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Critiques de Elizabeth McNeill (10)
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9 semaines 1/2

"Le masochiste est celui qui vit l'attente à l'état pur"

Gilles Deleuze



Quand j'ai vu ce roman, bien en vue, sur une étagère de la FNAC, je me suis dit que c'était un signe pour me l'offrir. J'ai vite compris que le roman allait au delà des images fleur-bleue de Mickey Rourke et Kim Basinger. Plus dans le sadisme. Plus dans le masochisme. Plus dans l'acte, la domination, le laisser-aller et le lâcher-prise.



Il ne s'agit pas d'une romance mais bien d'un fragment de vie de l'auteure aussi irréel qu'un rêve. 9 semaines ½ de relation intense, passionnelle et cruelle. Une parenthèse isolée, mais suffisante pour la mener au bout de ses limites, au bout de l'inconcevable...



Ingeborg Day alias Elisabeth McNeill change de nom pour l'écriture de ce livre, afin de protéger sa fille alors adolescente. Elle met sur papier une liaison sado/maso, une rencontre qui la marquera dans sa chair à jamais.

Alors qu'elle se soumet par amour et fascination, lui est dans le sadisme pur et dur. Elle ne représente qu'un objet sexuel, de brimade et de torture. Il ne lui fait pas l'amour, il la baise ne prenant du plaisir que dans la domination, la souffrance et le contrôle. Les scènes de cruauté vont crescendo et entraîne sa victime à dépasser les frontières de l'inacceptable. Elle est sous son emprise et devient accro à cet homme, à sa perversité et à la jouissance de son propre corps comme un drogué peut l'être à l'héroïne.



« Mon cerveau est complètement bloqué par les spasmes convulsifs qui agitent mes muscles. Il masse mes seins ; j'ai du mal à respirer par le nez, car les larmes l'emplissent. […] La terreur soudain m'envahit : Je suis persuadée que je vais étouffer. Oui je vais étouffer, je vais mourir… Il écarte mes jambes ; cela me tend encore plus. Je hurle. Un son faible s'échappe de mes lèvres bouchées, semblable à une corne de brume dans le lointain. Pour la première fois de la soirée, il paraît intéressé, et même fasciné. Ses yeux sont tout près des miens ; quelque chose passe et repasse très légèrement sur mon clitoris. Ses doigts sont pleins d'huile ; je continue à crier, mais mes cris de douleur se transforment et peu à peu se confondent avec ceux - assez semblables - que je pousse quand je jouis. Et finalement je jouis. »



Cette histoire m'a fasciné par la justesse du ton de l'auteure. A travers ces pages, elle délivre, sans gêne et sans tabou, son histoire, comme pour exorciser cette liaison. Jusqu'où pouvons-nous aller par amour ? Que peut-on accepter ? Quelles sont nos limites ? Ingeborg Day va se révéler à elle-même en se noyant dans la souffrance, l'humiliation et la dévotion qu'elle porte à son amant. Ce n'est pas elle qui met fin à cette idylle mais bien son corps qui abdique, ne la porte plus et tire la sonnette d'alarme.



« Oui les nuits étaient réelles, et dures, tranchantes comme des rasoirs, lumineuses et clairement dessinées. Paysages différents, contrées différentes ; chaleur, crainte, froid, plaisir, faim, souffrance, désir, volupté, débordante, envahissante. »



Si apparemment les nuances de gris ne remportent pas tous les suffrages critiques, il a eu le mérite au moins de faire rééditer ce roman un peu oublié des années 80, tant le film à pris le dessus sur son double littéraire.



« La douleur était toujours un prélude au plaisir, conduisait toujours, par un chemin plus au moins long à l'orgasme ; elle devenait pour moi aussi sensuelle, aussi désirable, aussi essentielle à l'acte d'amour que les caresses. »



9 semaines ½ ou comment rendre 50 nuances de Grey bien fade !




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9 semaines 1/2

Discutant de films divers, pourquoi en être arrivés à parler de Neuf semaine et demi avec les inoubliables Mickey Rourke et Kim Bassinger, qui, pour moi, restait un film très sensuel, mais guère plus. L'ami avec qui j'en parlais, n'était pas d'accord, affirmant que c'était un film sur la soumission, le livre étant très explicite.



Je n'aime pas qu'on me dise la mémoire oublieuse et me voilà, à lire le livre dont a été tiré le film et là, oui certes, on se trouve bien dans une histoire même plus que de soumission, de purs ado-masochisme, cette femme trouvant son plaisir dans le fait d'être attachée à des chaises, tables ou autres et être rouée de coups, cet homme allant jusqu'à la démaquiller. Mais je n'ai retrouvé dans ces souvenirs romancés qu'une ou deux scènes du film, guère plus.



