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Citation de psalsa


De retour dans sa chambre, un peu étourdie par l’air marin, elle a tiré les rideaux de la fenêtre afin d’échapper à la mer et aux dernières colorations de la plage. Elle a sorti son manuscrit de sa valise, s’est assise devant la table en bois disposée face au lit et dans sa tête a résonné la voix qui s’était immiscée dans ses pensées, les parasitait, l’empêchait depuis des semaines, ou des mois, de vivre en dehors d’elle. C’était la voix tout approximative d’Emma B. – celle qu’elle s’était inventée depuis le début et qu’elle arrivait à retrouver chaque fois, après quelques minutes d’effort. Il lui fallait l’appeler, doucement et ce n’était pas une convocation, non, plutôt une demande polie. Emma noyée dans une eau sale, avait-il écrit. Elle s’est souvenue d’une ligne d’eau de mer abandonnée par la marée entre deux bandes de sable, c’était là que jouait l’enfant.

Elle s’est demandé un moment s’il était bien raisonnable qu’elle continue cette histoire avec Emma B. et le romancier, si elle avait bien fait de venir là, si écrire servait à quelque chose. Il s’était lui-même posé la question, à propos de l’écriture et avait eu une réponse définitive, plutôt encourageante. Mais il lui arrivait de dire n’importe quoi, elle le savait. Il pouvait être grossier, provocateur et se lancer dans des serments qu’il s’empressait de rompre. Il n’était pas toujours pardonnable. Emma B. non plus.

Et puis elle a hasardé cette question qui la tourmentait chaque jour, chaque fois qu’elle prenait en main son stylo et s’asseyait à une table, n’importe laquelle car elle pouvait écrire partout.
Les morts peuvent-ils parler ?
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