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3.95/5 (sur 69 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1981
Biographie :

Dimitri Kantcheloff est né en 1981 à Lyon. Il a travaillé de nombreuses années à Paris dans la publicité et la communication.

Installé depuis 2014 dans le Var, il savoure la tranquillité et la grandeur des paysages hors de l'effervescence touristique. Un décor idéal pour raconter les effets de l'homme et de la modernité sur la nature.

"Supernova" est son premier roman, paru aux éditions Les Avrils.


Source : https://www.lesavrils.fr/auteur/dimitri-kantcheloff/
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Dimitri Kantcheloff présente "Vie et mort de Vernon Sullivan", paru chez Finitude. Ce livre retrace l'histoire vraie d'un Boris Vian qui a 26 ans et voit un prix littéraire lui passer sous le nez, un prix qui lui aurait permis de quitter son emploi d'ingénieur pour se consacrer à l'écriture à plein temps. Il se lance alors le défi d'écrire un best seller en dix jours pour un ami éditeur dont la maison menace de fermer. C'est ainsi qu'est né "J'irais cracher sur vos tombes" qu'il écrira en quinze jours, un pastiche de roman noir américain publié sous le pseudo de Vernon Sullivan dont le succès fut aussi controversé que fulgurant et le suivra pour le pire et le meilleur jusqu'à son dernier souffle. Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il lui faut donc négliger l’acharnement de la presse, les attaques du Cartel d'Action Sociale et Morale, et les risques d’un procès à venir; faire fi de son éviction de chez Gallimard et de son incapacité à se faire accepter par le milieu littéraire de Saint-Germain; négliger son cœur malade et sa vie de condamné; oublier, enfin, les échecs pathétiques de Vercoquin et le Plancton puis de L'Écume des jours, inlassablement ignorés par la presse et les libraires. p. 100
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La nuit, il se lève pour s'enfermer dans la salle de bains, reste là, debout et immobile, fixe longuement son reflet dans le miroir comme s'efforçant à résoudre un problème insoluble.
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Les voilà d’ailleurs, coupes à la main et fourberie plein la bouche, songeant à l’épatante mystification de Pierre Louÿs: Bilitis, jeune poétesse grecque de l'antiquité dont il prétendit avoir traduit les poèmes érotiques, écrits parfaitement fallacieux pour lesquels il produisit, afin de berner jusqu'aux plus grands spécialistes, des extraits non-traduits et des références bibliographiques imaginaires — stratagème dont il nous faudra reparler plus tard.
Puis, c'est au tour de Mérimée, que Georges, entre deux gorgées de pétillant, évoque avec amusement: celui-là, soucieux de se faire passer pour une autrice de théâtre espagnole, alla jusqu’à se grimer en femme sur quelque photographie afin d’assurer le subterfuge.
Mais nos amis savent aussi les erreurs à éviter.
Comme ces Lettres à sa fille de Calimity Jane, sorties cinq ans plus tôt; œuvre dont l'authenticité vint se fracasser contre l’analphabétisme vraisemblable de sa soi-disant autrice.
Le canular, en vérité, est un jeu sérieux.
Qu'il s'agisse de garder le secret, d'organiser la sortie du roman ou de préparer l'appétit de la presse pour le scandale à venir, Boris et Jean savent le travail immense qui les attend encore, Ils savent aussi les inévitables interrogations, les critiques et les suspicions que pourrait engendrer le succès. Le moment n’est ni à l'improvisation ni au dilettantisme.
Mais enfin, commençons tout de même par fêter ça; on aura bien le temps de se mettre au travail plus tard. p. 47
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(Les premières pages du livre)
Né en 1946, Vernon Sullivan vécut épisodiquement jusqu’en 1959 ; ce qui explique sans doute la brièveté de sa biographie. La vie, cependant, lui laissa le temps d’écrire quatre romans, dont certains furent adaptés au cinéma, au théâtre ou en bande dessinée.
Ne cherchez pas de tombe à son nom. Ni pour vous y recueillir, ni pour y cracher. Vous n’en trouverez pas.
D’aucuns, d’ailleurs, réfutent jusqu’à l’existence même de Sullivan.
Ce serait faire bien peu de cas de ce récit.

