Il suffirait, détaille-t-il d'un air docte, d'inventer de toutes pièces un auteur américain à scandale. Noir et alcoolique de préférence. Et victime de la censure de son pays, bien sûr. Admettons maintenant que ses textes – plein de sexe de violence -, à défaut de sortir aux États-Unis, trouvent en France un éditeur assez farfelu pour les publier. Disons, par exemple, les Éditions du Scorpion – chez qui la publication de littérature inconvenante passe pour une occupation respectable. Eh bien nous aurions là tous les ingrédients pour fabriquer notre best-seller.
Aux fins de parfaire le subterfuge et de ne négliger ni l'absurde ni l'ironie de la manœuvre, Boris, dans un sourire, propose d'endosser le rôle de traducteur.