Les crises reflètent ce que nous avons vécu, enfant ou adolescent. Elles sont le fruit de nos traumatismes. Les crises ne naissent que dans un cœur brisé. Si nous nous nommons nous-mêmes « démons », c’est parce que nous ne nous considérons plus comme cent pour cent humains. Les crises nous rendent violents et, parfois, nous transforment en une autre personne. Il est rare de pouvoir les contrôler.
C’est après un drame survenu dans mon passé que je suis devenu un « démon ». La toute première crise cause toujours des dégâts. Devenir un démon, c’est basculer du côté obscur. C’est également s’avouer vaincu face à ses ténèbres. Ce fameux jour, je suis devenu aussi violent que celui que j’ai toujours haï. Pendant le temps de la crise, j’ai voulu me venger pour ce qu’il m’avait fait. Et malheureusement, sous l’effet de la crise, j’ai agi. Je le déteste et le détesterai à vie.
Ils sont sept démons. Mais moi... qui suis-je ?
Maintenant, je suis hors de son atteinte, enfin. Je ne vis plus, je survis. Je dors par terre, dans le froid. Je ne mange presque plus rien. Il n’y a qu’un moteur qui me fasse avancer : l’instinct de survie. Cette petite flamme au fond de moi qui me dit que tout n’est pas perdu. Mais cette braise va finir par s’éteindre.
J’imagine qu’habiter avec sept garçons n’est pas de tout repos, surtout avec des garçons qui se considèrent comme des démons. Quel sens ils mettent derrière ce surnom, je ne sais pas.
Cela dit, je ne devrais pas me plaindre. J’ai retrouvé mon frère et je ne suis plus chez ma tante…
Ce qui est étonnant car, quand on y pense, nos vies à nous, les « Seven Demons » sont remplies de secrets. La plupart des gens seraient terrifiés en apprenant ce que nous avons fait pour survivre. Mais n’est-ce pas le dilemme cornélien de chacun ? Tuer ou être tué ?
J’ai l’impression d’être devenue une toute autre personne. Mon corps se meut de lui-même, s’avance vers la table, prend une bouteille, la fracasse et prend le reste comme arme. Je ne contrôle plus rien, je ne suis que la spectatrice de mes actions.
Même éternelle, il y a toujours une fin à l'obscurité. Il suffit de trouver sa lumière.
Un cœur brisé peut mener aux pires actes, éloigne du réel. Il n'y a pas de remède à un cœur brisé.
Même éternelle, il y a toujours une fin à l’obscurité. Il suffit de trouver sa lumière.
La vie est plus pénible que la mort, mais ça nous est égal.