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Critiques de Eric Rohmer (14)
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Le sel du présent

En plus d’être un cinéaste d’exception, Eric Rohmer a beaucoup écrit sur le cinéma en général, son art a d’une certaine manière découlé d’une connaissance poussée et d’une réflexion structurée et construite sur ce qu’était le cinéma, avec ses moyens propres, ses possibilités, ses limites, et ses grands créateurs.



Ce volume d’environ 500 pages comporte des articles écrits dans différentes revues, traitant essentiellement de sorties en cours. Autant le dire de suite, il s’agit d’écrits mineurs, relativement brefs, très liés à une actualité. Pas vraiment de développements théoriques ni d’analyses poussées, plutôt quelque chose destiné à un public plus large qui s’intéresse à ce qu’il y a sur les écrans à un moment donné.



C’est bien écrit, par moments un peu caustique, mais cela reste superficiel et en partie daté (certains de ces films ne sont pas passés à la postérité), et par moments répétitif. J’avoue d’ailleurs avoir quelque peu survolé certaines critiques de films qui ne me disaient rien.



Ce n’est pas indispensable, sauf pour les passionnés de Rohmer, ou de certains cinéastes dont il parle.
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Six contes moraux

La beauté du cinéma de Rohmer , c'était celle des dialogues extraordinaires , mais aussi celle du scénario.

Ces contes qu'il a mis en scéne , on les retrouvent ici dans ce trés beau lvre , témoignage incontournable de l'art de ce magicien des mots et de l'image .

Rohmer c'était l'homme du cinéma minimaliste , voir méme austére , mais d'une splendeur rare .

Rohmer se livre ici , dans ce livre, il livre son oeuvre au regard des lecteurs , et ceux ci ne peuvent que se délecter devant tant d'intelligence ....

Ces contes sont somptueux , il faut absolument les lire ....

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Hitchcock

Aborder Hitchcock par Eric Rohmer et Claude Chabrol me semblait indispensable puisque j'adore le cinéma d'Hitchcock et qu'à chaque fois que je lis ou vois un documentaire sur Sir Alfred, les intervenants mentionnent ce livre.



Il faut dire qu'il a tout du livre culte puisqu'il fût le tout premier bouquin écrit sur le cinéaste. Jamais avant Rohmer et Chabrol, la critique ne s'était à ce point intéressée à l'oeuvre de l'artiste.



C'est avec plaisir et impatience que j'ai débuté ma lecture et mon enthousiasme est vite retombé. Et ceci pour une raison : ce livre s'est pris un terrible coup de vieux.



Il est publié pour la première fois en 1957 et les deux futurs cinéastes dispensent des idées bien dans leur époque mais qui m'ont fait bondir de ma chaise. Entre autre : une vraie femme est une femme au foyer et surtout une bonne ménagère, l'homosexualité est un vice et, misère ! l'homosexuel est un pédéraste (on a échappé de peu à sodomite). Les premières pages ont été un calvaire pour mes nerfs tant ces propos rassis m'ont dérangée.

Autre époque, autre moeurs me dira-t-on...



Mais le livre date aussi dans son analyse car il s'arrête au moment de la sortie du Faux Coupable (The Wrong Man) et n'a pas été actualisé au regard des neufs films réalisés par Hitch après le Faux Coupable. Aussi l'étude des auteurs a perdu de sa pertinence à l'aune de l'évolution du travail d'Hitchcock.



Par exemple, lorsqu'ils nous disent que pour Hitchcock, la femme idéale est une ménagère, on voit bien qu'ils n'ont pas vu Sueurs Froides, Les Oiseaux, Psychose, La Mort aux Trousses et même Pas de Printemps pour Marnie. Quid de la ménagère chez Madeleine, Melanie, Marion, Eve et Marnie ?



En outre le style est souvent pompeux et les analyses des films poussent parfois le bouchon. Le cinéma est symbole et peut-être que celui d'Hitchcock plus qu'un autre mais de là à tomber dans des travers métaphysiques, il y a des limites.



Ce qui m'a aussi agacée, et là c'est vraiment très personnel, c'est que les auteurs et moi ne sommes pas souvent d'accord sur la qualité des films présentés. Et même si nous les apprécions, ce n'est pas pour les mêmes raisons. Les voir anéantir The Skin Game qui n'est pourtant pas un navet et à peine égratigner le Chant du Danube qui est probablement un des plus mauvais film de l'histoire du cinéma m'a fait mal aux dents.

Dire que L'Homme qui en savait trop de 1934 est l'un de ses moins bons films de la période anglaise m'a donné envie de hurler et je préfère ne pas revenir sur Rebecca ou sur Mr and Mrs Smith, je risque de faire une attaque.



Je pense que ce livre conserve sa réputation de standard pour deux raisons : 1/ c'est le premier bouquin sur Hitchcock ; 2/ les deux auteurs sont devenus des cinéastes réputés dont la parole s'est transformée en or.

