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4.53/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Alger, Algérie
Biographie :

Dominique Lebel est une écrivaine française.

Elle a quitté l'Algérie à dix ans. Elle a ensuite vécu à Marseille, à Paris, en Bretagne et en Catalogne.

Elle est agrégée de lettres modernes et diplômée de l’École du Louvre. Après une longue carrière en tant que professeure de Français et de communication en BTS et IUT, elle se consacre à l'écriture.

Elle a commencé par l'édition à compte d'auteur, puis a rejoint l'équipe d'Hélène Jacob. Elle se tourne aujourd'hui vers l'auto-édition.

Après "Elle s’appelait Sonia Verjik" (2014) et "Monstres" (2014), elle publie "Un lundi au soleil" en 2015.

Mariée et mère de deux filles, elle vit à Albi.

Twitter : https://mobile.twitter.com/domilebel1
chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCAEFtLiY1GciHR5k_2MgYwg
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Et puis il y a l’arbre, bien sûr et s’il existait encore aujourd’hui, je veux dire si son tronc s’élevait encore à peu près droit vers le ciel, alors on ne pourrait pas le rater. Ses racines… ses racines immenses comme des reptiles rampants, des bêtes tenaces. Ou des tentacules de pieuvre géante. Une exubérance des branches aussi, en montée ou en descente, on ne saurait pas dire. Une sorte de construction en allers-retours qui inviterait au doute et l’œil serait alors perdu.
On remarquerait une volonté en tout cas d’écraser la pierre − là-dessus on n’aurait aucune hésitation, un désir fou à l’intérieur de sa sève de faire exploser ce que les hommes ont construit et qu’il ne reste plus rien, plus rien de l’Histoire et des mythes qui traversent le temps, du Bouddha et du Roi lépreux, de tous ces souverains bâtisseurs de temples aux noms à coucher dehors. Et l’on resterait le nez collé au sol et à la base des murs. L’œil hypnotisé, surpris.
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De retour dans sa chambre, un peu étourdie par l’air marin, elle a tiré les rideaux de la fenêtre afin d’échapper à la mer et aux dernières colorations de la plage. Elle a sorti son manuscrit de sa valise, s’est assise devant la table en bois disposée face au lit et dans sa tête a résonné la voix qui s’était immiscée dans ses pensées, les parasitait, l’empêchait depuis des semaines, ou des mois, de vivre en dehors d’elle. C’était la voix tout approximative d’Emma B. – celle qu’elle s’était inventée depuis le début et qu’elle arrivait à retrouver chaque fois, après quelques minutes d’effort. Il lui fallait l’appeler, doucement et ce n’était pas une convocation, non, plutôt une demande polie. Emma noyée dans une eau sale, avait-il écrit. Elle s’est souvenue d’une ligne d’eau de mer abandonnée par la marée entre deux bandes de sable, c’était là que jouait l’enfant.

Elle s’est demandé un moment s’il était bien raisonnable qu’elle continue cette histoire avec Emma B. et le romancier, si elle avait bien fait de venir là, si écrire servait à quelque chose. Il s’était lui-même posé la question, à propos de l’écriture et avait eu une réponse définitive, plutôt encourageante. Mais il lui arrivait de dire n’importe quoi, elle le savait. Il pouvait être grossier, provocateur et se lancer dans des serments qu’il s’empressait de rompre. Il n’était pas toujours pardonnable. Emma B. non plus.

Et puis elle a hasardé cette question qui la tourmentait chaque jour, chaque fois qu’elle prenait en main son stylo et s’asseyait à une table, n’importe laquelle car elle pouvait écrire partout.
Les morts peuvent-ils parler ?
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À bien réfléchir, j’avais pu sans le vouloir montrer une direction au destin, lui dire où aller s’il cherchait un moyen facile de se distraire, et c’était effrayant. Cette responsabilité que j’avais peut-être était affolante. 
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Dans les tragédies, on peut toujours s'en prendre aux Dieux, à leur cruauté. mais dans les romans ? (p 23)
J'aimerais savoir ce qu'il a fait de ma mort à l'instant où il l'écrivait. Ce qu'il a ressenti exactement. (p 65)
Il m'a voulu fanée, toujours occupée à me plaindre. Ennuyeuse, c'est ce qu'il a dit. Déjà finie, prête à me jeter sous le train avec mon corps empâté. Lisez et vous verrez. (p 85)
Comment partir au paradis dans une robe serrée à la taille ? (page 117)
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En ce lieu étrange et plat où ne s’élève aucune colline et pas même un escalier, ni un promontoire ni une estrade, où ne se produit aucune bousculade des lignes, Emma B semble promener encore sa déception et l’on a du mal à la comprendre.
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Essayez donc d’être moins Juive, de temps en temps, a dit l’écrivain à celle qu’il vient d’épouser. 
Elle a haussé les épaules, s’est détournée. Elle sait faire cela, éviter les pièges, les paroles qui tuent. 
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Car le malheur se transmet, n'est-ce pas, comme la couleur des yeux, le don pour les langues et le goût pour la musique. Il entre dans les gênes, s'y fait une place définitive et vous empêche de vivre. Il vous marque, vous fait comme un tatouage que vous finissez par montrer un jour, quoi qu'il arrive et en dépit de votre bonne volonté. Car il arrive toujours un moment où vous ne pouvez plus faire semblant. Vous affichez alors votre héritage, vous brandissez cette malédiction. Vous haïssez, aussi. Et qu'on n'aille pas me dire que c'est mal.
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Les bords de la falaise sentaient l'herbe naine et les embruns, un mélange attendu dans un paysage de ce genre. Tout le monde venait là pour ça, respirer une nature fauve, revêche et éblouissante.
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Et puis ces paroles échangées, de peu de poids. Les mots auraient pu aller se perdre vers le ciel, on dit que le son monte et se disperse dans les airs, avant de rejoindre les zones de silence. Mais il y avait ce toit de paille fait pour contenir l’ombre, je crois qu’il les a contraints eux aussi, les a empêchés de s’en aller.
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Je crois que c’est venu tout seul − une forme de nécessité. Il fallait bien que cette histoire se termine et si je dois à présent tout raconter, c’est qu’il existe toujours une explication, quoi qu’on dise. Une bonne raison de commettre des actes aussi définitifs, quelle que soit leur évidence, sur le moment.
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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