1
Reprenons depuis le début. 1946, donc.
Le 25 juin, pour être précis.
C’est un mardi et Boris Vian s’emploie à quelque activité à l’Office Professionnel des Industries et des Commerces du Papier et du Carton.
Sa longue silhouette roide est penchée sur la table de travail. Son air, qu’un teint have exagère, semble sérieux.
D’un index sûr, il gratte son menton, ce qui n’est pas sans ajouter à la gravité de la tâche.
Tout, autour de lui, s’agite : ingénieurs falots et secrétaires sans grâce, petits chefs aux complets-vestons grisâtres, on va, on vient, comme les idées dans l’esprit de Boris, la poésie en moins.
Lui ne bouge pas, s’applique à rester concentré.
Nul ne sait à quoi il s’occupe – à vrai dire, ça n’a pas l’air passionnant – mais il tient manifestement à ce que ce soit bien fait.
Aussi le laisse-t-on triturer les instruments de mesure et les appareils de calcul qui occupent son bureau, raturer les documents administratifs et les brouillons au dos desquels il a pris l’habitude de griffonner, entre deux réunions, des poèmes et des nouvelles, des idées de romans et toute une
panoplie de personnages aux faux airs primitifs.
Mais cela ne dure pas ; le téléphone, déjà.
Oui, répond-il, bien sûr, ce sera fait... bien sûr, répète-t-il comme pour rassurer cet interlocuteur dont on ne sait rien, sinon, à la déférence de Boris, son importance
dans la hiérarchie de l’entreprise. C’est entendu, mes hommages à Madame.
La conversation expédiée, il retourne à ses calculs, a tout juste le temps de gribouiller un schéma ou deux.
Mais le téléphone, encore.
Cette fois, c’est Raymond.
Queneau.
Le mentor.
On ne présente pas le grand écrivain. D’ailleurs, lui-même n’en prend pas la peine. Je suis désolé, se contente-t-il d’annoncer en guise d’introduction.
Et puis, chose rare, Raymond cherche ses mots, bafouille, pas peu gêné par la situation, et c’est bien le moins quand on sait ce qui vient d’arriver.
Après avoir fait accepter chez Gallimard, en début d’année, les deux premiers romans de Boris – Vercoquin et le Plancton ainsi que L’Écume des jours –, il tenait pour acquise l’attribution à ce dernier du Prix de la Pléiade. Il avait assuré le jeune auteur du soutien de l’entièreté ou presque du jury : Malraux, Éluard, Arland, Camus, Sartre et Paulhan – le directeur de la NRF. Tous avaient promis
leur voix pour récompenser le meilleur manuscrit de l’année. On en était même venu à se demander s’il était nécessaire de réunir tout ce petit monde pour délibérer tant le résultat passait pour joué d’avance.
Mais voilà, si Queneau prend la peine d’appeler en pleine après-midi de cette voix un peu serrée, ce n’est pas pour annoncer de bonnes nouvelles.
Boris se tend, attrape un élastique dont il entend, par l’action de ses doigts étirant puis lâchant la chose, se servir pour calmer ses nerfs, écoute.
Vois-tu, annonce Raymond, il s’est produit lors des délibérations un événement, disons, inattendu.
Vian observant un silence, Queneau poursuit. L’abbé Grosjean, dit-il, qui comme tu le sais est un ami de Malraux, a passablement intrigué auprès de celui-ci et de Paulhan afin que les jurés attribuent le prix à son recueil
de poèmes.

