Dominique Gouillart

Rapt, homicide(s) et terrorisme



Pour la nouvelle enquête du duo formé par le commissaire Landrini et la journaliste Ira Hope, Dominique Gouillart n’a pas lésiné sur les moyens, nous offrant une enquête qui va aussi s’appuyer sur l’Histoire alsacienne mouvementée pour nous offrir une «enquête rhénane» haletante.



Malika n’a plus vraiment la notion du temps en ce 11 décembre 2018, car cela fait de longues heures qu’elle est séquestrée dans ce qui ressemble à une cave. La drogue qu’elle est contrainte d’ingurgiter rend sa mémoire défaillante. Le commissaire Landrini en revanche n’oubliera pas de sitôt cette date. Il était paisiblement en train de manger une choucroute lorsqu’il a reconnu les rues de Strasbourg sur les chaînes d’information qui relataient l’attentat terroriste en cours et la recherche active du ou des fauteurs de trouble. Son téléphone a toutefois mis du temps à sonner et n’a pas manquer de le surprendre. Au lieu d’apporter du renfort à ses collègues, il a été chargé d’enquêter sur un meurtre mystérieux commis rue des Bains. Un enseignant de grec à l’Université populaire avait été retrouvé bardé de deux entailles profondes gisant sur le trottoir.

L'enquête ne s'annonce guère aisée avec si peu d'indices. Alors, il faut commencer par dérouler les leçons de base, essayer l'enquête de voisinage, demander aux voisins ce qu'ils ont pu voir ou entendre, approcher les collègues et les étudiants.

Tandis que le policier et la journaliste se démènent, Malika se morfond dans sa cellule, essayant avec peine de lutter contre les drogues qu'on lui administre pour tenter de structurer ses pensées. Mais son esprit vagabonde, l'entraîne en Grèce où elle a passé des vacances sur un voilier avec sept autres personnes. Elle avait profité du désistement de sa sœur blessée pour rejoindre ce groupe et répondre à l'invitation du professeur aujourd'hui décédé. Sans savoir pourquoi ces images lui reviennent, elle revoit parfaitement la victime, le couple Bartel et les autres occupants. Des informations qui seraient bien utiles à Landrini qui commence cependant à dérouler le fil ténu de son enquête.

En explorant l'appartement et l'ordinateur de l'enseignant, il a pu découvrir qu'il rédigeait des chroniques sous le pseudonyme de Pantaleon pour mettre en garde contre des complotistes qu'il annonçait vouloir dénoncer prochainement. Une piste à explorer, tout comme celle qui conduit chez Wagner. Mais c’est Ira qui va finir par comprendre que c’est sur les photos de vacances prises en Grèce que se trouve la clé de l’enquête.

En tant que membre éminente active de la Société d’Études holmésiennes, Dominique Gouillart joue parfaitement sur le registre des indices semés au fil du récit, sans oublier les fausses pistes et les rebondissements, ce qui rend ce suspense fort agréable à lire. Mais l’intérêt de son récit est double, car il explore aussi le passé tourmenté de la région, celui qui donne son titre au livre, et qui va bien au-delà de la musique de Wagner. On y arpente les rues de Strasbourg comme c’était le cas dans ses précédents romans, «Échec à la reine» (2018) et «Le Monstre vert de Strasbourg» (2021) et on remonte le temps, lorsque l’Alsace était tour à tour allemande puis française. Des bouleversements qui ont donné lieu à bien des histoires et légendes dont les esprits curieux comme celui d edominique Gouillart fait son miel. Et nous régale !

Cela faisait un moment que cette collection "Les enquêtes rhénanes" me faisait de l'oeil. J'avais craqué sur les titres originaux et pleins de références ( notamment sur Sherlock Holmes) mais surtout sur les superbes graphismes des couvertures. De ce côté là, j'ai été gâtée en voyant la magnifique i...

J'avais décidé de me lancer dans ce roman pour voir si le fait d'évoluer dans un endroit connu m'aiderait à me réconcilier avec les polars ! On peut dire que ça a en partie fonctionné.

Ici on suit donc principalement une journaliste d'investigation, Ira, qui enquête sur le meurtre d'un riche alsacien au coeur de Strasbourg. Et clairement, si vous êtes du coin, vous allez aimer pouvoir imaginer ça dans votre environnement quotidien. Je ne connaissais la collection des enquêtes rhénanes que de visu et je trouve le principe vraiment très original. Pour ma part, ça a rendu l'histoire bien plus réelle et du coup j'étais davantage dedans que dans n'importe quel polar classique.

