'image et Ressources Humaines.

Notons parmi ses thèmes de recherche : la Les théories de l’inspiration et l'imaginaire de la création artistique et littéraire.
Il s'intéresse plus particulièrement aux auteurs du 17ème siècle, aux œuvres de Marcel Schwob, Hervé Guibert et Bernard Noël.

Liste thématique (non exhaustive) de ses travaux et de ses publications :
- « Écriture et émotions à l'âge classique »,
- « Le déploiement de l'écriture chez Boileau »,
- « Discontinuité, plasticité et poétique : pour une herméneutique de la Vie de Morphiel démiurge. Notes sur l'inspiration de Marcel Schwob ».

Rodolphe Dalle est auteur de chapitres dans les ouvrages suivants (entre autres) :
- « Fiction du poétique et imaginaire de la ville »,
- « Littérature et communication ».

Il a également rédigé divers notices dans le
« Dictionnaire international des littératures » (Larousse)."
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"PREFACE Eve Baloutch

Comme un arrêt à une escale.
Comme un nouveau courant marin qui découvre une crique enchantée, secrète, sombre, je pose quelques mots avant de vous laisser entrer sur cette île, recueil poétique de Didier Colpin -Didier un copain- sur des photos/ images/ tableaux de Marie Leuret.
A moins que ce ne soit le contraire…
Magie d’une fusion…

C’est parce qu’ils aiment l’Art en melting pot qu’il m’a été demandé de le préfacer.
Big Dédicace !

Revenons à cette crique enchantée, où des grappes de fruits s’étirent, des grappes de beauté, de temporalité, de grâce, de musicalité, d’absurde, de belles grappes qui n’attendent que d’être goûtées.

Un point d’ancrage, à chaque poème, sur l’existence.
Beaucoup de sable, souvent, comme un leitmotiv avec, enlacée et coulante l’Eau.

Mais lorsqu’on écrit un message sur le sable et quoiqu’on lui dise, quelques flux et reflux de vaguelettes ne suffisent-ils pas à l’effacer ?

Le Temps qui passe et qui s’égrène, ce Temps qui nous unit, Didier, Marie et moi, qui nous pourrit, dans son implacable dialectique, et face auquel nous sourions.
Le temps, ce voisin qu’on n’aime pas, je n’arrête pas de courir après, jamais réussi à le rattraper.

Dans l’infini de l’univers, le Temps n’existe pas.

Ce qui existe ce sont les souvenirs qui nous permettront de séparer l’instant du début à celui de la fin, qui nous permettent de marquer cette unité de mesure de vie au fer rouge.

Et ce sont les mots, tous petits mots si doux, tous fous, qui nous permettent de marquer les pages au fer noir de nous envoler dans l’Esprit en les lisant.

« Comme un Eclair » cette émotion comme un miracle qui nous traverse ou qui nous tacle quand on est bouleversé quand on est retourné par quelques sens qui se traduisent en vibes (1) quand elles nous parcourent de haut en bas.

« Le poète chante le beau de la vie arc en ciel vibrant »
Sous un timing serré où la fin est message…
Je me retrouve dans « Emotion Pure »
Car mes toiles, elles aussi, peuvent aussi déchaîner les incompréhensions.

A quoi ça sert ?
A rien. T’inquiète !
Qu’est ce que ça veut dire ?
C’est à toi de le trouver si le sens trouve un écho en toi…

Même si on n’est pas de la même génération, nous avons cela en commun, Didier, Marie et moi.

Uppercut d’émotions, flow funky qui t’embarque
Clairière enchanteresse,
Couleurs ou Mots
Comme un battement d’aile de lettres un peu perdu, ou presque, qui s’attachent.

Ce poème, comme un collier d’alexandrin, j’aime le porter
Autour du cou de mon âme
Comme dans « longue robe blanche »
Celle que j’ai jamais eue (lol)
J’aime le porter pour sentir le parfum « Fleur de l’intellect (...) impactant tout notre affect
(…) Même dans ma petitesse, Elle t’habille en altesse »

Didier nous offre ainsi un jardin éclectique, où des bulles couleur de vie côtoient des bulles couleur de mort, ces mots soufflés comme du verre, qui s’associent et qui nous parlent en alexandrin et qui nous troublent.

