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Citation de Tempsdelecture


Ce n’étaient pas encore de vieilles femmes, loin de là. Mais elles avaient plus de quarante ans. Les garçons, eux, n’étaient assurément plus des petits garçons, et le temps de leur beauté sauvage était passé. En voyant ces deux beaux jeunes gens, vigoureux, sûrs d’eux, qui eût pu alors penser qu’ils aimantaient autrefois les regards parce qu’ils inspiraient autant la timidité que la concupiscence et l’amour ? Quant aux deux femmes, se remémorant un jour que leurs rejetons avaient été pareils à de jeunes dieux, elles farfouillèrent dans de vieilles photos, sans rien retrouver de ce qu’elles savaient avoir existé, tout comme, en regardant de vieux instantanés d’elles, elles n’avaient vu que de jolies petites filles, rien de plus.

Ian aidait sa mère dans la gestion de leur chaîne de magasins d’articles de sport et était un citoyen déjà éminent et plein d’avenir. S’imposer dans le théâtre se révélait plus difficile : Tom gravissait toujours les échelons quand Ian était déjà près du sommet. Une expérience nouvelle pour Tom, qui avait toujours été premier et admiré Tom, qui avait toujours été premier et admiré d’Ian. Mais il persévérait, il travaillait. Et comme toujours il se montrait charmant avec Lil et partageait son lit aussi souvent que possible, malgré les horaires tardifs et erratiques du théâtre.

-Et voilà ! dit Lil à Roz. Ce n’est que le début. Il se fatigue de moi.

Mais Ian ne montrait aucun désir de renoncer à Roz, bien au contraire. Il était attentionné, exigeant, possessif. Et un jour, juste après leur étreinte, quand il la vit qui lissait la peau flasque de ses avant-bras, renversée sur ses oreillers, il poussa une plainte, la serra contre lui et s’écria :

-Allons, non, non, n’y pense même pas ! Je ne te laisserai pas vieillir.
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