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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Bolintin din Vale , le 14 janvier 1819
Mort(e) à : Bucarest
Biographie :

Après avoir fait des études à Paris, Dimitrie Bolintineanu rentre au pays et publie son premier recueil de poèmes en 1847. Il appartiendra au premier groupe d'intellectuels roumains qui préparent les événements de la Révolution de 1848 dans les Principautés roumaines. Très impliqué socialement, il écrit beaucoup et ses œuvres témoignent de son intérêt constant pour l'histoire du peuple roumain. Ses principaux titres restent les romans Manoil (1855) et Elena (1862).

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Bibliographie de Dimitrie Bolintineanu   (1)Voir plus

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Dimitrie Bolintineanu
La jeune fille mourante

Ainsi que le captif chante dans l'esclavage,
Avec les fers aux mains, un air plein de douceur ;
Ainsi que le ruisseau gémit après l'orage,
Moi, sur mon lit de mort, je chante mon malheur !

La fleur qui va périr se penche vers la terre,
Lorsque le jour est froid et le ciel nuageux,
Quand le soleil, ce roi puissant et solitaire,
Pâlit, quand le vent mord les vallons orageux.

Ainsi pesant sur moi l'amère destinée
Vient frapper sans pitié la fleur de mes beaux jours ;
Et comme un lis battu par la bise obstinée
Sur le lit du trépas je tombe pour toujours !

Au printemps de mes jours j'arrivais jeune et frêle,
Ainsi que la rosée aux rayons du matin,
Alors que sous les fleurs soupire Philomèle,
Et l'amère douleur me prend sur mon chemin.

Qu'il est cruel, hélas ! de mourir jeune encore,
Lorsque la vie est pleine et féconde en désirs,
Lorsque l'heureux oiseau chante au bois, quand l'aurore
Dit que ce monde est grand et n'a point de soupirs !

Qu'il meure, le vieillard qui lentement se traîne,
Triste et courbé par l'âge et pleurant le passé…
Qu'il meure, le captif sous le poids de sa chaîne ;
Qu'il meure, le mortel par le mal harassé !

Mais moi, comme une fleur après la pluie éclose,
Je ne quitterai pas mon voile virginal ;
L'amour et tendre et pur dans sa bouche de rose
Me garda vainement son baiser matinal !

Comme la feuille tombe au souffle de l'automne
Et que le vent emporte au loin sur le coteau
De mon front fuit la vie et l'espoir m'abandonne,
Je vois mes jeunes ans décliner au tombeau !

(Traduit par l'auteur)
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Dimitrie Bolintineanu
[N.B : « Michel au banquet » est une légende historique dont la traduction a été effectuée par l'auteur lui-même (cf. « Brises d'Orient » éditions Dentru, Paris 1866) et qui ne respecte donc pas rigoureusement la version originale en roumain. Michel le Brave, prince de Valachie (1593-1601), vainqueur de l'armée ottomane lors de la bataille de Călugăreni (1595), parvient à réunir pour une brève période, sous sa domination, les trois provinces roumaines. Victime d'une trahison, il est assassiné par son allié le général Basta.]

La lune s'élevait comme une sphère d'or,
Et l'armée au sommeil s'abandonnait encor.
Sur un sombre rocher, sous la céleste voûte,
Dans un banquet, Michel, silencieux, écoute ;
Il est assis à table avec ses capitans,
Et se rappelle encore le cours de ses beaux ans.
Quand l'espoir nous sourit, la vie humaine passe
Comme les fleurs des champs qu'un doux soleil efface.
Ainsi coulait le temps, et tranquille et joyeux,
Et les sombres soucis s'étaient éloignés d'eux.
La lune répandait sur eux sa clarté pure
Et l'auster caressait leur large chevelure.
On verse dans la coupe un vin couleur de sang,
On boit à la santé du prince tout-puissant.
Michel prend une coupe et parle de la sorte :
– « Ce toast, ô mes amis, à la mort je le porte !
Car la vie ici-bas, amis, sans liberté,
Est un jour sans soleil, une nuit sans clarté.
Ceux qui, malgré le jour, s'attachent à la vie,
Ne seront inspirer ni l'amour ni l'envie ;
Le Roumain ne veut point des champs vastes, sans fleurs,
Des jours longs et mêlés de tristesse et de pleurs.
Ainsi, le roi des airs, ayant l'aile brisée
Doit préférer la mort à cette vie usée.
Ainsi sont les Roumains, et j'aime mieux mourir
Que de porter le joug et vivre pour souffrir. »
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Dimitrie Bolintineanu
Le peuplier

J’avais un peuplier vert tendre
Comme émeraude dans ma vallée.
Que de passants se laissaient prendre
Par la nuit à le regarder !

Hélas, l’automne est arrivé,
Mon peuplier s’est effeuillé.

