A la veille de la réouverture des librairies, Pierre Coursières, PDG du 1er groupe de librairie indépendant, Furet du Nord / Decitre, s'exprime sur le caractère essentiel du livre et analyse la situation actuelle de la profession de libraire. (Emission enregistrée le 24/11/2020)
Merci à Elodie Soury-Lavergne du Journal des entreprises, et à Emmanuel Calafiore de BFM Grand Lille
Un beau matin de février,
le soleil se leva comme à son habitude dans le ciel,
mais pas dans les yeux d'Etoile. Les premiers jours, le
double poney fut surpris. Il se demanda pourquoi il faisait
tout le temps nuit autour de lui. De mémoire de cheval,
on n’avait jamais vu le soleil rester couché aussi
longtemps. Etoile avait beau ouvrir les yeux, les fermer,
recommencer plusieurs fois, cligner fort des paupières :
rien n’y faisait. La nuit enveloppait tout autour de lui.
Elle était si sombre, si épaisse... Etoile ne distinguait
plus rien. Il reconnaissait ses congénères uniquement
grâce à leur odeur. Et Alain, grâce à sa voix. Comme
aucun d’eux n’avait l’air effrayé par cette nuit épaisse
qui avait dévoré le jour, Etoile conclut qu’après tout,
cela ne pouvait pas être si grave. Par chance, il connaissait
son box par cœur, il ne risquait pas de s’y blesser à
cause de l’obscurité.
La seule chose immuable en ce monde, c’est l’argent. Et tout l’intérêt qu’il suscite.
Ce jour-là, les parents de Livia
reçurent un coup de téléphone d’Alain. Ce dernier voulait
parler à l’adolescente.
- C’est impossible, soupira le père de Livia dans le
combiné. Elle refuse de parler à tout le monde, sauf à
celui qui pourrait lui prêter une paire de jambes...
Contre toute attente, le père de Livia entendit Alain
éclater de rire à l’autre bout du téléphone.
- Je ne comprends pas ce qu’il y a de si drôle !
s'énerva un peu le père de Livia.
- Le caractère de votre fille ! Certains diraient qu’elle
a un vrai caractère de cochon. Moi j’ai envie de dire
qu’elle a un sacré caractère de poney : malin et têtu à la
fois !
- Écoutez, si vous appelez simplement pour comparer
ma fille à un poney, je suis désolé mais je vais devoir
raccrocher...
- Ne vous fâchez pas ! Passez-moi Livia. J’ai des
jambes à lui prêter.
Des tas de vieilles peaux ont cherché à me consoler de la mort de maman. En m’affirmant que les artistes s’immortalisent par leurs oeuvres. Faut pas être très malin pour y croire. Même à l’âge de dix ans, je ne me suis pas laissé avoir.
Si c’était vrai, tout le monde chercherait à écrire des bouquins, des chansons, se mettrait à peindre ou à danser, au lieu de consacrer toute une vie à un boulot ingrat, à l’éducation de quelques marmots qui, soit dit en passant, conduisent plus à la folie qu’à l’immortalité.