Fermez les yeux et voyez-le. Il est seul, au milieu d'une grande clairière, dressé sur un rocher. Il tend son nez vers la lune, et dans ses yeux d'or se reflète la lumière de la vie et de sa sérénité à jamais enfuie Sa fourrure soyeuse, argentée, luit dans la pâle luminosité. De ce regard à la pureté d'abysses coule une larme....
...Pleure, pauvre loup, pleure sur ton bonheur perdu et ta liberté éphémère, pleure sur la cruauté des hommes, toi qui n'étais qu'amour pour les tiens.
..."Parvenue à destination, le carrosse s'arrêta, et Isabelle descendit en compagnie de La Mouche qui préféra l'escorter. Il demeurait vigilant même dans ces quartiers paisibles. En effet, les personnes croisées présentaient plutôt belle allure, et un calme inhabituel régnait aux alentours. Ceci contrastait avec les rues qu'ils venaient d'emprunter. A tel point que, plus d'une fois, Isabelle s'était sentie bien heureuse de se trouver dans un solide carrosse aux vitres fermées.
IL régnait une atmosphère fiévreuse, frisant parfois la pure folie : des hommes à pied ou à cheval, des paysans, des bouchers promenant leurs vaches, des carrosses. Ces individus à deux ou quatre pattes se croisaient, s'enchevêtraient et se coupaient la route, à grand renfort d'éclats de voix, de meuglements, de hennissements, de jurons proférés en patois campagnard ou en argot des coupeurs de bourse.
On appelait ceci d'une façon évasive : les embarras de Paris. S'y aventurer relevait certains jours d'une témérité suicidaire !
On dirait un coq de basse-cour et la doyenne de ses poules!