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Citation de Woland


La pension vers laquelle je me dirigeai était commodément située à un détour de la rue Tapias, et portait l'enseigne de l'hôtel Cupidon, tout confort, bidet dans toutes les chambres. Le préposé ronflait comme un sonneur et se réveilla furieux. Il était borgne et porté au blasphème. Il consentit non sans rechigner à troquer montre et Bic contre une chambre avec fenêtre pour trois nuits. Il allégua contre mes protestations que l'instabilité politique avait entamé l'afflux touristique et diminué les investissements privés de capital. Je répondis que si ces facteurs avaient affecté l'industrie hôtelière, ils avaient également touché l'industrie horlogère et celle du stylo-bille, qu'elle s'appelle ou non de la sorte. Sur quoi, le borgne rétorqua qu'il s'en fichait, que trois nuits, c'était son dernier mot, à prendre ou à laisser. Le marché était abusif mais il ne me restait pas d'autre remède que d'accepter. La chambre que le sort m'octroya était une porcherie qui sentait l'urine. Les draps étaient si sales que je dus les décoller par à-coups ; je découvris une chaussette trouée sous l'oreiller. La salle-de-bains commune était une vraie piscine, les cabinets et le lavabo étaient bouchés ; il flottait d'ailleurs dans ce dernier une substance visqueuse et irisée dont les mouches se montraient friandes. Je renonçai à me doucher et regagnai ma chambre.
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