Eric Charles

Envisager d'adapter notre rythme professionnel à notre horloge biologique semble beaucoup moins évident, et peu d'entre nous ont la possibilité de choisir leurs horaires de travail et leur temps de travail. Plus généralement, nous sommes soumis à une hiérarchie ou à des contraintes extérieures qui font que nous sommes rarement maîtres de notre planning lorsque nous travaillons.

Il me semble cependant possible, avec une once de bonne volonté, d'aménager avec une certaine latitude notre activité professionnelle.

Dans ce cas, la première chose à savoir est que nous sommes beaucoup moins productifs lorsque notre niveau d'éveil et de vigilance est bas. Or nous avons vu que ces périodes de moindre éveil sont situées en début d'après-midi, après le repas du soir et la nuit. Ce seront donc des moments privilégiés pour les activités non professionnelles ou pour faire une pause dans notre travail.
A l'opposé, nous serons plus à même d'affronter de grosses charges de travail et d'être plus efficaces le matin et en fin d'après-midi.

Nous ne sommes cependant pas tous égaux. Selon qu'un individu est un sujet du matin ou du soir (revenez au premier chapitre si vous avez des doutes), les variations de l'efficacité et de la capacité de travail seront différentes au cours de la journée.

Jusqu'à l'orée du XXe siècle, il a toujours existé chez l'homme deux pics de conception, le premier au moment du solstice d'hiver et le second lors du solstice d'été.

Si l'on s'intéresse à la dépression saisonnière, l'amélioration de la symptomatologie dépressive débute généralement rapidement, deux à quatre jours après le début du traitement, et sera significative au bout d'une semaine.

Les Américains et les Canadiens préconisent d'utiliser la lampe de luminothérapie tout l'hiver, jusqu'aux premiers jours du printemps.

Cependant, en Europe, et particulièrement en France, nous préférons utiliser une "cure" courte de quatorze jours de traitement quotidien qui non seulement suffisent pour guérir l'épisode dépressif, mais préviennent la rechute pour le reste de l'hiver.

Après dix années à traiter cette maladie, je peux vous confirmer que, dans la très grande majorité des cas, deux semaines de luminothérapie sont largement suffisantes.
Je vous recommande même de débuter les séances de luminothérapie d'une année sur l'autre dès l'apparition des premiers signes dépressifs saisonniers, ce qui va permettre d'éviter l'aggravation et pourrait même prévenir l'apparition d'un syndrome dépressif sévère au cours de l'hiver.

Concernant les autres indications de la luminothérapie, il n'existe pas de durée fixe, mais je vous conseille de continuer les séances au moins une semaine après la disparition des troubles que vous souhaitez soigner
afin de renforcer ses effets et d'éviter une éventuelle rechute si l'arrêt est trop rapide et brutal.

Au même titre que l'alimentation, l'activité physique peut avoir un rôle de synchronisateur de nos rythmes biologiques. Ce sera particulièrement le cas pour les personnes qui ont une activité professionnelle irrégulière ou pour les enfants qui vont pratiquer une activité physique les jours où ils ne vont pas à l'école, ce qui permettra de maintenir une synchronisation de leurs rythmes.

Cet effet de synchronisation de nos rythmes grâce à l'activité physique sera d'autant plus important et efficace si les autres synchronisateurs sont défaillants. Ce sera le cas en hiver, du fait de la modification du rythme jour/nuit et chez les travailleurs postés, mais aussi chez les personnes à la retraite ou sans emploi, qui, du coup, ont perdu le rythme d'une activité professionnelle quotidienne.

Dans tous ces cas, pratiquer une activité physique régulière dans sa fréquence, sa durée et à des moments particuliers de la journée va permettre à notre horloge interne de se réguler avec le monde extérieur et de bénéficier de toutes les conséquences que cela peut apporter.

La régularité de l'activité physique est importante.
Il sera donc préférable d'essayer de pratiquer ceux-ci à des horaires relativement fixes, tout comme leur durée qui sera la plus stable possible d'un jour à l'autre.

