AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de le_Bison


Savait-il. Pensait-il. Bien que mitigée d'une pointe de solitude, d'un je-ne-sais-quoi de triste, cette sensation de liberté était très exaltante. Le vieux rève de l'indépendance totale, de n'être redevable à nul homme et nulle femme, flottait sur ses jours comme les volutes d'un rêve fumeux, les illuminait comme un nuage scintillant au rebord noir d'orage. Car même Hayduke sentait, lorsqu'il considérait les choses en face, qu'une solitude extrême pouvait pousser à l'aliénation. Qu'il fallait être fou pour vouloir vivre radicalement seul. Quelque part dans les profondeurs de la solitude, au-delà de la liberté et de la sauvagerie, gisait le piège de la folie. Même le vautour, cet anarchiste à cou rouge et ailes noires, la plus indolente et la plus arrogante des créatures du désert, même le vautour aime se retrouver le soir en compagnie des siens pour bavarder un peu, perché sur les plus hautes branches de l'arbre le plus mort des environs, tous courbés et drapés dans leurs ailes noires, à caqueter de concert comme un conciliabule de prêtres comploteurs. Même le vautour - pensée ahurissante - connaît l'appel du nid, s'accouple quelque temps, couve une poignée d'œufs, fait des petits.
Commenter  J’apprécie          230





Ont apprécié cette citation (23)voir plus




{* *}