Citations de Douglas Reeman (161)
Ce à quoi songe tout marin, qu'il soit amiral, commandant ou simple matelot, chaque fois que son bâtiment lève l'encre, c'est que c'est peut-être la dernière fois.
L'ambiance était sans doute la même par toute l'escadre. Des courageux qui avaient peur de mourir, des poltrons qui avaient peur de vivre.
Bolitho avait donc travaillé dur pour apprendre à connaître tous les hommes avec qui il aurait directement affaire. Les chances de survie d'une frégate ne dépendent pas de l'épaisseur de sa coque, comme pour un grand bâtiment, mais de l'agilité de ses hommes.
Ceux qui paient de leur vie leur ambition ne m'intéressent pas. Mais un homme qui meurt pour une cause, fût-ce une cause perdue, je respecte sa mémoire !
Que peut-on perdre sur le champ de bataille ?
Mais tout n'est pas perdu ; la volonté inexpiable,
L'espoir de la vengeance, la haine éternelle,
Le courage, voilà que ne se soumettra ni ne cédera jamais.
Le Paradis Perdu du John Milton.
La défense est une chose, mais seule l'offensive permet de remporter une guerre.
Il y a au pouvoir des gens qui considèrent la puissance comme le fondement de la supériorité nationale ; ils pensent que la richesse commerciale conduit à cette puissance.
Et la guerre est le moyen de les obtenir tous les trois.
Savoir, qu’à la guerre, on a besoin de héros pour l’emporter. Mais en temps de paix, les héros deviennent gênants pour ceux qui n’ont rien risqué.
Lorsque nous combattons, ne pensez pas aux causes ni à la justice des choses. Pensez les uns aux autres, pensez d'abord à votre bâtiment !
La sympathie est un sentiment qu'un commandant ne peut pas s'autoriser bien longtemps. Lorsqu'un vaisseau se transforme en briquet, quelle qu'en soit la raison, faire simplement preuve de compréhension peut être pris pour de la faiblesse.
Choisir est toujours difficile. Il n'y a que les gens malheureux pour ne pas regretter de s'en aller.
Le versant privé de la vie d'un marin consistait à faire flèche de tout bois pour nouer et entretenir des amitiés. Quand le camarade tombait, c'était chaque fois la perte d'une partie de soi-même; survivre ne consolait nullement du deuil - cela ne se pouvait jamais.
- J'ai peur de ne pouvoir m'entretenir plus longtemps avec vous, Sir Richard. Mes journées sont fort occupées. Je me demande parfois si Leurs Seigneuries et Whitehall mesurent bien tout ce qui pèse sur mes épaules.
L'entretien était terminé.
Bolitho descendit un escalier et vit se diriger vers la pièce qu'il venait de quitter un domestique chargé d'un plateau avec deux carafes et un seul verre. Ma foi, se dit-il amèrement, l'amiral va s'en mettre un peu plus sur les épaules.
Mon vieux père me disait toujours : « Tobias, arrête de réfléchir et laisse cela aux chevaux. Ils ont un plus grosse tête que toi.
Ils avaient appareillé avec le jusant, mais aucune lettre n'était arrivée. Bolitho serra celle qu'il avait écrite dans son coffre et contempla la terre qui se perdait dans le crépuscule. « Mon pays, quand te reverrai-je ? »
Ce cri lui était sorti du cœur, mais seule la mer lui répondit.
Il n'y a rien de tel qu'une attaque par surprise. La surprise n'intervient que lorsque l'un des deux commandants s'est totalement trompé dans son appréciation de la situation depuis le commencement.
Avoir des amis ne servait à rien, c'était même destructeur. Il ne fallait pas encourager les autres à avoir des amitiés qui se terminaient dans la mort.
A la guerre, les canons sont des arbitres impartiaux. Et leur rugissement balaie le bon comme le méchant, avec la même totale indifférence.
L'expérience m'a prouvé que les gens voient en général ce qu'ils s'attendent à voir.
Bolitho avait entendu dire qu'on pouvait repérer les navires négriers à l'odeur, comme les galères d'Espagne : remugles de corps entassés les uns sur les autres, condamnés à une immobilité totale qui limitait même les mouvements les plus élémentaires. page 118