Pendant des siècles, la plus grande richesse d'un homme était sa terre, puis ce furent ses biens, son argent, son compte en banque ...
Aujourd'hui, dans un monde où tout va à 200 km/heure et où l'on est toujours pressé, c'est après le temps que nous courons tous !

L'homme invente, innove, crée dans le but de réduire le temps et passer plus vite d'une activité à l'autre (...) Loisirs et alimentation suivent le mouvement, à l'exemple des "speed datings" et du "fast-food".
Il suffit d'ailleurs pour mieux en prendre conscience de reprendre certaines des expressions et phrases que nous répétons chaque jour à l'envi :
"Je n'ai pas le temps", "On verra plus tard", "Le temps, c'est de l'argent", "Compter son temps", "Parer au plus pressé".

Mais l'homme n'est pas une machine et le rythme effréné de nos vies n'est pas sans conséquences : rupture de notre équilibre de vie, fatigue, stress quotidiens, surmenage professionnel et son pendant si médiatique, le "burn-out".

Ce qu'il faut retenir pour optimiser la qualité de votre sommeil
- Evitez les somnifères et apprenez plutôt à connaître la période au cours de laquelle il vaut mieux vous coucher et respectez-la autant que vous le pouvez.
- Soyez le plus régulier possible dans vos horaires de lever et la durée de votre nuit.
- N'essayez pas de récupérer votre manque de sommeil en une nuit.
- N'hésitez pas à faire une sieste courte en tout début d'après-midi pour recharger les batteries.
(...) au lit, évitez trop de stimulations visuelles ou intellectuelle, comme la télévision, surfer sur le Web ou travailler vos cours.

Les progrès réalisés par l'humanité ces dernières décennies et, en particulier, l'invention de l'électricité ont permis d'agir et de mieux contrôler nombre de facteurs de notre environnement, tels que l'éclairage le soir et la nuit, le contrôle et l'accès quasi illimité à l'alimentation ainsi que la température ambiante dans nos lieux de vie.

Ces changements ont permis de fortement atténuer l'impact des variations saisonnières sur notre vie quotidienne et sur nous-mêmes alors qu'ils restent prépondérants chez l'animal.

Mais atténuer ne veut pas dire effacer ; la nuance est de poids, vous le verrez !

Selon l'heure à laquelle vous allez absorber un médicament, vous allez modifier non seulement sa toxicité, mais également sa vitesse d'action et son efficacité.

Cette observation pourrait permettre de donner une quantité moindre d'un médicament avec la même efficacité que la dose de base en changeant simplement l'horaire de la prise. (...)

Du fait de notre horloge biologique, le moment de la prise d'un médicament devrait donc être pris en compte, car les effets recherchés et la présence d'effets secondaires sont susceptibles d'être modifiés de façon relativement significative.

Peut-être ressentez-vous cette fuite en avant de l'homme moderne qui peut même conduire jusqu'à la dépression et à divers types de maladies ou complications médicales.

Chaque jour votre cerveau doit s'adapter à vos changements de rythmes incessants et à ses accélérations brutales. Votre horloge biologique malmenée s'adapte le plus souvent, mais parfois elle ne peut plus suivre.

Cependant, des solutions existent et vous pouvez remettre en harmonie votre horloge interne avec vos rythmes physiologiques, environnementaux et sociaux.

Par "synchroniseur", on entend l'ensemble des facteurs extérieurs environnementaux qui vont influer sur notre horloge interne, soit en la régulant de façon physiologique et harmonieuse, soit, au contraire, en la perturbant et en déréglant sa belle mécanique.

(...) Malgré le rôle central de l'alternance jour/nuit, il existe bien d'autres synchroniseurs externes parmi lesquels nos habitudes comportementales (horaires des repas, habitudes de coucher et de lever), nos rythmes sociaux et particulièrement nos rythmes de travail.