Des poèmes qui cherchent à rétablir une forme d’harmonie, un Silence, un espace de ressenti, Calme, Si nécessaires dans nos vies chaotiques.
Qui nous rappellent aussi notre misérable médiocrité « Ainsi meurt l’existence, dans son si peu d’importance (…) immobile temps langueur assassine »

Derrière mon bureau, l’écran cracheur d’ondes
Je suis en train de dessécher
Et puis,
Une réception,
Un double clic,
Et l’enveloppe du mot hydrate
Je suis mieux,
Ces lettres qui roulent au fond des yeux
Qui tournent en mots de flot
Qui bouclent en poésie
Chouette
Doux vers
Collier de pierres brutes
Fines ou précieuses
Non, même les brutes sont précieuses
Sous ma peau d’âne, jamais vendu mon âme
Mais j’aime les bijoux
Ces poèmes comme des bijoux
Dans une boîte qu’on ouvre quand ça ne va pas
Au détour de l’absurde
Qui réconforte
On aime ça
Qui fait partir en voyage
Dans un endroit mystérieux
Pas si loin
Un espace magique, fluide et brillant.

Même sans virgule, je bascule.
Je me prends les pieds dans un alexandrin
Et c’est bien.
Les mots valsent sur la vibe
Interlude poétique chez ce poète
Je rédige en mode slam
J’entre en lecture comme dans une église
Et je vous conseille d’y rentrer.

(1) Vibe : « avoir de bonnes vibrations »


« EVE BALOUTCH est un artiste actif tant sur le marché local qu’international.

Fille d’Essacq Baloutch, né à Kaboul, qui vécut vingt ans en Afghanistan avant de venir s’installer en France et auteur de plusieurs livres, la jeune femme a été passionnée par les arts plastiques dès sa scolarité.

À 15 ans, elle peignait son premier tableau et a vite trouvé son concept personnel, le Cris’Art, réalisé par l’utilisation de matériaux de récupération. Anciennes toiles, timbres-poste usagés et peinture de bâtiment se superposent, s’effacent, se rejoignent, pour recevoir des projections de couleur.

‘Chaque tracé rapporte un conte, chante une histoire, donne un sens à l’absurde, j'adoooore le Beau Chaos, j’entretiens un rapport charnel avec la matière couleur’ souligne Eve Baloutch. »

(Sources : Journal « Le bien public »/ Galerie « Artmajeur »)"
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"Préface de André LE DÉLÉZIR

Être poète, c'est avant tout croire aux forces du Dire. C'est aussi, et pour certains, premièrement le Ressentir. Être poète, c'est donc dire un ressenti, sans exclusion pour autant des pensées qui lui sont liées.

Visiblement, Didier Colpin aime le Dire. Il aime les pensées. Ce qui fait sa poésie principalement d'intention. Avant tout didactique. Elle veut avertir, soutenir, affermir le lecteur, son confident et frère. Pour cela, elle se fait généralement discours. Qui argumente et développe. Syntaxique. Assertorique aussi, elle affirme. Le poète se fait ainsi généreusement donneur de leçon. Et pour servir le propos, Didier Colpin use de factures classiques. Il aime écrire selon la versification, façon Baudelaire ou Hugo. Il suit le vers, trouve la rime, après la marche comptée des pieds. Il aime la figure (rhétorique) et offre au lecteur des bonheurs d'expression.
Jamais en vain.
C'est pour dire les raisons de se réjouir, ou bien de s'inquiéter. Car Didier Colpin n'écrit pas pour ne rien dire. Ni pour dire un seul aspect de nos réalités.
D'abord il dit la positivité. Vie, Beauté « essentielle » (1), Chanson, Art, Nature et Culture à l'unisson, Sensualité (sans cacher ce « sein » poème 1287), Valeur du Lien, ce « jardin chaleureux » (1). Tels sont quelques-uns des thèmes abordés. Ainsi préfère-t-il se laisser porter par « ce qui perce notre hiver comme une jonquille », louer la face heureuse de nos parfois si tristes existences. Car « le sombre de la nuit camoufle une fenêtre ».
Mais Didier Colpin sait aussi les duretés de la vie. Voici en contre-chant, le négatif du beau cliché. Manque et Disparition, Ephémère de tout. Vanité de l'ego, « son orgueil, un verrou » (1), de l'être même en son désir de permanence, puisqu'il « n'est que jointure des deux néants » (1), Négation d'autrui car « l'homme est un danger » (1). Rien de naïf donc : la lumière ici a sa part d'ombre.
On pourrait penser à une poésie de ce fait s'installant magistrale. Mais le poète sait aussi les faiblesses de nos raisonnements, de nos ratiocinations, du « pauvre petit cerveau » (1), de son obscurantisme, de sa versatilité, et le risque du discoureur, « bavard grandiloquent » (1).