Silence, toujours, face à quoi Queneau rappelle son indéfectible soutien, tout comme celui de Sartre, bégaie une excuse convenue, se maudit d’avoir pu se montrer aussi inconséquent, croit bien faire en déplorant les
arcanes du milieu littéraire, ses manigances, ses entourloupes, s’indigne du comportement de la bande à Paulhan, fulmine, enrage, pérore tant que Boris ne
prononce toujours pas le moindre mot.
Et s’il se tait, ce n’est pas qu’il n’ait rien à dire. Non.
C’est qu’il ne peut s’empêcher d’embrasser d’un regard morne ce bureau qu’il s’imagine tout à coup ne jamais pouvoir abandonner : ingénieurs falots et secrétaires sans grâce, on l’a déjà dit, petits chefs aux complets-vestons grisâtres, donc, qui lui font tout à coup l’impression d’un écosystème carcéral à peine amélioré.
Il s’efforce de ne pas s’énerver, au moins de n’en rien laisser paraître – après tout, il sait ce qu’il doit à Raymond –, abrège la conversation – formules de politesse habituelles, sans aller, n’exagérons rien, jusqu’aux remerciements –, raccroche ; alors, un mélange de tristesse et de haine s’empare de lui.
On a beau être pacifiste, on ferait tout de même bien sauter, juge-t-il, tous ces gendelettres sur une belle petite bombe atomique.

2
Mais enfin, Boris n’est pas du genre à se lamenter sur son sort. Lui qu’on afflige d’une éternelle bonne humeur a trop d’autres choses à faire, à vivre, à penser.
Il quitte le bureau, rejoint l’appartement de la rue du Faubourg-Poissonnière, promet à Michelle de se préparer au plus vite pour ce soir, au lieu de quoi il s’installe à son secrétaire, tire un brouillon et couche les premières lignes d’un poème un rien vachard qu’il intitule « Je n’ai pas gagné le Prix de la Pléiade ». Il y moque la fourberie de Paulhan, les incommodantes flatulences de celui qu’il
renomme Marcel à relents, et son besoin de vengeance à peu près satisfait – tout du moins pour le moment –, attrape sa guitare-lyre sur laquelle il aurait volontiers composé une mélodie ou deux si Michelle ne l’en avait
empêché.
Mais on est déjà très en retard et il faut encore faire dîner le jeune Patrick – dit Pat, dit Petit Bison, dit Bisonneau – avant de le confier à sa grand-mère ; ce n’est pas le
moment de traînasser.
Boris se contente de passer un coup d’eau sur son visage, se presse, et tant pis pour son costume, il gardera celui du bureau – coton léger et anthracite aux fines rayures gris clair –, prend soin néanmoins de changer sa
cravate noire pour un motif plus gai.
Michelle, elle, a sorti la petite robe bleu ciel qui s’accorde si bien à ses cheveux blonds et sa joie de vivre.
Boris la contemple un instant, troublé par ce sentiment un peu niais de se trouver si heureux de partager sa vie, son mariage et son fils, avec une femme aussi merveilleuse.
Bientôt, ils descendent la rue du Faubourg-Poissonnière jusqu’aux Grands Boulevards, d’où un tramway-bus, en attendant de pouvoir enfin, un jour, se payer une bagnole, les emmène à Saint-Germain-des-Prés.
Sur la terrasse du Flore, les Vian commencent par saluer Sartre et Beauvoir, accaparés par leurs travaux respectifs.
Jean-Paul, à moins que ce ne soit son air habituel, semble d’humeur nauséeuse ; peut-être cette histoire de récompense qui lui reste, lui aussi, en travers de la gorge.