Si le prince qui nous gouverne
Avait voulu me l’échanger
Contre la couronne qui cerne
Son front comme un soleil doré,

Je ne lui aurais point donné
Mon cher peuplier desséché.

Par-dessus les rochers moussus,
Sa cime de loin me guidait
Si, dans quelque vallée perdue
La nuit, parfois, je m’attardais.

Hélas l’automne est arrivé
Mon peuplier s’est effeuillé.

La jeune princesse elle-même
En vain m’aurait, pour l’obtenir,
Permis sept années que je l’aime
Et baise sa bouche à plaisir,

Je ne lui aurais point donné
Mon cher peuplier desséché.

(Adaptation de Jean Rousselot)
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Dimitrie Bolintineanu
[N.B : « Mihne et la sorcière » est une légende historique dont la traduction a été effectuée par l'auteur lui-même (cf. « Brises d'Orient » éditions Dentru, Paris 1866) et qui ne respecte donc pas rigoureusement la version originale en roumain. Métamorphosée en sorcière, la mère d'un jeune soldat tué à la guerre jette un mauvais sort à son souverain, Mihne, tyran sanguinaire des Carpates. Ne pouvant transgresser les dernières volontés de son fils, qui refuse la vengeance, elle tente de se servir des démons de l'enfer afin d'attraper Mihne. Au terme d'une terrible cavalcade, ces démons sont sur le point d'y parvenir quand l'aube se lève les réduisant à l'impuissance. Les vœux du soldat sont ainsi exaucés.]

La vieille

– « J'ai promis de te dire, ô seigneur, l'avenir ;
C'était pour te contraindre, ô mon maître, à venir.
Écoute si tu peux : j'avais dans ton armée
Un fils dont la bravoure eut de la renommée,
Pur comme un ciel serein et beau comme la fleur ;
Pour lui seul je restais en ces lieux de douleur.
Il était mon seul Dieu ! Pour lui, dont j'étais fière,
Je me suis transformée en horrible sorcière.
Il est mort, il est mort ! Tu fus son assassin !
Veux-tu mon sang encore ? Tiens, frappe donc ce sein !
Des à présent ma vie est affreuse et flétrie.
Oh ! Que ne puis-je boire et ton sang et ta vie !
À son dernier soupir : « Mère » a dit mon enfant,
« Pardonne. » Contre moi son pardon le défend.
« Mais, as-tu toujours soif ? dit la sorcière à Mihne ;
Prends ce vase écumant dans ta main assassine ;
Meurtrier, bois le sang vivant de mon fils mort !
Qu'il verse dans ton sang le poison du remords ! »
[...]
La cime du rocher par degrés se colore,
Et déjà le jour luit !
La cohorte vaincue, aux rayons de l'aurore,
Retombe dans sa nuit.
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Dimitrie Bolintineanu
À ma lampe

Tu te consumes, lampe, en rayons lumineux
Comme je me consume à mon propre labeur
Qui voudrait éclairer ce pays merveilleux
Accablé de malheurs.

Lampe, semblable au tien le but que je poursuis !
Tu t’es rouillée à force d’être à mon service
Et moi, vais-je te le dire, à servir mon pays
Mon propre cœur s’épuise.

En vain tous ces efforts ! Comme jadis on voit
Les fils dénaturés aujourd’hui s’égorger
Et le pays courbé subir comme autrefois
Le jour de l’étranger.

Il n’éprouve pas même une douleur sauvage
Quelque honte à se voir humilier encor
Il ne sait même pas préférer au servage
La liberté des morts.

Ô, lampe, souviens-toi de ne laborieuses,
De nos amères nuits, où nous cherchions tous deux
Des chants pour enflammer son âme généreuse
De quelque noble feu !

Hélas, ces chants nouveaux, les vents les emportèrent.
Le pays ne les a même pas entendus.
Ses pleurs de sang se sont allés aux rivières,
Ses soupirs au vent confondus.

Le chant de liberté, qui peut le percevoir !
L’étouffe la clameur de tous ceux, maintenant,
Qui exigent de prendre à leur tour le pouvoir
Pour être à leur tour des tyrans.

L’âme pusillanime et le cœur impuissant
Se hâtent de frémir à ces ardents appels
Et c’est du même pas qu’errent serfs et tyrans
Dans une nuit mortelle.

Ô, lampe, éclaire encore une ode, un chant dernier !
Et si nous échouons, et si cela nous laisse
La preuve que plus rien ne saurait nous sauver
Je te mettrai en pièces.

(Adaptation de Jean Rousselot)
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Ah ! Mon amour, quels merveilleux endroits ! Quel plaisir de demeurer au sein de la montagne, loin des vanités humaines !

[Ah ! Iubitul meu, ce locuri minunate ! ce plăcere a lăcui în sînul munților, departe de deșărtăciunele omenești !]
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