On croit connaître la Normandie.
On la croit facile à apprivoiser.
On imagine qu'il suffit de quelques heures de voiture en venant de Paris, de bateau ou de train en venant de plus loin, pour l'explorer.
On coche facilement, sur une carte, l'itinéraire des hauts lieux à ne pas manquer, Etretat, Honfleur, Deauville, Giverny, Veules-les-Roses, le Mont-Saint-Michel, et tant d'autres...
On dresse avec appétit la liste des produits du terroir qu'il faudra goûter.
On apprécie de ne pas avoir à choisir entre mer et bocage, entre ville et campagne, entre fleuve et estuaire, entre falaises et plages, puisque la Normandie est tout cela à la fois.
On apprécie la discrétion identitaire des Normands ; pas de villages sous-titrés en langue régionale ici.
On plaint leur destin et on admire leur héroïsme quotidien, pour le prix payé à la liberté sous les bombardements, pour l'énergie produite ici que les autres consomment ailleurs, pour la pluie et les vents d'ouest, pour les bouchons du week-end et les retards des trains.
Et pourtant...
La Normandie existe ainsi, et elle existe aussi loin de tous ces clichés.