AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.5/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montluçon , le 04/04/1880
Mort(e) à : Montluçon , le 09/11/1927
Biographie :

Ernest Sémonsut est instituteur, élu politique, auteur, romancier, poète et dramaturge, journaliste.

Il prit le pseudonyme de Montusès pour participer à la vie politique et littéraire.

Issu d'un milieu fort modeste (son père est « fontainier» à la ville de Montluçon), Ernest s'était préparé à une carrière d'enseignant en entrant à l'École Normale d'Instituteurs de Moulins. Il a même un temps, exercé son métier d'instituteur à Durdat-Larequille et à Doyet. Il devient responsable de la première bibliothèque municipale de Montluçon.

En même temps, il fait ses premières armes de militant au Parti Ouvrier Français et de journaliste dans deux feuilles de gauche de l'époque : « Le petit Indépendant de l'Allier » et « Le Socialiste de l'Allier ».

Ainsi, en 1902, il devint secrétaire adjoint du Parti Ouvrier Français et secrétaire de rédaction du journal Le socialiste de l'Allier. Élu conseiller municipal, il devient adjoint de 1908 à 1912. Gendre de Christophe Thivrier, c'est à son invitation que Jean Jaurès viendra à Montluçon et c'est chez lui qu'il résidera.

Lors de la scission de 1921, il adhère au Parti Communiste dont il est considéré, pour l'Allier, comme un des pères fondateurs. De son œuvre littéraire on retiendra notamment l'Age de fer (1914), ouvrage sur la condition ouvrière.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Ernest Montusès   (7)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Jean Richard s’engagea dans le couloir de lumière sous les portes des arcs-boutants, entre les pierres énormes, disjointes, couvertes d’inscriptions qui prétendent éterniser une minute d’amour. Le village près de l’église semblait endormi dans le même oubli des siècles. Les maisons sont contemporaines des murs sacrés. Aucun bruit n’en émanait. Pourtant d’une cour sale une jeune femme surgit, portant son enfant sur le bras et équilibrant le poids par un renversement du corps qui la faisait marcher par saccades. Elle apportait la clef de l’église, attentive aux visites des promeneurs, sûre d’en recevoir de petits profits.
– Pouvez-vous laisser la porte ouverte, demanda le sculpteur ? Je suis du pays. Je viens travailler, dessiner quelques motifs. Vous ne vous dérangerez pas. Je donnerai un tour de clef quand je partirai.
Elle le regardait pourtant, peu méfiante. La porte avait grincé dans ses ferrures rouillées. Un souffle de fraîcheur leur avait battu le visage comme un grand coup d’aile. Ils avaient descendu une marche. Ils avançaient sur les dalles inégales, dans l’obscurité relative de la nef.
Toute une partie restait dans l’ombre. À l’ouest, l’église n’a pas d’ouverture. La lumière n’arrivait, haute, que par les vitraux longs de l’autel et coulait en une nappe jaune à
gauche, dans une petite loge surélevée où s’alignent les bancs seigneuriaux sous les blasons rougis.
– Si vous êtes du pays, dit la femme, je n’ai pas besoin de vous montrer les peintures, ni la date sur le mur, là-bas.
– Non, non, je connais tout cela.
– Avez-vous vu cependant la pierre qui pleure, tenez là, près de l’échelle qui monte aux cloches. On ne sait pourquoi à certains moments, elle devient presque molle, elle est mouillée. Il y a quelques années on disait que c’était à cause de la guerre, il y eut tant de larmes versées par ici !
Une tristesse accablait ses traits qui étaient presque beaux. Jean n’osait l’interroger ; il désira rester seul. Il lui remit quelque monnaie. Elle partit.
– Au revoir, Monsieur. Vous êtes chez vous.
Commenter  J’apprécie          20
Nos souvenirs sont comme les campagnes de notre esprit. Elles l’entourent de leurs vallonnements, de leurs cimes, de leurs allées reposantes et de leurs chemins rocailleux. Et l’esprit a le libre choix de rechercher tel ou tel aspect, triste, mélancolique, calme ou joyeux. Il ne manque pas d’obéir à des habitudes vite acquises. De même qu'un promeneur reprend
tout naturellement la route qui l’a conduit vers un coin de terre imprévu, l’esprit retourne avec élan aux tableaux du souvenir.
Dès que Clément Meusnier était seul et même simplement lorsqu'il avait la faculté de s’isoler moralement, il revivait avec une parfaite netteté la scène du baiser. Cela avait été – il se l’avouait maintenant – une victoire imprévue, ou tout au moins d’une soudaineté imprévue.
Tout amour qui commence regarde un magnifique horizon. Mais l’horizon n’a pas de bornes et les distances ne peuvent être appréciées, on ignore, au départ, à quel moment on atteindra les sommets et même où ils sont placés. Clément n’avait jamais osé prévoir que Constance accepterait ses lèvres, ni fixer d’avance la date de cet évènement.
Il lui plaisait de retourner à son état d’âme antérieur, à la perplexité où il s’était complu longtemps. Il comparait ce moment à l’heure crépusculaire. On est alangui auprès de la fenêtre, en face de cette vaste mélancolie de la mort du jour à laquelle pas un être ne résiste. On sait que la lampe est prête, là, sur la table; que la clarté d’or fera sourdre les meubles amis et qu'il fera bon vivre dans leur intimité. Et l’on ne fait pas un geste, on attend; c’est un instant délicieux.
Commenter  J’apprécie          20
Le culte du feu renaissait du fond des vieux âges. Cette fois le soleil était captif, et les hommes qui le retenaient dans la coupe d'argile blanche, avaient l'air d'être venus à une émouvante épiphanie. Ils officiaient ainsi que des servants sacrés, lentement, gravement.
La poche enlevée, culbutée, laissait épancher son or liquide. Cette fois encore, les étoiles montaient et du milieu d'elles, vêtu de cuir, les mains gantées, le visage à l'abri derrière des verres noirs, un homme debout près du moule, immense de taille et d'audace, avait l'air d'un grand prêtre.
Il surveillait la coulée. Elle se faisait sans à coup. Mais le moule, dévorant la substance, grésillait et fumait.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernest Montusès (7)Voir plus

¤¤

{* *}