Le problème (de la pollution de l'air) n'est pas nouveau. Les médecins de la marine royale ont, dès les années 1500 et les premières missions transocéaniques avec équipage important, pensé relier le mauvais état sanitaire à bord des bâtiments de guerre au manque d'air pur dans les entreponts. Certains ingénieurs ont alors imaginé d'étranges "oreilles d'ânes" partant des fonds et s'élevant aux deux tiers de la voilure pour éliminer l'air nauséabond et amener l'air frais dans les bas des navires.
Les odeurs constituent un élément de la qualité de l'air et du confort.
A proximité des usines : Bien que la législation oblige à un "nettoyage" des fumées, les odeurs emportées par le vent peuvent couvrir des zones importantes. Certaines sont particulièrement désagréables et "collantes". Donnons deux exemples :
- Dans le "haut pays" lorrain, les industries lourdes dégorgent encore à plusieurs kilomètres à la ronde une odeur particulièrement désagréable.
- A plusieurs kilomètres avant d'arriver à Chimbote dans le nord du Pérou, l'odeur de poisson "pourri" provenant des usines de traitement des anchois pêchés au large, à la rencontre des courants tropicaux et du courant froid de Humbolt, coupe quasiment la respiration.
Il est difficile a priori d'imaginer qu'un piéton puisse créer une pollution de l'air conséquente. Elle existe pourtant. La simple usure des semelles en cuir ou caoutchouc est certes faible individuellement. Multipliée par le nombre d'individus en milieu urbain, cela peut correspondre à une masse de poussière relativement importante. Le piéton de plus déplace la poussière provenant des autres sources. Le piéton pollue également l'air par ses expectorations. Alors que des générations de jeunes Français ont été élevés dans la nécessité de certains principes, notamment "on ne crache pas par terre", nous constatons régulièrement en certaines zones des "émissions" régulières de crachats agrémentées de projections de chewing-gum. La tuberculose trouve là un terrain favorable à une croissance rapide.
Il existe deux voies parallèles : lutter contre les pollutions par des interdictions couplées à des améliorations ponctuelles ou au contraire faire émerger de nouveaux systèmes, de nouvelles techniques. Celles-ci cependant ne peuvent être que l'aboutissement de multiples efforts dans des domaines variés. Cela présente un coût et bien évidemment entraîne des choix. Les politiques cependant ont parfois bien du mal à s'y retrouver, du moteur à eau aux avions renifleurs, ils sont alors tentés d'écouter certaines sirènes intéressées plus qu'intéressantes.
Le bâtiment lui-même peut générer diverses pollutions liées aux produits chimiques contenus dans les matériaux de construction plus ou moins nocifs selon la réactivité des occupants.
... la science n'est ni de droite ni de gauche. La qualité de l'air ne sera pas meilleure ou moins bonne selon l'appartenance supposée des pollueurs, des militants ou des scientifiques pseudo ou réels. C'est pourtant ce que l'on voudrait nous faire croire. Ce manichéisme d'opérettes ne peut mener qu'à des désillusions et surtout ne peut déboucher sur des solutions concrètes nécessaires acceptables par tout le monde.
Les habitants et les activités dans les bâtiments sont également sources potentielles de pollution de l'air interne. Ce phénomène apparaît particulièrement marqué en divers domaines à concentration forte en individus : casernes, écoles, milieu hospitalier... Dans ce dernier cas l'aérobiocontamination peut entraîner le développement d'infections nosocomiales particulièrement graves, voire fatales.
... la pollution urbaine devient particulièrement critique et entraîne des nuisances considérables. Les risques naturels viennent s'ajouter, telle la présence de radon dans certaines régions géologiquement limitées.