Ceci dit, j'ai bien aimé l'écriture de cet auteur, dans ce livre fort bref, à ne pas mettre, certes, entre toutes les mains.



Et quel débilité éditoriale de faire croire que l'auteur s'est suicidée après cette histoire, alors qu'une rapide recherche sur Internet permet de trouver qu'elle s'est suicidée…. mais à l'âge de septante ans !
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9 semaines 1/2

Le texte est paru en 1978 mais reste intemporel, il faudra toutefois attendre 1983 pour apprendre que sous le pseudo d’Elizabeth McNeill se cache Ingeborg Day. Mais jamais l’auteure n’évoquera son pseudonyme ou ce texte, ni même l’adaptation cinématographique d’Adrian Lyne sorti en 1986. Elle n’aura d’ailleurs jamais l’occasion de lever le voile du mystère qui entoure ces fameuse 9 semaines ½ puisqu’elle s’est suicidée en 2011, à l’âge de 70 ans.



Peut être avez vous eu l’occasion de voir la version cinéma avec Mickey Rourke et Kim Basinger dans les rôles principaux (avant que le Botox ne les transforme en mutants bogdanoviens). Un film à l’esthétique visuelle irréprochable mais très kitch dans l’ensemble, et surtout très soft. Si oui, alors oubliez tout ce que vous savez, le récit d’Elizabeth McNeill est en effet beaucoup plus cru dans la description de la relation qu’elle a entretenu avec ce mystérieux amant (il n’est jamais nommé, encore un secret qu’elle a emporté dans la tombe).



Au fil de son récit Elizabeth McNeill alterne les chapitres racontant par le détail sa courte mais intense relation avec son amant, et ceux, plus court, où elle essaye de comprendre et d’analyser ce qu’elle est devenue pendant cette liaison. Une relation qui monte crescendo dans le sado-maso, avec lui dans le rôle du dominant et elle dans celui de la soumise. Malgré les humiliations qu’il lui fait subir elle développera une véritable dépendance physique et psychologique vis à vis de son amant ; elle même d’ailleurs ne peut s’expliquer le pourquoi du comment d’un tel niveau d’abandon.



Un récit court, brut de décoffrage mais aussi avec une certaine retenue dans les descriptions, l’auteure ne joue pas la carte de la surenchère, nous n’avons aucun mal à imaginer ce qui n’est pas écrit. Je ne dirai pas que j’ai été choqué mais je suis sorti de cette lecture avec un sentiment de malaise diffus… Sans doute parce que je ne conçois pas la notion de soumission dans un couple, le temps d’un jeu éventuellement mais pas en permanence et surtout avec modération.



Si l’envie vous prenait de lire ce témoignage, privilégiez l’édition parue Au Diable Vauvert, elle est en effet enrichie d’une préface qui nous en dit plus sur l’auteure et son récit.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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9 semaines 1/2

La littérature érotique est toujours très intéressante car elle nous rappelle que nous ne sommes tous que des bêtes et que nous pouvons tous succomber à nos pulsions les plus folles. Cela nous pousse à nous questionner sur nos propres limites, mais aussi sur nos réactions si la personne que l’on aime et en qui on a confiance nous demandait de balayer ces limites.

La littérature érotique a différents stades : la soumission totale, le sadisme, l’esclavagisme, le transgenre et ne connait aucunes des frontières auxquelles on peut pourrait penser ( nécrophilie, etc…). Elle a pour vocation de montrer comment on dépasse ses propres limites, et celles que la société, au fil des années, à su imposer dans la sexualité.

Mais la littérature erotico-sentimentaliste-mielleuse créée par les « 50 nuances de » a pour vocation de déformer la réalité. Elle va s’appuyer sur le « sadisme » pour faire croire dans l’esprit de jeunes et naïves pucelles que finalement le SM c’est super cool et qu’une bonne fessée n’a jamais fait de mal à personne (surtout que finalement on peut modifier l’homme afin de faire du sexe vanille, oui, j’ai lu l’horreur). Un peu comme si Musso avait eu un bébé avec le marquis de Sade qui aurait été élev0é par Marc Levi !

Ici, par contre, on a une femme qui rencontre un homme, on ne sait pas si la femme est vierge, si elle est timide, si elle a de l’expérience. C’est une femme qui rencontre un homme qui lui plait. Celui-ci va tester ses limites et va chercher à lui demander toujours plus, comme dans une relation dépendante où l’homme à tous les pouvoirs.

Ce roman est un des premiers où je parviens à m’identifier, car la relation amoureuse comme sadique monte crescendo. Cette relation de soumission est liée à l’amour qui se développe pour lui et permet de nous demander jusqu’où somme nous capable d’aller par amour.
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9 semaines 1/2

Une lecture singulière pour un livre à découvrir !



