danse de Dominique Oriata TRON le 16 janvier 2006 sur son poème "le caméléon" chanté par lui- même, avec un tambourin
PLEIN LES YEUX
Extrait 4
ô
— des chevaux à queues rouges
aux oreilles bleues — ça bouge
dit l'enfant
triomphant — je marche sur des éléphants
ET LES CRAPAUDS S'ENFUIENT, COUVERTS DE BOUTONS D'OR !
Enfin, lumière, plus que toi !
(Quelle salade)
Lumière ! O ! je veux ! je veux ! je veux ces fruits ces groseilles,
ce soleil qui s'éparpille
Voilà mes dents, je veux !
Je rêve que je suis un géant
Un papillon géant
Je veux !
*
Mais je ne suis qu'un pauvre réveille-matin.
PLEIN LES YEUX
Extrait 2
Je veux te toucher mais mes doigts deviennent des branches
De plus en plus feuillues de feuilles bleues vertes et blanches
Je suis couché sur les voiles d'un navire j'explore
La blanche toile à tâtons — je m'allonge et m'endors
Du lustre perroquet délicieusement tu me hantes
Et je dévore la tapisserie vivante
Mon ombre est celle d'un pharaon
Je vois même le serpent s'échapper de mon front mais il
est retenu par le diamant ceint
PLEIN LES YEUX
Extrait 1
Vignes envahissant les gradins de mes cirques
Je gobe votre sang comme un or électrique
Je vois un maladroit petit lapin neigeux
Blotti dans les cheveux d'une fillette nue
Et le ciel est comme tous les matins
Tintant d'un lointain air de thym
Je m'attarde sur tes yeux er j'y vois des saules
[pleurer
Laisse moi te toucher
Des armées vont dans la rue en chantant
C'est triste ou gai — selon le temps
…
Comme le nouvel oiseau de paradis s'éloignait dans le ciel pour suivre son maître le Phoenix, celui-ci suspendit son vol et dit : "- Retourne pres des amants qui jadis t'adoptèrent... Retourne près du caméléon ton frère". L'oiseau Hamsadéa répondit : " -J'ai trop peur d'affronter le malheur conquérant. Donne moi le pouvoir d'être à souhait invisible". "- Mais qui peut te voir ? " répliqua le Phoenix. Alors Hamsadéa redescendit vers les villages et les prés, et partout, dans les taudis et les palais, il vit les hommes et les femmes danser, chanter, s'aimer et s'égorger en son nom.
PLEIN LES YEUX
Extrait 3
Enfin ! je vois ! C'était un soir…
La ville est toute noire et blanche comme dans les
vieux films
Un bec de gaz crache des chapeaux melons
Un des chapeaux s'est posé devant moi
Assis comme un poussah
Un lézard au regard très triste pose ses yeux sur le bord
et sort une langue d'acier qui se met à fendre l'air
Si bien qu'il le déchire,
ce rideau
ET LA LUMIÈRE ÉCLATE, TOURBILLON DE JEUNESSE !