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3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Liège, Belgique , 1953
Biographie :

Éric Duyckaerts est né à Liège en 1953. Il vit actuellement à Nice où il enseigne à la Villa Arson. Son travail articule avec humour les arts plastiques et des savoirs exogènes, tels que les sciences, le droit, la logique mathématique, etc. Il s'est aussi attaché à une exploration des figures de l'analogie et des entrelacs. La vidéo et la conférence lui ont très souvent servi de médium, mais il n'hésite pas à utiliser tous les médiums plus traditionnels. Éric Duyckaerts est l'auteur d'un petit livre très singulier, Hegel ou la vie en rose, 1992, dont on ne sait trop s'il relève de l'essai, du roman, de la nouvelle ou de l'autobiographie.


Source : http://www.centrepompidou.f
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
L'ivrogne qui titube et balbutie, qui cherche ses clés sous un réverbère éteint, on dira que c'est un égaré. Il erre. Où ? Dans un Irrgang. Il lui faudrait un guide, de même que la particule irr nous a servi de guide dans notre mouvement. Ce guide pourrait être fait de calloux comme pour le Petit Poucet. La forêt des contes est un Irrgang. On y rencontre aussi de vieux Sioux comme dans Shining. Le guide, ce pourrait aussi bien être une ficelle. Nous attribuerions l'invention de cette ficelle salvatrice à une personne qui portait le nom d'une fusée dont le pas de tir se trouve à Kourou (Guyane française, chef-lieu de canton, arrondissement de Cayenne). Mais nous n'en sommes pas encore là. Tant qu'à parler de fusée et de ficelle, je ne voudrais pas passer sous silence le missile Milan (du nom de l'oiseau, pas de la ville). C'est un missile sol-sol qui, lors de son envoi, reste relié à son émetteur par une ficelle. Cette dernière doit avoir été conçue pour receler maints transmetteurs d'information. De même la ficelle qui aiderait l'égaré à retrouver son gîte serait un sacré transmetteur d'information ! Il est heureux que la ficelle du missile Milan ne fonctionne pas comme celle d'un jocari. Le déroulement de la ficelle du Milan est très beau. Il ressemble à la représentation de l'harmonique d'une corde qui vibre, mais qui aurait préalablement été traitée au L.S.D. Dans la superbe chanson de Charles Trénet, très justement intitulée "Je chante", la narrateur chante soir et matin, il chante par les chemins. C'est ce deuxième point qui va le perdre : un gendarme l'arrête pour vagabondage, on pourrait aussi bien dire pour errance. Enfermé au poste, notre héros est sauvé par une ficelle. "Ficelle, tu m'as sauvé de la vie, ficelle [...] je me suis pendu cette nuit". On éprouve quelque honte à mettre des mots après ceux du poète. Allons-y pourtant : il est au bloc. D'accord ? Il y a des barreaux, d'accord ? Il a une ficelle, d'accord ? Un tabouret. Après avoir confectionné un nœud coulant à un bout de sa ficelle, il monte sur la tabouret. Il fixe solidement l'autre bout de la ficelle à un barreau. Il passe par le noeud coulant autour de son cou et fait basculer le tabouret. Sa gorge est serrée : il n'en sort qu'un gargouillis : IRR ! Ses pied heurtent le mur : GANG !
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Nous arrivons donc au labyrinthe crétois, objet d'épouvante grecque s'il était infini et qu'il fallait le parcourir. De n'être pas infini ne le rend pas moins épouvantable, car il contient un monstre cruel. Ce labyrinthe n'est pas un lieu où se perdre, c'est un couloir unique qui forme des méandres. On ne peut qu'avancer ou reculer. L'embarras du choix est grand mais limité. En revanche, de nos jours, on fabrique des T-mazes pour des rats ou des souris. Le T n'offre qu'une alternative : à gauche ou à droite. C'est limité aussi, mais plusieurs T se succèdent, et l'embarras du choix se renouvelle à chaque étape. Grosse différence donc avec notre labyrinthe crétois. Pourquoi des T plutôt que des choix à trois ou quatre branches ? Pour simplifier les calculs. Parfois, j'ai l'impression que la représentation que l'on nous fait de la vie politique ressemble à un T-maze. A droite ou à gauche ? Dans le labyrinthe crétois, il n'y a pas besoin de ficelle ou de cailloux pour s'y retrouver. Léonard de Vinci a cru un certain temps que l'utérus était en forme de labyrinthe crétois à six boucles (alvéoles si l'on préfère). Il tenait cette idée de l'Anathomia de Mondino dei Luzzi (1316). Léonard de Vinci a changée d'idée quand il a commencé à pratiquer la dissection. Comme quoi, on peut errer - ce que nous savons tous - mais on peut aussi corriger ses erreurs : un point encourageant pour beaucoup. En réalité, corriger des erreurs par-ci par-là ne nous empêche pas de continuer à errer. Y parviendrons-nous que nous quitterions la condition humaine : un point moins encourageant pour beaucoup. Errare humanum est, errer est humain, n'est-ce pas ?
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Il y a une ambiance de réparation dans Dévoler. Il ne s'agit pas de rendre. Il s'agit de ritualiser la restitution. Il faut à la restitution qu'elle soit aussi secrète que le larcin. Forme de fidélité. Aussi, quand nous utiliserons flagrer ou chirer, serons-nous indéfectiblement liés à l'explosion et à la morsure.
Mais me dit-on, Eric, as-tu pensé au fait qu'en français dé ne signifie pas toujours défaire mais qu'il peut indiquer faire complétement ? Dépeindre, par exemple, y as-tu pensé ?
Catastrophe, je n'y avais pas pensé. N'empêche que ça ouvre de sacrées perspectives. Dévoler : voler complétement. Et est-ce que dévaliser ne serait pas une sorte de mise en boîte particulièrement efficace ? Le dégoût s'interprétera comme un ravissement. Quant à dédéser, ce sera vérouiller le préfixe dé aux verbes qu'il dèse. Etc., etc.
[...] Aussi dira-t-on que ce qui se gotte se dérobe à nos investigations, que ce qui se gotte complètement est à jamais complétement robé, autrement dit enrobé, de guillemets, par exemple.
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Et depuis toutes ces années, j'aurais finalement tendance à penser que le décalage entre certitude et vérité a surtout été inventé comme une école de modestie. Pour nous apprendre qu'au milieu de la certitude on ne doit pas croire qu'on est en pleine vérité.
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Isabelle Stengers à écrit quelque part que « le réel n’est rationnel que par plaques ». Il m’a toujours semblé que cette phrase convenait de manière adéquate à la ville de Bruxelles, pour autant que l’on veuille bien considérer que la ville de Bruxelles fasse partie du réel. Là-bas on s’attend toujours à ce qu’un mouvement tectonique relie les plaques de rationalité […] Les pronostics que l’on pourrait formuler sur l’urbanisme de la ville de Bruxelles ne peuvent donc être ni optimistes ni pessimistes. En tout cas entre ses plaques de rationalité on erre dans l’Ombre.
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Par un rabattement complétement artificiel, considérons chaque ligne de notre tableau comme une série d'événements. Ces séries sont parallèles, elles ne se rencontrent pas. Opérons des prélèvements d'évènements selon la méthode de la diagonale. Nous obtenons ainsi une série d'évènements dont nous sommes sûrs qu'elle ne correspond à aucune série réelle. Je l'appellerais l'Histoire.
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