Emmanuel Moy

Je viens de terminer « Jours tranquille à Kaboul » d’Emmanuelle MOY aux éditions Riveneuve 2014 que j’ai bien aimé. Il a été écrit par un responsable de projet humanitaire parti en Afghanistan où lui est venue l’idée de raconter au travers d’une chronique son quotidien en l’alternant avec des dépêches journalistiques.

A l’inverse du titre, si ses journées paraissent bien remplies, il ne faut jamais oublier la règle n°1 de rigoureuse prudence dans ses pays ravagés par la guerre où loin des champs de bataille, des groupuscules armés peuvent apparaître sans crier gare. D’une écriture facile, il nous ballade dans son quotidien, présente au travers de ses divers collaborateurs, la mosaïque humaine qui compose l’Afghanistan, les courants politiques qui traversent l’opinion publique en cette veille d’élection présidentielle et de grand départ de la force armée occidentale.

Tout ceci se déroule dans un décor grandiose montagneux dont on eut aimé voir quelques images. (Peut-être que pour des raisons de prudence, l’auteur n’a pu en insérer). Il constate les durs ravages qu’ont laissé la guerre civile puis celle avec les talibans sans compter l’affectation de l’agriculture par les changements climatiques avec un assèchement dû à une diminution des chutes neigeuses : sources principales d’eau. Un exode rural des populations vers les villes pas toujours à même d’absorber ce surplus d’individus sans compter les camps de déplacés régulièrement fragilisés par les catastrophes climatiques (inondation, coulées de boue, etc…).

A travers les descriptions et impressions de l’auteur le futur de ce pays reste fragile.

Pourtant écrit il y a quelques années déjà, l'auteur avait vu juste en mettant en lumière des problèmes qui aujourd'hui ne font qu'exacerber ce qu'il désigne comme un 'terreau de désespoir'. On découvre ce qui rythme la vie quotidienne d'un humanitaire en fonction dans un pays en guerre, la manière dont les habitants font face aux enjeux sécuritaires et environnementaux qui s'aggravent et s'accompagnent de l'exode rural, les enjeux géo-politiques entremêlés à d'autres fractures complexes (ethniques, familiales, etc.), les réfugiés et leurs bidonvilles. On est à la veille du départ des troupes américaines et l'auteur partage ses craintes (à l'égard par exemple des locaux travaillant pour les ONG, fait aujourd'hui avéré). Néanmoins, en parallèle à tous ces maux, on s'émerveille des paysages à couper le souffle décrit par l'auteur.

Oubliez tout ce que les médias vous ont racontés ou voulut faire croire sur l’Afghanistan. Ici c'est par les yeux et la plume d'un humanitaire de terrain que l'on découvre un pays aussi beau que complexe. Alternant chroniques journalières et dépêches, l'auteur nous fait plonger dans une nature hostile et tellement belle. Découvrez la vie quotidienne des afghans, les relations complexe sentre les différentes ethnies, et la lutte des afghans pour la survie au sein de l'Hindu Kush.



Derrière un pays au climat rude alternant entre sécheresse, hiver rigoureux et pluie catastrophique se cache l'hospitalité des autochtones: « C'est bien simple, revenir quelque part en Afghanistan, être accueilli par un Afghan, c'est plonger dans un film où vous avez sauvé sa plus jeune fille des griffes d'un proxénète apostat et probablement britannique. »



Un pays fascinant victime de sa position géographique privilégié qui aurait du être un atout, détruit par la guerre soviétique, et laminé par 30 ans de guerre civile.



Un livre passionnant qui en dit long sur un pays meurtri que nous européen ne connaissont pas suffisamment. Indispensable si vous souhaitez mieux comprendre ce pays.



Seul bémol, à ce prix là on aurait aimé des photos, car le format est très proche du poche. La quatrième de couverture peut induire en erreur quant aux inspirations de l'auteur (témoignage de la génération Beatnik  et de leur hippie trail ????)

J'ai été déçue du livre d'ailleurs j'ai abandonné la lecture.

Je ne m'y retrouvais plus et m'attendais plutôt à une histoire et non à "2 livres en 1" vu qu'un chapitre sur 2 relate de la vie au quotidien et l'autre de l'actualité du moment.

C'est bien dommage car je suis certaine que le livre voulait faire passer un message important et intéressant de cette période de l'Afghanistan.

Si vous lisez ma "critique" surtout ne vous dites pas que le livre n'est pas bon. Ici, je ne fais que donner MON opinion.