Voici pourquoi il fait le choix de l'Art. Au commencement, certes, est la Parole. Dans et au bout du texte, voici désormais le chant, la danse. Et la tâche de tout un chacun : « De votre feu sacré, soyez le chorégraphe » (1). Il y va de l'acte du poète comme d'une thérapie, la recherche d'une issue mieux qu'acceptable. Face aux faiblesses de toute affirmation, « l'affirmatif, un vrai miroir d'ego », (1), Didier Colpin oppose la résistance du poète, « plumes vivantes » (1), la libération par le Haut, par le Beau. D'où la prolixité de son écriture.
Chaque jour un poème.
Et l'on pense au «Nulla dies sine linea » (aucun jour sans une ligne) d'un prédécesseur. La poésie devient alors hygiène de vie, qui fixe un cap (lieu) et un emploi (du temps). Ce qui explique le volumineux recueil.

Au fond, la poésie est pour Didier Colpin, aussi et peut-être surtout, un accès à la part animale, végétale, « Si j'étais un arbre », (1) et gratuite de chaque homme, « un partage, un échange ignorant le calcul » (1). Pour approcher de notre « Désirable Bêtise ». Une façon de s'approcher de l'ange en retrouvant la bête.
Être poète, c'est Dire, Ressentir. Dire le ressenti. C'est in fine faire ressentir son dire. D'où la question du style, à chaque jour qu'il faut recommencer.

(1 ) Extraits de poèmes…

André LE DELEZIR est né à Auray le 9 juillet 1949.

Il étudie à Rennes les Lettres classiques (français, grec, latin), diplômé Licence, Capes et Agrégation. Il goûte au Droit (Licence), à la philosophie (Licence).
Il est ancien élève de Sciences Po Paris. Parallèlement à son activité d'enseignant, il a exercé la fonction de correspondant de presse (dont pour Ouest-France).
Il pratique la photographie depuis de nombreuses années. A son actif, plus d'une vingtaine d'ouvrages en tirage confidentiel (dont "Ici l'Ombre" et "Reliques"). Il a exposé à Rennes (Image publique), Dol de Bretagne (Mpi), Montjean sur Loire, à Komarno (Slovaquie) et Komarom (Hongrie).

Voilà les mots présentant son site (La photo à l'ouest André LE DELEZIR) :
Mes « images, je les nomme ICÔNES. Elles ont du byzantin, où l'on voit ce qu'on croit. Et si Narcisse se retrouvait sans le miroir des eaux ? C'est ma façon aussi de faire de la photographie moins souvenir qu'avenir de vision. Et de donner forme humaine à la poussière du chemin. Avant d'en redevenir un grain. Et peut-être pour un autre ICÔNES ».
Mots qui respirent une bien belle poésie…"
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"Préface François FOURNET

Définir une œuvre poétique n'est pas un art aisé…
Il s'agit de recueillir l'essence d'une dimension, de contenir le nectar des mots au sein du petit alambic d’une pensée. Celui qui n'a pas vécu dans les habits du poète peut-il prétendre en restituer la vie ?
Le souffle de l’inspiration est issu d'un prisme complexe où tous les frissons d'un cœur dévoilent non pas la beauté d’un vitrail mais... le sang de l’artiste. Les clameurs de son cœur ne peuvent être reçues sans s'immerger dans l'intégralité de l'œuvre.

Didier Colpin possède un sens profond des valeurs de la nature humaine. Il voit les apparences et sait les traverser pour percevoir la réalité de l'être qui se protège bien souvent ou se cache derrière un masque.
Le poète est alors en émotion devant l'enfant qui ne peut encore imaginer la cruauté d'un monde dont l'indifférence, l'individualisme et l'ignorance meurtrissent un univers qui se destinait à la beauté. Cela le désole et le blesse... Comment une si belle création peut-elle être à ce point méprisée !?
Philosophe, amoureux des valeurs profondes qui se perdent, Didier Colpin ressent intensément la relativité de nos bonheurs fragiles et menacés. Il voit, en éprouvant cette existence si frêle, l'implacable étau du temps… Le temps qui nous emporte irrésistiblement vers notre fin, comme les feuilles d'un arbre qu'un automne détache et fait tournoyer dans leur inévitable chute. Son regard est inquisiteur, mais juste et généreux, car c'est un regard qui aime ce qui est noble et pur.
Didier Colpin est le savant des réalités intimes et nous invite à en voir les combats et les menaces.
Un verbe fort qui désigne les passages de l'existence comme un grand peintre sait tracer les lignes de l’univers !
Un verbe juste et riche dont la forme classique nous guide avec majesté dans un monde à redécouvrir…

