Avec le temps, je suis arrivé à la conclusion que lorsqu’on comprend trop bien la souffrance d’autrui, on cesse d’être la personne adéquate pour le consoler. p.99
Le jour de la visite de Hofer aussi, il pleuvait, et de la ruelle montait, comme aujourd’hui , l’odeur de la terre humide, qui est restée unie à jamais à deux sentiments très contradictoires: enfant, la sécurité du lit, quand l’arôme du jardin, se glissant par la fenêtre, soumettait la furie effrayante du tonnerre; et, bien des années plus tard, le désarroi tétanisant de l’indécision. p.21
....aucune des morts que j’ai vécues ne m’aide à affronter la mienne. La mort des autres ne comptent pas. p.24
C'était une fièvre qui m'empêchait de rien faire de bon quand je n'étais pas avec elle. Les pôles opposés qui s'attirent, je suppose. Mais avec le recul j'ai du mal à comprendre que nous ayons été assez naïfs pour croire que l'espoir incertain de vivre à travers l'autre ce que nous n'étions pas pourrait compenser les effets dévastateurs du gouffre qui nous séparait. L'amour est aveugle, dit-on. Et prétentieux, jusqu'à l'absurdité.
la signature caractéristique de Cranach: un dragon aux ailes déployées. Plus tard, après la mort de son fils aîné, il les replia en signe de deuil
Mais c’est le problème avec les décisions. Il est difficile de les examiner a posteriori et de n’avoir rien à se reprocher
Parce que je suis le dernier chaînon d’une lignée d’ombres. Après moi, il n’y aura plus de place que pour l’oubli