J’avais envié les écrivains publiés – envié et idolâtré. Je les imaginais pareils à des demi-dieux, insensibles à toute peine, bienheureusement dotés de réserves inépuisables d’amour et de confiance en soi. Or, voici que j’apprenais à découvrir l’autre face du miroir magique de la renommée. C’était comme si, pénétrant dans une salle où rares sont les admis, mais que le monde extérieur croit pleine, indiciblement, de beauté, d’opulence et d’enchantement, on s’apercevait, une fois dedans, qu’elle est revêtue de glaces ne renvoyant au visiteur que son image mille et mille fois déformée.