L'histoire est relativement sympa, elle remplit d'après moi les codes du genre, et je pense qu'elle conviendra parfaitement à tout amateur de roman policier 😉

Deux personnes sont retrouvées mortes dans une villa cossue du quartier des XV à Strasbourg, un célèbre financier Joachim Thaler et sa maîtresse Diane ont été assassinés par arme à feu.



Le petit-fils du financier était présent lors du crime et a vu le meurtrier …. le géant vert …

Fabulation ou réalité ??



Thaler, veuf, d'un tempérament froid est imbu de sa personne et de par sa profession ne s'est pas fait que des amis donc son passé sera passé au crible et l'on constatera qu'il a semé quelques cailloux …..



J'aime de temps en temps lire « les enquêtes rhénanes » qui me font découvrir ou remémorer des lieux proches de chez moi et dans ce récit je me suis retrouvée le quartier des XV, quartier surprenant de Strasbourg car d'un côté il y a des villas cossues et en face des barres HLM.



Je remercie « Masse Critique » de Babelio et « le Verger Editeur » pour l'octroi de ce livre.







Note : 3,5 / 5

Une riche villa dans un quartier cossu de Strasbourg. C’est le petit matin. Un petit garçon découvre son grand-père gisant dans un bain de sang. Dans la nuit, il a cru apercevoir un homme à la peau de crocodile. Pour croquignolesque qu’elle soit, cette scène d’ouverture n’en n’est pas moins sanglante et intriguante. Qui a tué ce vieux banquier cynique ? Les raisons ne manquent pas. L’appât de l’argent ? Des secrets de familles ou des intérêts d’affaires ? Que de questions et de mystères à lever, auxquels s’attèlent le placide commissaire Landrini accoquiné à sa complice, la journaliste Ira Hope.

Sous des abords classiques en diable doublés d’une couche de littérature régionaliste, ce roman policier se révèle être une agréable surprise. L’intrigue tient la route et la psychologie des personnages se densifie au fur et à mesure de l’histoire.

J’ai pu découvrir l’écriture de Dominique Gouillart grâce à la masse critique et Le Verger Éditeur.



Avant de commencer ma lecture, j’étais intriguée par la couverture et je me demandais ce que pouvait être l’or du Rhin.



L’intrigue démarre lors de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018, mais va finalement nous emmener dans une toute autre sphère.



J’ai aimé suivre l’enquête de Landrini, son travail avec la journaliste Ira Hope et démêler les liens

entre les différents personnages de l’histoire ou de l’Histoire.



L’histoire se situe à Strasbourg et alentours, et c’est toujours sympa d’arriver à situer les lieux, reconnaître les expressions alsaciennes ou ses traditions !



J’ai bien envie de découvrir les autres enquêtes parues précédemment !

Merci à Masse Critique pour l'envoi du livre !



Je dois admettre qu'avec cette couverture et ce titre, je m'attendais à une adaptation pour la jeunesse des mythes nordiques et germaniques qui ont inspiré Wagner pour son opéra.

Pas du tout ! C'est un livre policier. Il est bien question d'or, et du Rhin, ainsi que de Richard et de ses opéras, mais à la marge.

Ici, l'autrice brasse une floppée de thèmes : les gilets jaunes, le terrorisme, les conflits internationaux autour du soft power, la Grèce, les nazis... Ça part dans tous les sens, mais sans jamais se perdre en route.

Le cahier des charges du polar "régionaliste" comme on dit est scrupuleusement respecté. On sent que chaque rue, bâtiment, paysage de Strasbourg et ses environs sont bien à leur place. L'enquête policière est menée avec juste ce qu'il faut de naturalisme pour sonner vrai. Alternance des points de vue entre le flic (bougon et amateur de bonne chère forcément) et la journaliste (astucieuse et jolie, c'est obligé), pour dynamiser la narration.

Rien de neuf, on use de recettes qui ont fait leurs preuves, mais c'est très bien fait. Je regrette certaines invraisemblances psychologiques, l'artificialité de la plupart des dialogue, mais ne regrette pas ce plaisant moment de lecture.



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