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Citations de Dominique Fourcade (26)


À René Char

Char, vous avez forcé l'éclair au nid, et sur l'éclair vous bâtissez.

Les dieux coiffent le masque à l'approche du poète, et leurs voies sont obscures. Mais vous, d'avoir un jour, sur votre face, senti passer le souffle de l'Insaisissable, vous n'avez jamais guéri.

Parmi la foule de besaciers, de chiffonniers et d'orpailleurs qui tiennent entre eux la cote des valeurs littéraires comme la cote mobilière, vous marchiez à grands pas vers vos lointains relais, sachant sur quelles pierres nues fut par instant posé le luth de l'Étranger…

Et l'on aimait, entre poètes, vous savoir là, sans autre signe d'élection que cet éclair au front. Et vos aînés vous savaient gré de tenir haut et ferme la torche d'athlète qui chemine : sachant à quelle orée de France vous vous étiez un jour levé, seul et sans maitre, au chant très sombre du loriot.

Pour vous, Char, mon affectueuse pensée, mon affectueuse confiance.

Saint-John Perse

(p. 13)
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Avenir déjà raturé ! Monde plaintif !

(p. 164)
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D'ailleurs qu'y ferait JE ? Au mieux JE est une harmonica méduse, vêtue d'un cache cœur. Un toujours faux masculin, un très peu plausible féminin.
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SEPTIÈME POÈME FANG YI


Quand tu en déchires sans bruit le tissu pour que respire
son étoile de quel côté du réel es-tu
De quel côté du réel est-elle
Bleu d'encre et seuil de l'émoi enfin détachés — clairs
sur les bords — il y a du rose un rose venteux au
bord des choses
Voisine d'une autre diaphane aussi voisine d'une autre
à paraître
Sans quoi nous serions sans indice des parois de la vie à
toutes les profondeurs
La zone conversationnelle est la zone qui contient les
fréquences propres à la communication humaine
Tu fermes les yeux tu touches et tu frissonnes tu n'as
pas touché pour frissonner tu touches tu frissonnes
tu ouvres les yeux tu touches avec les yeux
Tant de mots plus ou moins accentués courent sous les
doigts la phrase est ininterrompue
À la surface
Plus ou moins déchirée — quand le soir les distances
s'atténuent sans que rien ait été physiquement déplacé
reste une surface plate sans épaisseur pourtant volu-
mineuse est-ce que c'est ça
Plus ou moins calme c'est l'air qui fait plan

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PREMIER POÈME FANG YI


Le ciel pas d'angle je n'étais pas en alerte je n'ai à
aucun moment buté contre rien je pense avoir glissé
sur la terre sans que quelque chose se soit dérobé ou
a-t-elle défailli la ligne d'air qui me portait s'est-elle
dérobée faute que je l'aie assez clairement aimée le ciel
je ne m'attendais pas qu'il fût vert je n'avais pas songé
qu'il brûlât quand j'y ai été propulsé ni qu'il fallût dire
si c'était la terre ou le ciel puisqu'elle c'est lui d'où cascade
sans parole ce voile de rose quand je reviendrai et
même si je ne reviens pas je lui manifesterai mon
amour en repassant à travers elle masse de la pénétra-
bilité même la terre à bleuir à débleuir tout espace de
temps n'est qu'un moment d'une plus grande chose
comme quelques lignes du poème en glissant le long
de la courbe vers le haut les yeux pleins d'air je vois les
graines ce qu'il y a dans le ciel
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Ainsi par une nuit d’été, une nuit ou un petit matin d’été, la mort est venue accomplir une première formalité auprès de Simon Hantaï, non sans avoir toléré beaucoup de choses, et notamment qu’une œuvre magnifique, de grande ampleur, de toute beauté, attirante à jamais, se réalisât.
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Les trous noirs sont voyants dans l'espace noir
Les trous dans la façade le texte
Le corps noir
J'écris en ôtant aux mots leur peau
Je vise à la ressemblance du poème avec le textuel une fois la
peau enlevée
Les trous dans le seul corps la langue
Le tangible seul dans le tangible
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Une gifle – dans l’instant de l’entrée au camp, avant même la fouille au corps, totale s’évanouir. Ainsi est donné le la de la sécurité moyenne. C’est un moment où il y a beaucoup de souffrance à aimer la vie. Bien sûr une spécialiste est en charge, en somme une préposée, mais c’est presque un automatisme, ces gifles sont calculées depuis la nuit des temps (en fait, depuis qu’il y a espèce humaine), il y en a un stock sur l’étagère – ce sont vos joues qui sont sans précédent de témérité et de fraîcheur, au point que la gifle est étonnée et comme surprise. Je dois dire que vous les recevez comme personne.
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Aujourd'hui est un fauve .Demain verra son bond.
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Clé pour le présent : il y a un
groupe de racines voyelles + 1 qui
indique l'objet éloigné, le poème
sans doute, et qui est commun aux
mots IL, AUTRE, OUTRANCE –
UTTERANCE

