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Citation de okka


p.55.
J’ai commencé par lire tout ce qui s’était publié à propos de « Charonne », puis consultant les archives des journaux à la Bibliothèque Nationale, je suis tombé sur la date du 17 octobre 1961, qui marque le plus grand massacre d’ouvriers, à Paris, depuis la répression de la Commune, en 1871. il m’a fallu du temps pour prendre la mesure de l’événement, pour comprendre l’ampleur du refoulement. Peu à peu, la station de métro « Charonne » a laissé la place à la station « Bonne-Nouvelle ». Une correspondance qu’il m’aura fallu vingt années pour parcourir.

J’ai suivi dans les journaux du temps passé la litanie des morts anonymes . Chaque jour de ces terribles mois de septembre, d’octobre et novembre 1961, à la page des faits divers, quelques lignes non signées :

« Les cadavres de trois Algériens ont été repêchés au pont de Bezons. La police a ouvert une enquête. »

« Un promeneur a découvert le corps d’un Algérien dans un taillis au bois de Vincennes. »

Articles anonymes sur des anonymes. On leur avait ôté la vie, on effaçait leur nom. Et c’est en réaction à cette amnésie volontaire, organisée, que les premiers chapitres de mon livre titré Meurtres pour mémoire se sont appelés Saïd Milache, Kaïra Guelanine, Lounès Tougourd.
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