— Je vous ai dit que le mal est le véritable moteur de tout récit, poursuivit Martini imperturbable : les héros et les victimes ne sont que des instruments, parce que les lecteurs se moquent de la vie quotidienne, ils ont déjà la leur. Ils veulent le conflit pour se distraire de leur propre médiocrité. Rappelez-vous, dit-il en fixant volontairement Vogel : c'est le méchant qui rend la médiocrité plus acceptable, c'est lui qui fait l'histoire.