Vers le vendredi 13 juin 1890 -
De Paul Gauguin à Vincent
Mon cher Vincent,
(....) Malgré votre état maladif vous n'avez jamais travaillé avec autant d'"équilibre" tout en conservant la sensation et la chaleur intérieure nécessaires à une oeuvre d'art, à une époque justement où l'art est une affaire réglée d'avance par de froids calculs.-
Vous souvenez-vous de nos conversations d'autrefois à Arles où il était question de fonder l'atelier des Tropiques.- Je suis sur le point d'exécuter ce plan, si j'obtiens une petite somme nécessaire à fonder l'établissement; (...)
Et l'atelier des Tropiques formera peut-être le Saint-Jean Baptiste de la peinture de l'avenir, retrempé là par une vie plus naturelle, plus primitive et surtout moins pourrie. (....)
Cordialement T.A.V
P. Gauguin