Ce récit culte, surtout grâce au film en France, est très loin de ressembler aux romans et romances érotiques actuelles. Nous sommes là devant un journal intime plutôt qu’une histoire fardée de paillettes et de légèreté pour plaire et séduire le lecteur.



C’est donc de manière brute, parfois décousue, que nous suivons les neuf semaines et demi de passion violente, déchirante et obsessionnelle entre les deux personnages de cet ouvrage.



Même si les descriptions sont survolées, les scènes crues voilées et juste suggérées, il n’en reste pas moins que les confidences de l’auteur sont poignantes et fortes. Elles dégagent une émotion primaire, comme si chaque mot et phrase, si bizarres parfois ou comme hors contexte, avaient un poids bien plus lourd qu’il n’y parait de prime abord.



Certains passages sont troublants et laissent notre esprit en plein questionnement, pour ensuite retomber dans un récit plus léger, voire si banal qu’on est assez perplexe.



Neuf semaines et demi est donc une œuvre érotique atypique. Il faut la lire comme un chapelet de confidences mises bout à bout, témoignage d’un morceau de vie hors normes et intense.



A découvrir pour les amateurs du genre !



Ceux qui aiment les histoires empreintes de passion charmantes et écrites en vue de plaire, n’y trouveront pas leur compte.
Lien : http://kamanadreamtraveler.w..
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9 semaines 1/2

J’ai été intéressée par la lecture de ce livre, lorsque je l’ai aperçu dans les rayons de la médiathèque, car je me rappelais du film sorti dans les années 80.



À ceux qui ont apprécié ce dernier, passez votre chemin, ce ne sera certainement pas le cas avec le livre… Le film est dans le cliché mais le livre l’est encore plus ! Et pour cause, il a été écrit dans les années 70. D’autant que le film est assez sage comparé au récit.



Nous sommes vraiment dans le format journal intime avec cet ouvrage. Malgré la dureté des actes, et sûrement à cause de la plume de l’autrice, j’ai trouvé le récit assez plat. On pourrait presque deviner l’issue de cette aventure ainsi.

Nous manquons de psychologie des personnages, ce qui manque au récit, au vu du sujet, à mon sens.



Je ne sais toujours pas si j’ai apprécié ou non le livre, ayant presque ressenti du malaise à certains moments.
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9 semaines 1/2

https://happymandapassions.blogspot.fr/2018/02/9-semaines-12-elizabeth-mcneill.html

Beaucoup d'entres vous ont du voir le fameux film du même nom sorti en 1986 avec Mickey Rourke et Kim Bassinger ! et bien vous oubliez car on est quand même assez loin de ce qui se que l'on retrouve dans le livre. La relation sadomasochiste est loin de la version édulcorée qui nous est servie au cinéma. Si l'on doit comparer à 50 nuances de Grey qui parlera à beaucoup également, on peut dire que l'emprise de la relations s'en rapproche mais même si on est très loin du Marquis de Sade on reste sur une approche très avilissante et douloureuse physiquement.

C'est loin d'être un roman, ni vraiment une nouvelle on se doute que c'est une autobiographie par contre. Il y a une chronologie dans l'évolution du sadisme mais pas dans l'histoire de la relation début fin point.



Facile à lire pas forcément désagréable mais pas très intéressant au final. Nous sommes téléportés au milieu de leur relation, l'un est sadique l'autre masochiste (on vous laisse deviner la distribution des rôles !) et nous on devient voyeur ! Cela manque cruellement (jeu de mot facile) d'émotions et d'analyse d'émotions. Je dirais que cet écrit est un exutoire.

A lire pourquoi pas peut être faut il être troublé par ce genre de relation pour mieux apprécier, si c'est le cas les amateurs devraient trouver matière à nourrir leur esprit.
Lien : https://happymandapassions.b..
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9 semaines 1/2

Honnêtement je me suis ennuyée. L'écriture est plate et donne presque envie de dormir, c'est dire ! Il y a parfois des passages et des passages de descriptions (jusqu'au nombre et aux couleurs des vêtements de Monsieur Oo' ) n'ayant jamais vu le film je ne peux pas faire de comparatif mais du coup je pense que je ne le tenterai pas....
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9 semaines 1/2

« La première fois que nous avons couché ensemble, il m’a tenu les mains derrière la tête. Ça m’a plu ». La première phrase contient, en puissance, les 9 semaines et ½ de l’éphémère relation sadomasochiste racontée dans ce court roman, publié en 1978 par Ingeborg Day sous le pseudonyme d’Elizabeth McNeill.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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9 semaines 1/2

Le livre refuse l’esthétique soignée que lui imprimera plus tard le cinéma. Il est au contraire râpeux, sanglant et douloureux.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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