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EAN : 9791095434061
128 pages
Editions Do (10/10/2017)
3.83/5   3 notes
Résumé :
« Vous choisissez », m’a-t-il dit. À cet instant, je ne savais presque rien de cet homme. C’est tout juste si je savais qu’il s’appelait Hofer, Walter Andreas Hofer ; qu’il sillonnait Paris à la recherche d’œuvres d’art pour la collection particulière de Göring et que, lorsqu’il voulait, il pouvait être extrêmement persuasif. « Vous choisissez. » Une voix impérieuse, habituée à dicter ses conditions ; à laisser la peur ou le doute ébranler la faculté de décider jusq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Göring possédait plus de soixante-dix Cranach. Il les prenait directement chez les collectionneurs et dans les musées ou il les échangeait contre des oeuvres de peintres interdit: quatre Kirchner, sept Grosz, douze Nolde contre trois Cranach; six Kandinsky, un Picasso, cinq Gris et huit Schiele contre deux Cranach.... ».
Le narrateur, un peintre allemand, visiblement connu, est face à un chantage durant l'Occupation allemande, à Paris. Hofer, homme de main de Göring qui a confisqué ses soixante-huit tableaux d'art dégénéré (“des gribouillis et des taches de couleurs”), à son marchand d'art juif, lui propose de les échanger contre un Cranach hérité de son père. Plus qu'une proposition, c'est un ultimatum , « Vous choisissez ».( « Les tableaux de la liste ou le Cranach.Mon histoire ou celle de mes parents. »)
Cédera-t-il ?
Des années plus tard, alors que ses jours sont comptés, il se rappelle........sa femme étant morte et n'ayant pas de descendance, de nombreux souvenirs vont disparaître avec lui.......dans ce long monologue, il les partage avec nous.
Je ne veux pas vous en dire plus, mais ce livre inspiré d'une épisode de la vie de Georges Braque, est plus que l'intrigue d'une décision; des anecdotes d'une vie, des réflexions sur les défauts de la mémoire altérée par l'âge et la maladie, en bien ou en mal, sur l'Art, les couleurs, le destin, ...... bref c'est passionnant. Presque chaque phrase vous émouvra ou vous fera réfléchir, et dire que ce n'est que 122 pages.
La description du tableau de Cranach en lui seul vaut la peine de lire ce petit bijou de littérature. Je suis tentée de vous la mettre en citation, mais ce serait dommage, elle fait partie de la parure.

Le bleu de la couverture des éditions do m'est fatale, il me fait « perdre de vue l'orpiment »( explication dans le livre ). L'année dernière à mon passage à Paris, j'ai succombé à « Comment j'ai rencontré les poissons » de Ota Pavel, et cette année de même, à ce livre, dans la même librairie. Acheter les yeux fermés, “a blind date”:), et découvrir des pépites, c'est le bonheur !

« ....la signature caractéristique de Cranach: un dragon aux ailes déployées. Plus tard, après la mort de son fils aîné, il les replia en signe de deuil. Comme j'aimerais avoir une image aussi simple et éloquente pour exprimer le poids de toutes les absences. »
« Ce qu'on ne nous prend pas nous reste, c'est le meilleur de nous-mêmes. »
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121 pages riches et denses.
Hofer recherche des oeuvres d'art pour Göring, en particulier des Cranach
Brandes en possède un et Hofer lui pose un ultimatum :
« Si vous voulez récupérer vos tableaux, vous n'avez qu'à me donner le Cranach »
Il n'a que peu de temps pour prendre sa décision.
Et pendant ce court laps de temps, lui qui est maintenant un vieil homme voit ressurgir tous son passé, tous ses souvenirs.
Et quel passé ! Et quels souvenirs !
Une écriture fine et précise nous entraîne dans un tourbillon de couleurs, de pigments, d'odeurs, de sentiments. de l'enfance jusqu'au seuil de la mort.
Un passé qui remonte, fait de tendresse, de passion du beau, de décisions hasardeuses.
On est baigné dans un univers pictural enchanteur..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le jour de la visite de Hofer aussi, il pleuvait, et de la ruelle montait, comme aujourd’hui , l’odeur de la terre humide, qui est restée unie à jamais à deux sentiments très contradictoires: enfant, la sécurité du lit, quand l’arôme du jardin, se glissant par la fenêtre, soumettait la furie effrayante du tonnerre; et, bien des années plus tard, le désarroi tétanisant de l’indécision. p.21
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Avec le temps, je suis arrivé à la conclusion que lorsqu’on comprend trop bien la souffrance d’autrui, on cesse d’être la personne adéquate pour le consoler. p.99
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....aucune des morts que j’ai vécues ne m’aide à affronter la mienne. La mort des autres ne comptent pas. p.24
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C'était une fièvre qui m'empêchait de rien faire de bon quand je n'étais pas avec elle. Les pôles opposés qui s'attirent, je suppose. Mais avec le recul j'ai du mal à comprendre que nous ayons été assez naïfs pour croire que l'espoir incertain de vivre à travers l'autre ce que nous n'étions pas pourrait compenser les effets dévastateurs du gouffre qui nous séparait. L'amour est aveugle, dit-on. Et prétentieux, jusqu'à l'absurdité.
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Mais c’est le problème avec les décisions. Il est difficile de les examiner a posteriori et de n’avoir rien à se reprocher
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