Que dire de plus ?
Simplement qu'il s’agit d'une grande poésie…
D’une belle poésie qui a le pouvoir d'embellir un regard...
Laissez-vous emporter par la magie de cette dernière qui resplendit comme un fleuve où rayonne le ciel.
En ce qui me concerne, c’est avec ravissement que je me suis plongé au sein de son œuvre. Et je l’en remercie…

François FOURNET
4 janvier 2019-01-04

François Fournet connait très vite la passion des mots puisqu’à l’âge de 9 ans, après avoir écouté une poétesse russe, Vala, il écrit son tout premier poème. Remarqué par une lauréate de l’Académie Française, Solange de Bressieux, celle-ci est devenue son guide littéraire.
Ancien élève du Vieux Colombier, sa passion pour le Théâtre le fait monter sur la scène du Théâtre du Gymnase en 2009, du théâtre de Nesle en 2010 et présenter un one man show au Printemps de Bourges 2010. L’humour, la fantaisie et la tendresse sont ses couleurs dominantes. Sa participation à plusieurs émissions de télévision le fait connaître des médias. Ses activités théâtrales de jeunesse l’auront aidé à dire la poésie et prêter sa voix à de nombreux poètes. Il a joué dans des lieux aussi divers que le théâtre du Gymnase à Paris, l’Eglise de la Madeleine ou l’Université de Nantes.
Il a réalisé avec jean Christaki de Germain un spectacle poétique et musical sur la vie de saint
François d’Assise, dont il est en partie l’auteur et l’interprète.
Entre autres…
Notons deux influences majeures : Arthur Rimbaud et Jacques Brel.

Œuvres :
Pour que vienne le Printendre,
Le Reflet et l’Immensité,
Celle que j’aime.

Quelques prix
1980 : premier prix de poésie mystique VILLEHARDOIN
1985 : premier prix VICTOR HUGO
1990 : prix de la fondation au PALAIS DU LUXEMBOURG
1992 : one man show ‘ESQUISSE ESCLAFFE’
1992 : lauréat du concours de l’OUVRE BOITE pour son recueil ‘POUR QUE VIENNE LE PRINTENDRE’
1994: premier prix pour une pièce de théâtre par L’OUVRE BOITE
2002: premier prix ATHANOR
2005 : premier prix de philosophie par POESIE EN VEXIN
2006 : premier prix CHARLES PEGUY au concours international RICHELIEU pour le poème ‘RESPIRE’
2006: premier prix du cercle AMELIE MURAT pour le recueil ‘REVE INUIT’2006: grand diplôme d’honneur des APOLLONS D’OR Pour le recueil ‘VORACE D INFINI’ (thème: l’univers inuit)
2006: premier prix de l’ACADEMIE RHODANIENNE DE POESIE (association franco-suisse) pour le recueil ‘REVE INUIT’
2006: premier prix du concours MAURICERIGUET pour le recueil’ LE REFLET ET L’IMMENSITE’ (Thème: l’univers inuit)
2010: premier prix du concours international caritatif Richelieu
2011: grand diplôme de l’UPF
2011: Premier prix poésie libre de l’UNICEF
2012: grand diplôme de poète émérite de l’UPF( forme fixe)
2012: Premier prix poèmes courts et haïkus de l’UNICEF"
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"Préface Stephen BLANCHARD