Il accueille Boris et Michelle d’un mouvement de tête, sans un mot, bourre sa pipe de tabac, puis, d’un geste de la main, les invite à s’assoir.
Simone tente un sourire, propose un drink ; ce n’est pas de refus, et l’occasion d’un premier Martini.
On évite, comme il se doit entre gens de bonne compagnie, d’évoquer cette pénible histoire de Prix de la Pléiade et, l’alcool aidant, Sartre se détend un peu. D’autant que
d’autres amis rejoignent vite la tablée, des filles surtout, et des jolies, ce qui n’est pas pour déplaire au philosophe.
Sur ses lèvres pincées, on jurerait voir le début d’une moue amusée.
De quoi l’encourager – mais enfin, il en faut peu – à se lancer dans un exposé au sujet de ses théories existentialistes, prenant comme au débotté le premier garçon de café venu afin d’illustrer son propos ; idée qui n’est pas
sans captiver les jeunes femmes, à commencer par Michelle, ni exaspérer Boris. Il apprécie peu que le patron donne ainsi son intelligence en spectacle ; encore moins de ne pas être lui-même au centre de l’attention.
Il commande une nouvelle tournée de Martini et préfère se laisser distraire par l’agitation alentour.
Le soleil brille à donner des couleurs au gris de la ville.
Le quartier a tout de l’atmosphère provinciale. Les copains se répandent de terrasse en terrasse, rigolards, un verre ou deux à la main, arpentent d’un pas léger les rues pavées, ornées de platanes et de tilleuls.

Tous passent saluer le Bison, ainsi qu’on l’appelle ici, et trinquer à sa santé. Boris se mêle aux conversations les plus diverses, papote, plaisante, raisonne – ou inversement –, redit les blagues mille fois racontées, débat des heures durant au sujet des positions politiques de Camus ou de la composition du Show Burn – 2/3 de vodka, 1/6 de crème cacao, 1/6 de Cointreau, précise-t-il, soucieux, comme toujours, de la rigueur des choses lorsqu’il s’agit de se distraire.
Il en a assez bouffé, de la guerre, de l’occupation et du rationnement, de la peur et de la mort, des idées noires à plus savoir qu’en faire. Il ne demande qu’à pouvoir
s’amuser à nouveau, s’oublier, prendre sa revanche sur cette Histoire qu’il n’a pas choisie. Alors, il fait du bruit, beaucoup, et ne se tait jamais vraiment que devant la beauté spectaculaire de Juliette Greco ; la voilà justement qui arrive.
Les frères d’Halluin s’installent à la table voisine ; c’est l’occasion d’un nouvel apéritif.
Le Major – qui n’a que peu à voir, sinon le sobriquet, avec un militaire – vous fait l’honneur de son passage ; une tournée de plus.
D’aucuns se contenteraient de ça pour toute soirée.
Mais pas Boris et Michelle. Pas plus que leurs amis.
Ils quittent maintenant le Flore pour les Deux Magots, où ils prennent soin de continuer à s’employer au même genre d’activités.

