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Citation de VALENTYNE


Après une éternité, les coups de pelle cessèrent. Des pas lourds raclèrent le gravier. Ingrid sentit une main rugueuse se poser sur sa joue, une respiration saccadée. Carmen en nage. Carmen en gardien de l’enfer et du paradis.
-Yankee, c’est l’heure.
Elle essaya de ruer. La Vampirella la souleva d’un seul mouvement et la balança sur son épaule. Elle la déposa dans la fosse, l’arrima avec des piquets de métal passés entre ses liens. Puis elle prit la lampe, éclaira le visage d’Ingrid couchée sur le dos et qui se débattait. Un piquet céda, les autres tinrent bon. Une pelletée de mottes atterrit dans la fosse. L’américaine tourna la tête. Son imagination prit possession de ses sens comme un cheval fou. La terre la recouvrait, pénétrait son nez, ses poumons, ses yeux. Elle gagnait en puissance. Devenait flot dru. Gagnait en démesure, devenait compacte, étau, comprimait sa poitrine, rompait sa cage thoracique, qui craquelait comme corolle de tulipes. Le manque d’oxygène mettrait le feu à ses poumons, à son cerveau. À tout ce qu’elle avait aimé, ses sentiments les plus délicats, ses désirs les plus intenses. Les pelletées s’enchaînaient, inexorables. Elle essaya d’articuler le nom de l’homme aimé, mais il fut pilonné par les coups répétés de la terre qui réclamait son dû, qui l’absorberait bientôt, comme elle en avait absorbé des milliards avant elle… Sans faire d’histoires… en oblitérant lentement celle des hommes…
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