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« Si à plein d’égards la prescription me paraissait être un fondement essentiel sur lequel repose la loi, elle me montrait également ses limites. Certains aspects semblaient d’une autre époque, à contre- courant, pour ne pas dire archaïques. Inscrite sous Napoléon dans le Code d’instruction criminelle de 1808, la prescription, au XXIe siècle, concernant les abus sexuels sur mineurs, c’était une ineptie. Avec toutes les informations et les études dont nous disposions aujourd’hui, les viols d’enfants étaient à considérer comme des crimes contre l’humain. Des crimes que l’on pourrait ranger dans la catégorie des crimes contre l’humanité. Les seuls qui demeurent imprescriptibles. Car tuer l’enfance, c’est tuer l’avenir. Violer un enfant, c’est bousiller l’adulte qu’il aurait pu devenir. C’est briser son âme et la laisser sur le bord de la route. Et à grande échelle, c’est une arme de destruction massive. C’est saccager des générations entières. C’est corrompre le futur. Et selon de nombreuses études en criminalité que je parcourais en creusant le sujet, j’apprenais que les bourreaux étaient, eux-mêmes, souvent d’abord passés par la case victime. Souvent abusés, violentés, battus. Avant d’abuser, violenter, battre. À leur tour. Comme dans une machine infernale. Un engrenage où les êtres humains ne seraient finalement que les victimes de leur inconscience et de leur innocence. Collective. Systémique. Noyés dans une auto-destruction de masses. »
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