I


ce IL qui est la figure du poème, la figure de l'éloigné
la figure de la parole, celle qui par essence va trop loin
la force même de l'autre, celui qui me manque le plus
et c'est quand j'en suis le plus proche qu'il me manque le plus

là, tout contre lui
serait-ce moi à jamais l'éloigné
et non l'autre

ce IL où se silhouèttent à la fois le seuil, le franchissement et la
   présence (la parole)

ce L qui est dans IL comme il est dans outrance et dans autre et
   dans utterance
sonnant magnifiquement là où il est
et dont aucune phrase ne dit ce que c'est


p.9
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Qu’y puis-je, si je vais par les allées du Musée sans audio-guide ?
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C'est à l'automne agis que l'artiste peint l'intérieur de son atelier, avec une vue sur la montagne à Collioure. Une toile éblouissante, d'une incroyable modernité.
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J'ai donc commencé par écrire un murmure en Univers cinquante-cinq corps onze interligné zéro c'est beaucoup plus plein plus affirmé plus impulsé plus nécessaire qu'un susurrement un murmure un solide une plénitude
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Nous ne sommes pas plus vulnérables ni plus courageux que nos aînés nous ne sommes pas plus émerveillables, mais nous avons supprimé une distance et du coup nous sommes rivés (la langue a changé et tout est enfin reconnaissable, méconnaissable reconnaissable, et il y a comme une grande irruption de présence).
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Éclatent au dernier jour comme la mort
Exposées calmes apaisées comme elle ouvertes à plat
C'est la vie qui fait le mystère rien d'autre
Débordantes comme la mort le dernier jour
Éclatent et cessent de boire
Les roses
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sans lasso autre que celui, mourant, que m’impose mon propre
lancer fantôme
sans fantôme autre qu’un flash se dessaisissant de toute ma vie
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Pour dire ce qui veut se dire je m’endors au volant. Mais sans créer d’accident. Mon village est à hirondelles. Grande capitale de celles. Leur chiffre enferme mon vertige – la folle émotivité de l’air, tous les passages possibles de l’effroi autour du nid.
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Que l'on se déchaîne ou que l'on se contienne on est un point du monde et cela est une extrémité.
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Souvent le questionneur, la questionneuse, me donnait l’impression de ne pas être en face, plutôt à côté de moi, impossible de suivre la trajectoire de la balle, ses ricochets sur les murs, avant qu’elle m’arrive dessus sous des angles impossibles, puisque je ne l’avais pas vue partir. Le squash c’est ça. Avec l’espoir et la crainte d’être poussé dans ses retranchements. Le dialogue fait dire des choses que l’on ne se dit pas à soi-même, en ce sens il est étonnant et irremplaçable.
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qui suis-je, moi pas vivant dans un train mort qui traverse le pays de part en part, et qui sont ces êtres aimés figés dans le même wagon, le visage contre la vitre, sinon tous les Ukrainiens de ma vie dans un train sans retour et dont je reconnais la scansion sur les rails
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