Après quoi, traversant le boulevard pour se rendre Chez Lipp, la petite bande se régale d’un bon repas pour à peine plus de 20 francs – il faut en profiter, ça ne durera pas.
Un dige
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À sa grande satisfaction, tous les ingrédients d’un succès annoncé sont réunis: titre provocateur, omniprésence de violence, de beuveries et de pornographie, dénonciation des mœurs et du racisme de l’ Amérique — thème d'autant plus osé que les États-Unis, et ce malgré la ségrégation raciale, l’anticommunisme ou la pratique assumée de la censure, jouissent à cet instant précis de l'Histoire, faut-il le rappeler, de l’honneur d’avoir libéré la vieille Europe du joug nazi. Et pour ne rien gâcher, l’aura mystérieuse d’un auteur inconnu, impalpable, interdit.
Tout cela augure du coup le plus parfait. p. 46
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Ma main s'est refermée sur sa gorge sans que je puisse m'en empêcher», titre ainsi Libération, citant un extrait du livre. À quoi l'auteur de l'article ajoute: « Ayant lu ces mots Edmond a étranglé Marie Anne», laissant peu de doute quant aux torts du romancier et de la littérature dans l'affaire - avec un tel niveau d'investigation, nul besoin de procès. France Dimanche, adepte des attaques les plus violentes, qualifie carrément Vian « d'assassin (par procuration) », comme on s’en prendra plus tard à Salinger, à tous ces lâches criminels cachés derrière leur machine à écrire, puis à la musique rock, aux dessins animés japonais, aux jeux vidéo...
À cette ambiance délétère, ajoutons la médiocrité affligeante de la plupart des papiers, prêtant ici à Kafka la paternité de l'ouvrage incriminé, égratignant là les noms des protagonistes, affabulant un détail macabre afin de corser le récit, ou ne résistant pas, tandis que l’étrangleur est retrouvé pendu dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, à l'idée d'un bon mot: «Edmond Rougé n'ira pas cracher sur la tombe d’Anne-Marie Masson.» Autant d'idioties qui ne sont pas pour rassurer Boris.
Ne manque plus que le retour des attaques de Daniel Parker — ça ne devrait plus tarder —, dont on imagine sans peine La délectation devant pareil spectacle. p. 93
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Mais l’endroit n’a plus rien du port de pêcheurs de l’époque. Les bicoques aux filets gonflés de poisson s’en sont allées, la criée s’est éteinte, il s’agit désormais d’un complexe de béton où s’entassent toutes sortes de bateaux de plaisance. Les lumières crépitent sur les chromes des yachts rutilants, sur les cuivres des voiliers aux peintures décaties. Ils attendent, en vain, d’atteindre un jour l’horizon.
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Pour ne rien arranger, la première face du 78 tours arrive à sa fin et précipite l'appartement dans le silence.
Il se lève pour retourner le disque sur le pick-up, revient à son baquet et, pour distraire son esprit, armé d'un savon de Marseille, frotte entre les orteils avec vigueur, s'attaque ensuite au dessus et à la plante de ses pieds, termine par le talon sans rien perdre de son ardeur. Afin d'éroder ce qu'il reste de callosités, il se sert d'une pierre ponce, et cure enfin ses ongles à l'aide d'une brosse imprégnée de jus de citron.
Si l'opération lui confère une hygiène podale irréprochable, elle concourt par-dessus tout à l'apaisement de ses angoisses ; méthode à ce point infaillible qu'il la privilégie même à la lecture de Montherlant ou l'ingurgitation de tartines au beurre nappées de sucre de raisin.
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Je vais te le faire, moi, ton best-seller ! Et sûr de son coup, il parie qu'il peut boucler ça en dix jours.
On sait Boris loufoque et un peu porté sur l'exagération.
Ce n'est pas la première fois qu'il s'emballe. Mais son idée n'a rien d'un gag, jure-t-il. Il a même une vision assez précise de ce qu'il conviendrait de faire.
Il suffirait d'inventer de toutes pièces un auteur américain à scandale. Noir et alcoolique de préférence. Et victime de la censure de son pays, bien sûr.
Aux fins de parfaire le subterfuge et de ne négliger ni l'absurde ni l'ironie de la manœuvre, Boris, dans un sourire, propose même d'endosser le rôle de traducteur.
On se serre la main, s'embrasse; on n'ira pas jusqu'à ouvrir le champagne, il n'est que 10h30. Mais le pari est lancé.
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Il suffirait, détaille-t-il d'un air docte, d'inventer de toutes pièces un auteur américain à scandale. Noir et alcoolique de préférence. Et victime de la censure de son pays, bien sûr. Admettons maintenant que ses textes – plein de sexe de violence -, à défaut de sortir aux États-Unis, trouvent en France un éditeur assez farfelu pour les publier. Disons, par exemple, les Éditions du Scorpion – chez qui la publication de littérature inconvenante passe pour une occupation respectable. Eh bien nous aurions là tous les ingrédients pour fabriquer notre best-seller.
Aux fins de parfaire le subterfuge et de ne négliger ni l'absurde ni l'ironie de la manœuvre, Boris, dans un sourire, propose d'endosser le rôle de traducteur.
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