Je ne dis pas que tout est à jeter dans cet ouvrage mais il n'est pas à la hauteur de sa réputation. Pour en savoir plus sur Hitchcock, mieux vaut lire le Hitchcock/Truffaut et mieux encore, voir les films d'Alfred.
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Six contes moraux

Ce n'est pas pour rien que la photo du plus grand philosophe du XXème siècle figure dans l'un des plans de ce "Conte de printemps".



Essentiellement axé sur le langage et la pensée, denrées humaines indispensables, pour que le monde continue d'être et que cet opus calme et doux se charge magistralement d'entretenir et de sauvegarder.



Les conversations sont sensibles et reposantes.



Elles apportent quiétudes et apaisements, dans des propos appropriés à une thématique simple, mais jamais dérisoire, ceci malgré les apparences.

Tout se structure dans le regard et la confidence.



Ce n'est qu'une étape, une rencontre entre une voix et une écoute, dans une atmosphère bourgeoise, protégée combustible récurrent pour bien comprendre le travail d'Eric Rohmer.



Filmant un univers féminin faussement banal et ennuyeux, toujours positionné sur la luminosité des choses baignées de craintes et d'espoirs en alternance.



A travers ces légers dévoilements sur les craintes d'un présent ou d'un avenir se forme un groupe générationnel, tentant avec brio d'atteindre dans un climat léger l'acte pur de la pensée, dans une ambiance feutrée, privilégiant une dialectique saine et protégée, loin d'un bruit extérieur obéissant aux déterminations d'un monde pragmatique.

Conte de Printemps Eric Rohmer 1989.



Que veut dire aimer ?



Est-ce partager avec l'autre des moments sédentaires alors que l'esprit ne rêve que de rencontres constructives axées sur un intellect entretenu sur des sites lumineux ?



Possession et indépendance s'affrontent le temps d'un phénomène naturel astronomique.



Un couple tente d'établir un schéma durable entre une présence que l'on doit à l'être aimé tout en postulant le territoire d'une seconde vie axée sur un relationnel extérieur indépendant et constructif.



Le besoin d'une stabilité durable de plus en plus difficile à fortifier dans la durée en conflit avec le besoin d'étendre son capital sensitif situé bien souvent au delà d'un domicile conjugal harassé par le timing, et la répétition des taches.



L'extinction lente et domestique d'une relation ayant dilapidée son euphorie originelle réduite au tout venant pour subsister.



En ne téléchargeant que de la matière masculine volatile, Louise n'assure que l'envergure de ses doutes lui faisant presque regretter la sécurité d'un cocon qui lui-même ne peut être qu'une poire pour la soif.



Deux modules se partageant en alternance l'errance et l'enfermement.

Les nuits de la pleine Lune Eric Rohmer 1984.
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L'organisation de l'espace dans le Faust de..

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Hitchcock

Quand deux immenses auteurs français décident d'aborder le cas Hitchcock on ne peut que se plonger avec passion dans cet ouvrage remarquable d'intelligence . Ils étaient encore à l'époque au début de leurs parcours , mais l'acuité de leur regard sur l'oeuvre de Hitch est remarquable . S'employant par tout les moyens à faire découvrir cet auteur plutot perçu comme banal à l'époque comme un grand artiste , ils livrent un ouvrage prenant de bout en bout . Un grand moment de dialogue intelligent entre deux monstres sacrés du cinéma français qui nous manquent bien . Et qui parviennent à faire découvrir Hitchcock d'une maniére différente . A ne pas manquer !
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Le trio en mi bémol

Il semblerait qu'Éric Rohmer n'attachait pas beaucoup d'importance à la musique dans ses films. J'ai donc été surprise par « le trio en mi bémol », l'unique pièce de théâtre dont il est l'auteur. Ce texte date de 1988 mais que je le découvre avec plaisir seulement aujourd'hui.



Dans l'émission Preuves à l'appui, Rohmer nous avait expliqué que pour lui, lorsqu'il y a des dialogues, il faut les entendre pleinement, sans musique de fond, et que lorsqu'il n'y a pas de dialogues, les bruits de la nature sont intéressants en eux-mêmes. Il en a conclu qu'il n'y a généralement pas de place pour la musique dans un film.

Eh bien, il nous prouve le contraire au théâtre avec cette comédie en sept tableaux dont le titre est inspiré d'une oeuvre de Mozart.



Les scènes successives se déroulent en huis clos dans l'appartement parisien de Paul, de deux mois en deux mois, durant un an. Paul et Adèle vont s'y rencontrer. Ils se sont aimés mais sont désormais séparés. On comprend tout de suite qu'ils s'aiment encore car, en générale, quand on se quitte ce n'est pas pour se rendre visite et rester en tête à tête.

Cependant, ils sont aveugles et sourds vis à vis de leurs sentiments réciproques. Il suffira d'une simple passion commune (le Trio en mi bémol de Mozart) pour qu'ils commencent à prendre conscience de ce qui était pourtant flagrant depuis le début.



Cette pièce est un miroir des relations entre hommes et femmes et surtout un portrait de la frontière qui sépare l'amour de l'amitié, thèmes récurrents chez Rohmer.