La notion de « liberté de conscience » est souvent mal comprise en étant réduite au for intérieur, simple fait de penser ce qu’on veut sans l’exprimer publiquement. C’est évidemment insuffisant, car personne ne peut savoir ce qui « se passe dans la tête » d’une autre personne... Il s'agit d'une liberté publique de conscience.
Il faut noter que la notion de « conscience » est marquée par l’origine latine du mot, co (cum) scientia, qui signifie connaissance partagée, voire confidence ou complicité. Cette étymologie met en évidence la valeur partagée de l’acte moral, ainsi considéré dans la conception classique. Ce dernier n’est pas subjectif et privé, mais objectif et collectif. La notion est donc ambivalente : elle correspond à la fois à la connaissance intime que le « moi » a de son propre état, de ses idées, de ses impressions, et à la faculté de discernement du bien et du mal, ainsi qu’à l’appréciation de la valeur morale des actes et des situations. Dans les deux cas, la conscience désigne un « lieu » intérieur (source de l’identité personnelle, ce que les juristes appellent « le for intérieur », lieu où l’on juge et décide, « en son âme et conscience »). Alors que la « connaissance » articule les relations mentales avec le monde, la « conscience » dans la réflexivité, caractérise le sujet face à l’objet : l’être humain en tant que siège d’un savoir sur lui-même.
La « liberté religieuse » découle de cette liberté de conscience.
Il va sans dire que cette liberté individuelle de penser ne doit engendrer ni violence ni totalitarisme
Didier COLPIN décrit tout à fait bien dans sa poésie ses craintes quant au devenir de notre humanité… Toutes les grandes civilisations ont connu, de l’Espagne à la France, de l’Italie à la Perse, de la Chine à l’Amérique nombre d’atrocités renouvelées au fil des siècles, car le glaive persiste, toujours omniprésent, et de nombreux crimes au XXIème siècle sont encore impunis. Didier COLPIN a ce « sentiment de nausée » car « l’avenir peut frémir » lorsque le peuple impuissant assiste aux attentats religieux. Et pourtant toutes les religions devraient adopter des paroles de paix conformément aux paroles du cœur « frères, aimez-vous les uns et les autres ».
Au sein de son recueil reviennent souvent les mêmes mots : fanatisme, hérétique, fatwa, dictatures, autoritarisme. Je peux comprendre le désenchantement de l’auteur sur l’ensemble des « religions » et son envie de connaitre des lendemains meilleurs, entre « l’ordre moral » et la « décadence ». Il le dit lui-même : « l’histoire se répète » inlassablement et pendant ce temps-là, « de quoi Dieu rêve-t-il ? ».
Didier COLPIN cherche l’espoir, une lumière, un déclic qui pourraient changer la face du monde. Son constat n’est pas exhaustif. Il souffre à la manière d’un opprimé parce qu’il est dans l’incapacité de « changer l’eau en vin »…

Stephen BLANCHARD, Président de l’association ‘Les poètes de l’amitié – poètes sans frontières’ et Directeur de la revue internationale ‘Florilège’ a une “(…) implication de tous les instants dans ce qu'on appelle ''la chose publique'' usant de ses dons de comédien, de chanteur, photographe, de conteur, en faveur de l'enfance ou de la personne âgée. Acteur du bien public en général, le poète Stephen Blanchard, plein d'ardeur et de feu, se déploie dans tous les domaines du bénévolat. (Médaille d'or de la jeunesse et des sports et du bénévolat en 2014, Responsable de La Société d'encouragement au bien.) Il serait difficile d'énumérer toutes ses actions civiles humanitaires. Il n'est que consulter le Net pour découvrir l'ampleur de sa création poétique et artistique, les revues, les concours de poésie, les spectacles qui donnent à cet humaniste l'espace nécessaire à ''ses ailes de géant'' qui comme celles de « L'albatros » de Baudelaire, l'empêcheraient de marcher s'il ne pouvait les déployer. De l'aveu même du poète, son action en faveur des autres restreint d'autant le temps qu'il pourrait consacrer à sa création poétique qui est néanmoins riche et reconnue par de nombreux prix littéraires ; mais rassurons-nous, la plume est toujours là , le cœur toujours chaud et l'esprit toujours vif. D'autres œuvres ne manqueront pas de surgir par la force des mots qui, chez Stephen Blanchard, sont des météorites venues d'un esprit créatif que nul ne peut freiner (…).
Jeanne CHAMPEL-GRENIER”

Stephen BLANCHARD est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages comme :
« Ainsi faut-il » préfacé par Yves Fred Boisset,
« L'éveilleur de mots » préfacé par Laurent Bayard,
« Débiles visés » préfacé par Jean Gelbseiden,
« Survitudes » préfacé par Michel Lagrange."
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