La présence importante de la musique installe une certaine atmosphère durant la succession des sept tableaux et est, pour ainsi dire, le troisième personnage du trio.





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Hitchcock

Les deux auteurs nous présentent les films du maître par ordre chronologique. On apprend pourquoi il décide de faire tel et tel film, ce qu’il a voulu montrer, les techniques qu’il a voulu appliquer, les qualités des acteurs qu’il a choisi. On apprend aussi quel a été le sort du film : succès, demi-échec, échec et si ce résultat était ou non mérité selon le point de vue des auteurs mais aussi du metteur en scène.



Au fil des pages et des films, on se rend compte d’une réalité dépeinte par tous les artistes : les œuvres les plus personnelles d’Hitchcock, celles qu’il a le plus peaufinées ont été, en règle générale, mal comprises par le public. Alors que les adaptations faites sans recherche, sans effet de style, sans technique novatrice dans le mouvement de caméras ou le son, sont en général celles qui ont obtenu le plus de succès. Le cinéma d’auteur tel qu’Hitchcock le concevait le confinait à l’échec alors qu’il excellait dans le cinéma simplement commercial, c’est-à-dire des histoires policières mouvementées, voire débridées.



Pour ce faire, « il inventa un nouveau genre : le feuilleton d’espionnage intelligent. Beaucoup d’action, de voyages, de mines patibulaires, de gags, avec par instants un approfondissement inattendu de certaines situations » (p. 44-45).



Mais, pour prendre, la recette réclamait un savant mélange des éléments : sa perception du monde, la morale, la mauvaise conscience, l’un de ses procédés préférés : la brusque rupture de ton, la mauvaise conscience, le coupable présumé en réalité innocent, mettre plus de lui-même, élever le débat.



On retrouvera tout au long de ce parcours cinématographique son don inné pour choisir les acteurs à même de transmettre ces sentiments qu’il souhaite faire partager au public.



On remarquera aussi que Alma Réville s’implique plus directement encore dans les adaptations à partir des « 39 marches » avec le succès que l’on sait.



Si ce livre est très agréable à lire c’est parce que les auteurs ont su nous entraîner de façon graduelle dans leur analyse de l’œuvre d’Hitchcock. Les analyses se font plus cinématographiques au fil des pages. Et le lecteur se forme suffisamment en lisant les premiers chapitres pour être ensuite capable de comprendre les analyses plus pointues des derniers films commentés.



Il est aussi très agréable de lire cette succession d’histoires courtes qui résument les scénarii. Assurément ces deux auteurs qui deviendront plus tard des réalisateurs reconnus ont le don de raconter des histoires (dans le bon sens du terme). Que cela fait du bien de lire des propos si intelligents !





Seul regret : la publication de ce livre date de 1957. Le dernier film analysé est donc "Le faux coupable" de 1956. "La mort aux trousses" échappe donc à la sagacité des deux auteurs dans ce livre !

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Hitchcock

Plus grand cinéaste selon un classement dressé en 2007 par la critique au Royaume-Uni, The Daily Telegraph écrit : « Hitchcock a fait davantage qu'aucun autre réalisateur pour façonner le cinéma moderne, lequel sans lui serait tout à fait différent. Il possédait un flair pour la narration, en dissimulant avec cruauté (à ses personnages et au spectateur) des informations cruciales et en provoquant comme nul autre les émotions du public. Un livre qui revient sur le maître,sa vie , son oeuvre? parfait !
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Hitchcock

Sorti au milieu des années 50 ( il s’arrête au "Faux Coupable"),ce livre avait fait date pour l'époque au sens ou pour la première fois, le réalisateur était présenté non comme un simple faiseur de suspens mais comme un "auteur" avec des thématiques propres à part entières.

Les deux critiques d'alors des Cahiers du Ciné' optent pour un approche biographique pour la période anglaise ( description et analyse des films dans l'ordre chronologique) avant ensuite de s' efforcer pour la période Américaine de privilégier une approche plus analytique (et plus ardue,verbeuse dans le style à mon gout)
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La maison d'Elisabeth

trop superficiel, je n'adhère pas du tout.
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Contes des 4 saisons

Quel plaisir de lire ces contes, grazie mille.



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Friponnes de porcelaine

http://cestarrivepresdechezmoi.wordpress.com/2014/04/21/friponnes-de-porcelaine-eric-rohmer/
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Friponnes de porcelaine

En devenant cinéaste, Rohmer s’affirme enfin comme écrivain. Sa phrase est tranchante, son intrigue concise, sombre, hantée par la décrépitude et le suicide. Il ne tournera pourtant jamais ce film qui lui ressemble si peu.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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Il y a un nom d'écrivain dans cette phrase

Il se tourna vers elle, hors de lui. "Comment peux-tu accepter une vie tellement restreinte et étriquée? C'est à Nogent et chez nos amis que j'irai et sans toi." Il partit dans la nuit zébrée par des éclairs, sous la pluie dont la violence redoublait, cravachant son cheval, le visage offert à cette liberté retrouvée.

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